Portrait par Marie-Céline Nivière
Marie-Christine Barrault
dans “Opening Night”
Avant d'être le titre du célèbre film de Cassavetes, "Opening Night" est avant tout une pièce de John Cromwell. Marie-Christine Barrault nous parle avec passion de cette magnifique partition pour comédienne.
Fanny Ellis, ancienne gloire déchue, détruite par l'alcool, revient à la scène avec le rôle d'Arkadina dans La Mouette de Tchekhov. Dans sa loge, elle affronte ses vieux démons. La rayonnante Marie-Christine Barrault semble être à mille lieues du personnage. "Mais le théâtre est fait pour voyager !", s'exclame-t-elle. Elle n'hésite pas à souligner qu'elle a aussi bien joué dans Cousin Cousine que dans Qui a peur de Virginia Woolf ? "Le cinéma se sert d'une image de vous et même d'une image morcelée ! Je suis attirée par le côté dramatique, même si dans la vie, je suis d'un naturel joyeux. Je suis actrice pour aller à la rencontre de choses différentes."
Elle avoue avoir mis du temps à lire le texte. "Je ne sais pas pourquoi, je tournais autour sans véritablement le prendre." Devant l'insistance de l'équipe qui mène le projet, elle s'y met. "Je suis rentrée dedans tout doucement. J'ai trouvé le texte formidable, mais je me demandais si j'avais envie de le faire." Il faudra plusieurs lectures à haute voix, un début de mise en place avec le metteur en scène Jean-Paul Bazziconi et le comédien Michel Carnoy. "Plus j'avançais et plus j'avais envie." Elle n'a pas eu peur du rôle. "J'en suis tellement éloignée que je ne me sens pas en danger." Et puis cela l'amuse de jouer une actrice qui joue le rôle d'une actrice. "Cela renvoie des questions : pourquoi être comédienne, est-ce qu'on est là où l'on a rêvé d'être..." Ces fameux rêves d'enfant dont Brel disait qu'ils formaient la trame d'une vie d'homme. Marie-Christine Barrault est de ceux qui peuvent assurer qu'elle est arrivée à bon port et qu'il a pour nom le théâtre. "Enfant, je n'allais jamais au cinéma, ma mère ne voulait pas. On allait au théâtre ! J'ai vu beaucoup de pièces, dont celles de mon oncle, Jean-Louis Barrault. J'aime le texte, les mots. Je ne me suis jamais éloignée de cette complicité que j'entretiens avec eux. Je ne pourrais jamais jouer le rôle d'une muette. Il me faut caresser les mots." Elle va se régaler avec le texte français, œuvre de Michel Carnoy.
Marie-Christine Barrault parle avec beaucoup de respect de son personnage. "Une femme qui a tout sacrifié à sa carrière, ses enfants mais aussi elle-même. Elle retourne sur scène après avoir pensé qu'elle ne reviendrait plus jamais. Je vais me vautrer dans le rôle, parce que c'est en fait une renaissance !" Elle avoue qu'elle n'aurait jamais pu jouer cette pièce s'il n'y avait pas eu cette pointe d'espoir à la fin. "C'est une chose que j'aime partager avec les gens." Elle se reconnaît un point commun avec son personnage : l'énergie. "Fanny a une joie de vivre qui est recouverte par l'angoisse. C'est cette force de vie que je vais utiliser." La construction de la pièce est assez rare. En temps réel, on assiste à la préparation de la comédienne avant son entrée sur scène. De jouer dans le beau théâtre de la Porte Saint-Martin la stimule. Marie-Christine Barrault est une femme toujours en mouvement, heureuse de faire ce qu'elle fait. Et son plaisir est des plus communicatifs.
Elle avoue avoir mis du temps à lire le texte. "Je ne sais pas pourquoi, je tournais autour sans véritablement le prendre." Devant l'insistance de l'équipe qui mène le projet, elle s'y met. "Je suis rentrée dedans tout doucement. J'ai trouvé le texte formidable, mais je me demandais si j'avais envie de le faire." Il faudra plusieurs lectures à haute voix, un début de mise en place avec le metteur en scène Jean-Paul Bazziconi et le comédien Michel Carnoy. "Plus j'avançais et plus j'avais envie." Elle n'a pas eu peur du rôle. "J'en suis tellement éloignée que je ne me sens pas en danger." Et puis cela l'amuse de jouer une actrice qui joue le rôle d'une actrice. "Cela renvoie des questions : pourquoi être comédienne, est-ce qu'on est là où l'on a rêvé d'être..." Ces fameux rêves d'enfant dont Brel disait qu'ils formaient la trame d'une vie d'homme. Marie-Christine Barrault est de ceux qui peuvent assurer qu'elle est arrivée à bon port et qu'il a pour nom le théâtre. "Enfant, je n'allais jamais au cinéma, ma mère ne voulait pas. On allait au théâtre ! J'ai vu beaucoup de pièces, dont celles de mon oncle, Jean-Louis Barrault. J'aime le texte, les mots. Je ne me suis jamais éloignée de cette complicité que j'entretiens avec eux. Je ne pourrais jamais jouer le rôle d'une muette. Il me faut caresser les mots." Elle va se régaler avec le texte français, œuvre de Michel Carnoy.
Marie-Christine Barrault parle avec beaucoup de respect de son personnage. "Une femme qui a tout sacrifié à sa carrière, ses enfants mais aussi elle-même. Elle retourne sur scène après avoir pensé qu'elle ne reviendrait plus jamais. Je vais me vautrer dans le rôle, parce que c'est en fait une renaissance !" Elle avoue qu'elle n'aurait jamais pu jouer cette pièce s'il n'y avait pas eu cette pointe d'espoir à la fin. "C'est une chose que j'aime partager avec les gens." Elle se reconnaît un point commun avec son personnage : l'énergie. "Fanny a une joie de vivre qui est recouverte par l'angoisse. C'est cette force de vie que je vais utiliser." La construction de la pièce est assez rare. En temps réel, on assiste à la préparation de la comédienne avant son entrée sur scène. De jouer dans le beau théâtre de la Porte Saint-Martin la stimule. Marie-Christine Barrault est une femme toujours en mouvement, heureuse de faire ce qu'elle fait. Et son plaisir est des plus communicatifs.
Paru le 21/10/2005
OPENING NIGHT THÉÂTRE DE LA PORTE SAINT-MARTIN Du mardi 11 octobre au dimanche 18 décembre 2005
COMÉDIE DRAMATIQUE. Après une cure de désintoxication, Fanny Ellis fait son retour au théâtre. Dans une loge minable, elle affronte ses anciens démons. L’amour, la passion, la fidélité d’Hector, son homme à tout faire, seront-ils assez forts pour aider Fanny à entrer en scène?
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