Interview par Frédéric Maurice
Pierre Palmade
“Et si c’était à refaire, Pierre Palmade ?”
Plus de deux ans après son duo avec Michèle Laroque, Pierre Palmade retrouve une nouvelle partenaire sur scène.
Avec Isabelle Mergault, il tient l'affiche de la dernière pièce de Laurent Ruquier, thématisée autour de la chirurgie esthétique : "Si c'était à refaire". Une suggestion que nous lui avons proposée alors qu'il y a vingt ans, il faisait ses premiers pas sur scène.
Avec Isabelle Mergault, il tient l'affiche de la dernière pièce de Laurent Ruquier, thématisée autour de la chirurgie esthétique : "Si c'était à refaire". Une suggestion que nous lui avons proposée alors qu'il y a vingt ans, il faisait ses premiers pas sur scène.
Est-ce que ça a été facile de jouer les textes d'un autre ?
Je ne fais pas de différence. C'était parfois un peu difficile d'apprendre quelques tournures de phrases, mais de toute façon j'affectionne ce style depuis toujours. J'ai joué pleinement mon rôle d'acteur en rendant les mots d'auteur de Laurent en mots d'acteur, en me les appropriant. C'était vital de remonter sur scène, j'avais besoin de retrouver un public tous les soirs.
Comment Laurent Ruquier a-t-il pensé à vous pour cette pièce ?
Il avait d'abord écrit pour Isabelle Mergault, mais n'avait pas forcément pensé à moi pour le rôle de ce chirurgien. Il pensait que je n'accepterais pas de jouer les textes d'un autre, que je me suffisais à moi-même. De mon côté, je n'avais pas envie d'écrire. Il a fini par m'en parler, puis par m'envoyer une moitié de texte par La Poste. Et ça ne m'a pas à moitié plu. Au contraire, j'avais hâte qu'il m'envoie la suite pour savoir comment la pièce se terminait. C'était plutôt très bon signe. J'adorais l'idée d'être le seul homme entouré de cinq femmes, d'être le clown blanc face à Isabelle en auguste.
Comment Michèle Laroque a-t-elle réagi à l'idée d'être remplacée ?
Elle a vu la pièce. Ça me faisait peur de savoir qu'elle était dans le théâtre, cette fois pas à mes côtés mais dans la salle. Elle a adoré. Je lui avais passé un coup de fil pour lui dire que je la trompais. Elle a trouvé ça mignon et très élégant. Je crois que finalement j'ai bien fait de l'appeler.
Cela fait vingt ans que vous êtes dans le métier. Pour reprendre le titre de la pièce de Ruquier : Si c'était à refaire, que referiez-vous et qu'est-ce que vous ne referiez pas ?
J'ai adoré toutes mes aventures artistiques. Je referai exactement les mêmes choses. En revanche, c'est ma vie d'homme célèbre que je changerais. Je m'exposerais moins. Je pensais pouvoir façonner mon image et ça s'est révélé complexe. Je serais probablement plus secret.
Quelles belles rencontres votre carrière vous a-t-elle permis de réaliser ?
Jacqueline Maillan évidemment, Muriel Robin, Sylvie Joly,
Michèle Laroque.
Le couple Robin-Palmade est mythique, mais rappelez-nous comment a eu lieu cette rencontre ?
Je la voyais régulièrement dans Le Petit Théâtre de Bouvard et je rêvais de la rencontrer. Je la considérais comme la fille artistique de Maillan. Je cherchais à la voir et, un jour, elle est venue au Tintamarre où je jouais avec Chantal Ladesou. Je lui ai sauté dessus en lui disant qu'il fallait que nous fassions des choses ensemble, que j'avais plein d'idées de textes pour elle. C'est tombé à un moment où elle n'était pas au sommet, où elle pensait presque arrêter ce métier. On s'est vraiment reconnus à ce moment-là. Trois semaines après, nous écrivions ensemble en créant des sketches comme Le Noir ou Le Répondeur. C'était vraiment fusionnel.
Quels ont été vos pires moments d'artiste ?
Il y en a eu évidemment, mais je n'ai pas envie d'en parler. Si j'en parle, ils vont me revenir en mémoire, donc, ça va me rendre triste et je n'ai pas envie d'être malheureux sur scène ce soir.
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
J'ai l'impression d'être arrivé hier. Ça m'impressionne d'avoir fait tout ça. Ce n'est pas de la vanité, j'en parle en terme quantitatif. J'ai pu rencontrer une multitude de gens. On me décrit comme un gros fêtard, finalement j'ai quand même pu faire beaucoup de choses. Je suis très spectateur de tout ce que j'ai accompli. Si un jour je me plante, je pourrai au moins être content d'avoir vécu tout ça.
Je ne vous sens pas comme quelqu'un qui regarde en permanence derrière lui. Non pas du tout. Je suis curieux de ce que je peux encore avoir à découvrir. Je ne suis pas un album photo : je regarde en avant, mais je ne suis pas assis sur une banquette.
Alors après vingt ans de métier, quelles sont encore vos envies ?
Des envies d'artistes, de rencontres... Mais je veux toujours rester dans l'humour, pas dans le drame. J'aimerais bien jouer un méchant, mais le genre de méchant qu'on excuse. J'ai longtemps eu l'impression de ne pas vieillir, mais maintenant je me rends compte que j'ai un physique qui peut jouer les hommes mariés, responsables... Par exemple, dans Si c'était à refaire, je n'aurais jamais osé m'écrire ce rôle du chirurgien qui fait tomber toutes les femmes : je n'aurais jamais eu assez confiance en moi.
Lors d'un dîner dans son luxueux appartement,
Thierry Ardisson demandait à Michaël Youn : "Alors quand vas-tu faire ton 'Tchao Pantin' ?" C'est une question que vous vous posez ?
C'est super simple de faire un Tchao Pantin. C'est bien plus dur de faire rire. Claire Nadeau, qui est avec moi sur scène et qui a bien connu Coluche, m'en a parlé : c'était loin d'être son rôle le plus difficile.
Le parcours de Patrick Timsit qui se retrouve dans la peau de Landru, ça vous inspire ?
Je ne l'ai pas vu, mais ce n'est pas le genre de rôle qui m'intéresse. Landru n'est pas vraiment drôle. J'ai d'abord envie de faire rire les gens et je ne suis pas sûr que mon public me suivrait.
Si c'était à refaire, qu'auriez-vous aimé faire mais que finalement vous ne ferez jamais ?
J'aurais aimé jouer des rôles de jeunes premiers, des rôles romantiques, mais je ne le ferai pas ou plus. Alexandre Jardin avait pensé à moi pour son film Oui en 1996. En plus, il m'avait dit qu'il avait d'abord pensé à Vincent Perez, puis que son choix s'était fixé sur moi. C'était d'autant plus flatteur. Mais ça n'a pas vraiment fonctionné.
Vous êtes en ce moment au théâtre tous les soirs et il faut pouvoir tenir le coup. Si c'était à refaire, y a-t-il des choses que vous ne referiez plus ?
J'ai une nouvelle hygiène de vie, je ne fais plus la fête, je ne revois plus ceux qui me rappellent ces fêtes. Je suis vraiment bien en ce moment. Je ne fume plus. Kamel Ouali m'a même recommandé auprès d'un coach sportif. C'était vital de remonter sur scène.
Je ne fais pas de différence. C'était parfois un peu difficile d'apprendre quelques tournures de phrases, mais de toute façon j'affectionne ce style depuis toujours. J'ai joué pleinement mon rôle d'acteur en rendant les mots d'auteur de Laurent en mots d'acteur, en me les appropriant. C'était vital de remonter sur scène, j'avais besoin de retrouver un public tous les soirs.
Comment Laurent Ruquier a-t-il pensé à vous pour cette pièce ?
Il avait d'abord écrit pour Isabelle Mergault, mais n'avait pas forcément pensé à moi pour le rôle de ce chirurgien. Il pensait que je n'accepterais pas de jouer les textes d'un autre, que je me suffisais à moi-même. De mon côté, je n'avais pas envie d'écrire. Il a fini par m'en parler, puis par m'envoyer une moitié de texte par La Poste. Et ça ne m'a pas à moitié plu. Au contraire, j'avais hâte qu'il m'envoie la suite pour savoir comment la pièce se terminait. C'était plutôt très bon signe. J'adorais l'idée d'être le seul homme entouré de cinq femmes, d'être le clown blanc face à Isabelle en auguste.
Comment Michèle Laroque a-t-elle réagi à l'idée d'être remplacée ?
Elle a vu la pièce. Ça me faisait peur de savoir qu'elle était dans le théâtre, cette fois pas à mes côtés mais dans la salle. Elle a adoré. Je lui avais passé un coup de fil pour lui dire que je la trompais. Elle a trouvé ça mignon et très élégant. Je crois que finalement j'ai bien fait de l'appeler.
Cela fait vingt ans que vous êtes dans le métier. Pour reprendre le titre de la pièce de Ruquier : Si c'était à refaire, que referiez-vous et qu'est-ce que vous ne referiez pas ?
J'ai adoré toutes mes aventures artistiques. Je referai exactement les mêmes choses. En revanche, c'est ma vie d'homme célèbre que je changerais. Je m'exposerais moins. Je pensais pouvoir façonner mon image et ça s'est révélé complexe. Je serais probablement plus secret.
Quelles belles rencontres votre carrière vous a-t-elle permis de réaliser ?
Jacqueline Maillan évidemment, Muriel Robin, Sylvie Joly,
Michèle Laroque.
Le couple Robin-Palmade est mythique, mais rappelez-nous comment a eu lieu cette rencontre ?
Je la voyais régulièrement dans Le Petit Théâtre de Bouvard et je rêvais de la rencontrer. Je la considérais comme la fille artistique de Maillan. Je cherchais à la voir et, un jour, elle est venue au Tintamarre où je jouais avec Chantal Ladesou. Je lui ai sauté dessus en lui disant qu'il fallait que nous fassions des choses ensemble, que j'avais plein d'idées de textes pour elle. C'est tombé à un moment où elle n'était pas au sommet, où elle pensait presque arrêter ce métier. On s'est vraiment reconnus à ce moment-là. Trois semaines après, nous écrivions ensemble en créant des sketches comme Le Noir ou Le Répondeur. C'était vraiment fusionnel.
Quels ont été vos pires moments d'artiste ?
Il y en a eu évidemment, mais je n'ai pas envie d'en parler. Si j'en parle, ils vont me revenir en mémoire, donc, ça va me rendre triste et je n'ai pas envie d'être malheureux sur scène ce soir.
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
J'ai l'impression d'être arrivé hier. Ça m'impressionne d'avoir fait tout ça. Ce n'est pas de la vanité, j'en parle en terme quantitatif. J'ai pu rencontrer une multitude de gens. On me décrit comme un gros fêtard, finalement j'ai quand même pu faire beaucoup de choses. Je suis très spectateur de tout ce que j'ai accompli. Si un jour je me plante, je pourrai au moins être content d'avoir vécu tout ça.
Je ne vous sens pas comme quelqu'un qui regarde en permanence derrière lui. Non pas du tout. Je suis curieux de ce que je peux encore avoir à découvrir. Je ne suis pas un album photo : je regarde en avant, mais je ne suis pas assis sur une banquette.
Alors après vingt ans de métier, quelles sont encore vos envies ?
Des envies d'artistes, de rencontres... Mais je veux toujours rester dans l'humour, pas dans le drame. J'aimerais bien jouer un méchant, mais le genre de méchant qu'on excuse. J'ai longtemps eu l'impression de ne pas vieillir, mais maintenant je me rends compte que j'ai un physique qui peut jouer les hommes mariés, responsables... Par exemple, dans Si c'était à refaire, je n'aurais jamais osé m'écrire ce rôle du chirurgien qui fait tomber toutes les femmes : je n'aurais jamais eu assez confiance en moi.
Lors d'un dîner dans son luxueux appartement,
Thierry Ardisson demandait à Michaël Youn : "Alors quand vas-tu faire ton 'Tchao Pantin' ?" C'est une question que vous vous posez ?
C'est super simple de faire un Tchao Pantin. C'est bien plus dur de faire rire. Claire Nadeau, qui est avec moi sur scène et qui a bien connu Coluche, m'en a parlé : c'était loin d'être son rôle le plus difficile.
Le parcours de Patrick Timsit qui se retrouve dans la peau de Landru, ça vous inspire ?
Je ne l'ai pas vu, mais ce n'est pas le genre de rôle qui m'intéresse. Landru n'est pas vraiment drôle. J'ai d'abord envie de faire rire les gens et je ne suis pas sûr que mon public me suivrait.
Si c'était à refaire, qu'auriez-vous aimé faire mais que finalement vous ne ferez jamais ?
J'aurais aimé jouer des rôles de jeunes premiers, des rôles romantiques, mais je ne le ferai pas ou plus. Alexandre Jardin avait pensé à moi pour son film Oui en 1996. En plus, il m'avait dit qu'il avait d'abord pensé à Vincent Perez, puis que son choix s'était fixé sur moi. C'était d'autant plus flatteur. Mais ça n'a pas vraiment fonctionné.
Vous êtes en ce moment au théâtre tous les soirs et il faut pouvoir tenir le coup. Si c'était à refaire, y a-t-il des choses que vous ne referiez plus ?
J'ai une nouvelle hygiène de vie, je ne fais plus la fête, je ne revois plus ceux qui me rappellent ces fêtes. Je suis vraiment bien en ce moment. Je ne fume plus. Kamel Ouali m'a même recommandé auprès d'un coach sportif. C'était vital de remonter sur scène.
Paru le 07/12/2005
SI C'ÉTAIT À REFAIRE ! THÉÂTRE DES VARIÉTÉS Du vendredi 23 septembre 2005 au dimanche 30 avril 2006
COMÉDIE. Dans la clinique du docteur Jouvence, les femmes célèbres ou anonymes se bousculent pour se faire refaire le nez, les seins, la bouche ou les hanches... L'arrivée d'une nouvelle secrétaire et la jalousie de Madame Jouvence ne vont rien arranger au monde de la chirurgie esthétique.
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