Portrait par Didier Roth-Bettoni
Jacky Nercessian
Il est face à Balasko et Cartouche dans “Dernier Rappel”
Quand on évoque "Dernier rappel", on dit Balasko et Cartouche, oubliant que la pièce compte d'autres rôles d'importance. Jacky Nercessian tient l'un d'eux. Portrait d'un acteur atypique.
Quand Jacky Nercessian se raconte, c'est une vie qui défile au pas de charge. Ce qui n'empêche pas les détours le temps d'une anecdote : et l'homme n'en est pas avare. De Saint-Étienne (où il est né et a grandi) au théâtre de la Renaissance (où il joue Dernier Rappel face à Josiane Balasko et Cartouche), son parcours
atypique est fait de racines arméniennes omniprésentes, d'expériences personnelles et professionnelles extrêmement diverses (études de théologie, direction d'une boutique de mode, radios libres, piratages télévisés...), de rencontres décisives qui lui mirent le pied à l'étrier (avec Jean-Christophe Bouvet ou Jean Yanne) et de hasards bienveillants. Le tout porté par une énergie, un humour, un don pour forcer la chance inépuisable.
"J'ai eu le sens de la théâtralité très tôt", lâche-t-il, comme une sorte d'autodéfinition a posteriori. Un sens du spectacle acquis dans une famille très marquée par le génocide arménien et dans laquelle son vrai prénom, Abraham - le même que celui de son grand-père tué durant cette tragédie -, le condamnait à jouer un rôle vis-à-vis de sa grand-mère. "J'ai fait mon premier voyage en Arménie il y a deux ans, pour le tournage du film 'Le Grand Voyage'. Jusque-là, j'étais partagé entre la peur et l'attirance. Et puis sur place, immédiatement, dès que je croisais un regard, dès que je sentais une odeur, je retrouvais mes racines. Ça a été salutaire pour me réconcilier avec ma mémoire."
"Je développe la sobriété"
Mais si la douleur arménienne est toujours enfouie au plus profond du comédien, ce n'est pas sur ce registre que celui-ci s'est illustré jusqu'ici, même si Henri Verneuil, dans son très autobiographique Mayrig, lui a fait porter ce poids. Au contraire. Depuis ses débuts télévisés (les rencontres-pièges avec des personnalités comme Jean-Edern Hallier ou Patrick Sébastien dans Pirates, les folies kitsch du Narcisso show, etc.), jusqu'à la plupart de ses rôles au cinéma, c'est la veine légère, délirante, incontrôlable de Jacky Nercessian qui s'est imposée. Son personnage de Loiselet dans Dernier Rappel ne déroge pas vraiment à cette tendance, même lorsque la gravité pointe sous la fantaisie. "C'est un personnage que j'aime, je le trouve authentique", explique l'acteur qui avoue avoir creusé cet aspect. "Je vais plus à l'essentiel désormais, je gomme les scories, je développe la sobriété. J'ai compris qu'il n'y avait pas besoin de charger les personnages avec des effets."
Tout en rêvant d'un rôle de séducteur où enfin il embrasserait une femme sur la bouche ("mais personne ne me l'a encore proposé..."), Jacky Nercessian enchaîne les tournages. Après Il ne faut jurer... de rien (déjà à l'affiche), on le verra dans deux films au cours des prochains mois : "Comme tous les grands fainéants, je suis un grand travailleur", conclut-il sur un clin d'œil.
atypique est fait de racines arméniennes omniprésentes, d'expériences personnelles et professionnelles extrêmement diverses (études de théologie, direction d'une boutique de mode, radios libres, piratages télévisés...), de rencontres décisives qui lui mirent le pied à l'étrier (avec Jean-Christophe Bouvet ou Jean Yanne) et de hasards bienveillants. Le tout porté par une énergie, un humour, un don pour forcer la chance inépuisable.
"J'ai eu le sens de la théâtralité très tôt", lâche-t-il, comme une sorte d'autodéfinition a posteriori. Un sens du spectacle acquis dans une famille très marquée par le génocide arménien et dans laquelle son vrai prénom, Abraham - le même que celui de son grand-père tué durant cette tragédie -, le condamnait à jouer un rôle vis-à-vis de sa grand-mère. "J'ai fait mon premier voyage en Arménie il y a deux ans, pour le tournage du film 'Le Grand Voyage'. Jusque-là, j'étais partagé entre la peur et l'attirance. Et puis sur place, immédiatement, dès que je croisais un regard, dès que je sentais une odeur, je retrouvais mes racines. Ça a été salutaire pour me réconcilier avec ma mémoire."
"Je développe la sobriété"
Mais si la douleur arménienne est toujours enfouie au plus profond du comédien, ce n'est pas sur ce registre que celui-ci s'est illustré jusqu'ici, même si Henri Verneuil, dans son très autobiographique Mayrig, lui a fait porter ce poids. Au contraire. Depuis ses débuts télévisés (les rencontres-pièges avec des personnalités comme Jean-Edern Hallier ou Patrick Sébastien dans Pirates, les folies kitsch du Narcisso show, etc.), jusqu'à la plupart de ses rôles au cinéma, c'est la veine légère, délirante, incontrôlable de Jacky Nercessian qui s'est imposée. Son personnage de Loiselet dans Dernier Rappel ne déroge pas vraiment à cette tendance, même lorsque la gravité pointe sous la fantaisie. "C'est un personnage que j'aime, je le trouve authentique", explique l'acteur qui avoue avoir creusé cet aspect. "Je vais plus à l'essentiel désormais, je gomme les scories, je développe la sobriété. J'ai compris qu'il n'y avait pas besoin de charger les personnages avec des effets."
Tout en rêvant d'un rôle de séducteur où enfin il embrasserait une femme sur la bouche ("mais personne ne me l'a encore proposé..."), Jacky Nercessian enchaîne les tournages. Après Il ne faut jurer... de rien (déjà à l'affiche), on le verra dans deux films au cours des prochains mois : "Comme tous les grands fainéants, je suis un grand travailleur", conclut-il sur un clin d'œil.
Paru le 10/03/2006
DERNIER RAPPEL THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE Du mercredi 5 octobre 2005 au samedi 3 juin 2006
COMÉDIE. Alex Martini est une star, mais c'est surtout un type odieux qui pense que tout lui est permis. Or, un soir durant une tournée en province, alors qu'il rentre à son hôtel après un concert, il a la surprise de trouver dans sa chambre une curieuse bonne femme, sortie d'on ne sait où, Jenny, qui va l...
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