Portrait
Christine Farenc
Actrice, metteur en scène, professeur d'art dramatique, Christine Farenc adore batailler sur tous les fronts.
La voici, enchaînant trois spectacles avec les membres de sa compagnie, au théâtre de Nesle. Le moment idéal pour rencontrer une jeune femme aussi convaincante dans
la vie que sur scène.
La voici, enchaînant trois spectacles avec les membres de sa compagnie, au théâtre de Nesle. Le moment idéal pour rencontrer une jeune femme aussi convaincante dans
la vie que sur scène.
Avec ses 27 comédiens, la compagnie Théâtre du Voir fonctionne un peu comme une grande famille. Presque tous issus du cours Florent, ils font leurs premiers pas avec Andromaque au théâtre de Jemmapes et Un tramway nommé Désir monté en version originale et primé dans le cadre d'un travail de fin d'études (Christine Farenc récolte meilleure mise en scène et meilleure actrice). La récidive ne tarde pas avec trois autres pièces, actuellement à l'affiche du théâtre de Nesle : Le Langue-à-langue des chiens de Roche de Daniel Danis, Salomé d'Oscar Wilde et enfin Munich-Athènes, une pièce sur l'amour de Lars Norén. Pour justifier ses choix, Christine Farenc dit fonctionner au coup de cœur : "Pas de stratégie, mais des textes passionnels où il est toujours question d'amour, de désir, de violence, de mort et dans lesquels tragédie et comédie se mêlent intimement."
En attendant d'être accueillie par de plus grandes salles, elle est heureuse de trouver au théâtre de Nesle l'obscur, la roche et l'ombre nécessaires à ses trois spectacles. Qui plus est, son travail choral appelle une proximité avec le spectateur. "Devant une grande salle, le jeu des acteurs est radicalement différent comme j'ai pu le vérifier avec la tournée de Musée haut, musée bas, jouée sous la direction de Jean-Michel Ribes, devant des jauges de 800 à 1 000 spectateurs. Et personne n'oublie que le théâtre d'Artaud ou de Ionesco est né dans les salles de poche de Saint-Germain-des-Prés", précise-t-elle.
Des partis pris audacieux, une direction d'acteurs très précise (aucun détail, aucun geste n'est laissé au hasard), l'exigeant travail de Christine Farenc repose aussi sur des comédiens performants. Toujours prêts à confirmer (avec le sourire) qu'ils ne souffrent d'aucun laisser-aller, les membres de la troupe affichent déjà des qualités de grands professionnels. Les trois pièces au programme permettent à chacun d'eux d'endosser les habits d'un personnage. "Une jeune compagnie, c'est une jeune entreprise. Pour nous, tout est investissement. L'important étant de travailler le plus possible, on ne fait pas une pièce par an mais trois en six mois, c'est ainsi qu'on apprend !", explique Christine Farenc qui a entamé sa carrière dans la finance et les ressources humaines. Chasseur de têtes (un peu comme Salomé !), la jeune femme a abandonné ses habits de cadre pour intégrer la Classe libre du cours Florent où elle enseigne désormais tout en prenant le temps de suivre un DEA à Paris III consacré à l'art du spectacle. "Je suis à la fois dans la théorie et la pratique." Son énergie, sa curiosité et sa passion, mises au service de talents variés, viennent généreusement nourrir son travail. Reste maintenant à aller le découvrir. Ceux qui dans les jours à venir iront croiser le chemin de la compagnie Théâtre du Voir, ne manqueront pas de tomber sous son charme.
Philippe Escalier
En attendant d'être accueillie par de plus grandes salles, elle est heureuse de trouver au théâtre de Nesle l'obscur, la roche et l'ombre nécessaires à ses trois spectacles. Qui plus est, son travail choral appelle une proximité avec le spectateur. "Devant une grande salle, le jeu des acteurs est radicalement différent comme j'ai pu le vérifier avec la tournée de Musée haut, musée bas, jouée sous la direction de Jean-Michel Ribes, devant des jauges de 800 à 1 000 spectateurs. Et personne n'oublie que le théâtre d'Artaud ou de Ionesco est né dans les salles de poche de Saint-Germain-des-Prés", précise-t-elle.
Des partis pris audacieux, une direction d'acteurs très précise (aucun détail, aucun geste n'est laissé au hasard), l'exigeant travail de Christine Farenc repose aussi sur des comédiens performants. Toujours prêts à confirmer (avec le sourire) qu'ils ne souffrent d'aucun laisser-aller, les membres de la troupe affichent déjà des qualités de grands professionnels. Les trois pièces au programme permettent à chacun d'eux d'endosser les habits d'un personnage. "Une jeune compagnie, c'est une jeune entreprise. Pour nous, tout est investissement. L'important étant de travailler le plus possible, on ne fait pas une pièce par an mais trois en six mois, c'est ainsi qu'on apprend !", explique Christine Farenc qui a entamé sa carrière dans la finance et les ressources humaines. Chasseur de têtes (un peu comme Salomé !), la jeune femme a abandonné ses habits de cadre pour intégrer la Classe libre du cours Florent où elle enseigne désormais tout en prenant le temps de suivre un DEA à Paris III consacré à l'art du spectacle. "Je suis à la fois dans la théorie et la pratique." Son énergie, sa curiosité et sa passion, mises au service de talents variés, viennent généreusement nourrir son travail. Reste maintenant à aller le découvrir. Ceux qui dans les jours à venir iront croiser le chemin de la compagnie Théâtre du Voir, ne manqueront pas de tomber sous son charme.
Philippe Escalier
Paru le 03/05/2006
LANGUE-À-LANGUE DES CHIENS DE ROCHE (LE) THÉÂTRE DE NESLE Du mardi 7 mars au samedi 1 avril 2006
COMÉDIE DRAMATIQUE. Sur une île fictive, comme à l’aube de l’humanité, un beau bric-à-brac de débiles mentaux oubliés appelle au secours. Un cri d'amour en fait. Neuf personnages, enfin, surtout quatre, courent frénétiquement après l’amour, juste avant de mourir, un jour. Heureusement l’amour n’existe pas.
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