Interview
“Le strip-tease de Mademoiselle”
Thierry Fontez
De son boudoir incandescent, la pulpeuse et scandaleuse Barbara, péripatéticienne de son état, nous livre, non sans verve, humour et causticité, les charmes et les tourments de son humble existence, le temps d'un spectacle explosif et réjouissant, mené tambour battant par le jeune et talentueux Thierry Fontez !
Comment Barbara est-elle venue à toi ?
J'avais envie de créer un personnage extrême, grotesque, le challenge étant que le public se reconnaisse derrière le masque grossissant du travesti ! Dans notre société, tout ce qui est marginal est mis sur la touche. Je voulais pointer les a priori que chacun porte en soi. J'ai donc fait en sorte que les spectateurs se retrouvent dans ce personnage qui est, de prime abord, très éloigné d'eux. Ainsi, la pute devient rapidement accessoire et on s'attache à l'être humain car, même si Barbara est très crue, elle peut avoir des pensées très profondes ! Je voulais du comique qui ait du fond pour connecter les gens à leur humanité.
Est-ce un strip-tease intégral ?
Pour le savoir, venez le voir ! Tout dépend du désir du public car je laisse une grande part à l'improvisation ! Barbara est quelqu'un qui répond à ce qui se passe dans l'instant !
Tu joues également sur l'ambiguïté des genres...
Nous avons tous un masculin et un féminin et Barbara nous met devant notre ambivalence. Par moments, elle devient un mec, ce qui créé des effets comiques et rassurent les spectateurs masculins qui comprennent que je suis bien dans le jeu ! Ils sont ainsi plus ouverts à mon propos qui est de dire qu'avant d'être un homme ou une femme, on est un être humain. Ce travail de composition s'inscrit dans la grande tradition des films que sont Tootsie, Madame Doubtfire ou Victor Victoria.
Barbara joue également les rossignols milanais !
Je voulais un spectacle qui ne soit ni du café-théâtre, ni du théâtre, ni du music-hall, ni du cabaret, mais tout ça en même temps ! Je voulais casser les codes ! Barbara chante ainsi du Billie Holiday, du Bernard Dimey ou encore le Requiem de Fauré ! Je voulais un spectacle iconoclaste, inattendu, avec des choses extrêmement légères et superficielles, de sorte que tout se télescope et qu'on ne sache plus où l'on en est, comme dans la vie !
Est-il vrai qu'Édouard Baer est tombé sous le charme de Barbara ?
Il y a deux ans, je suis allé passer l'audition du Grand Mezze habillé en Barbara. Comme Édouard a beaucoup d'humour, il m'a dit "Bonjour Mademoiselle" et m'a baisé la main. J'ai alors chanté My Man et je crois que la voix de Barbara lui a débouché les oreilles car il m'a engagé ! Comme c'est quelqu'un de fidèle, j'étais à nouveau sur le Mezze l'an dernier. Il a ensuite fait appel à Barbara pour son film Akoibon ? Et je joue cette année dans son spectacle La folle et véritable vie de
Luigi Prizzoti !
Propos recueillis
par Alain Bugnard
J'avais envie de créer un personnage extrême, grotesque, le challenge étant que le public se reconnaisse derrière le masque grossissant du travesti ! Dans notre société, tout ce qui est marginal est mis sur la touche. Je voulais pointer les a priori que chacun porte en soi. J'ai donc fait en sorte que les spectateurs se retrouvent dans ce personnage qui est, de prime abord, très éloigné d'eux. Ainsi, la pute devient rapidement accessoire et on s'attache à l'être humain car, même si Barbara est très crue, elle peut avoir des pensées très profondes ! Je voulais du comique qui ait du fond pour connecter les gens à leur humanité.
Est-ce un strip-tease intégral ?
Pour le savoir, venez le voir ! Tout dépend du désir du public car je laisse une grande part à l'improvisation ! Barbara est quelqu'un qui répond à ce qui se passe dans l'instant !
Tu joues également sur l'ambiguïté des genres...
Nous avons tous un masculin et un féminin et Barbara nous met devant notre ambivalence. Par moments, elle devient un mec, ce qui créé des effets comiques et rassurent les spectateurs masculins qui comprennent que je suis bien dans le jeu ! Ils sont ainsi plus ouverts à mon propos qui est de dire qu'avant d'être un homme ou une femme, on est un être humain. Ce travail de composition s'inscrit dans la grande tradition des films que sont Tootsie, Madame Doubtfire ou Victor Victoria.
Barbara joue également les rossignols milanais !
Je voulais un spectacle qui ne soit ni du café-théâtre, ni du théâtre, ni du music-hall, ni du cabaret, mais tout ça en même temps ! Je voulais casser les codes ! Barbara chante ainsi du Billie Holiday, du Bernard Dimey ou encore le Requiem de Fauré ! Je voulais un spectacle iconoclaste, inattendu, avec des choses extrêmement légères et superficielles, de sorte que tout se télescope et qu'on ne sache plus où l'on en est, comme dans la vie !
Est-il vrai qu'Édouard Baer est tombé sous le charme de Barbara ?
Il y a deux ans, je suis allé passer l'audition du Grand Mezze habillé en Barbara. Comme Édouard a beaucoup d'humour, il m'a dit "Bonjour Mademoiselle" et m'a baisé la main. J'ai alors chanté My Man et je crois que la voix de Barbara lui a débouché les oreilles car il m'a engagé ! Comme c'est quelqu'un de fidèle, j'étais à nouveau sur le Mezze l'an dernier. Il a ensuite fait appel à Barbara pour son film Akoibon ? Et je joue cette année dans son spectacle La folle et véritable vie de
Luigi Prizzoti !
Propos recueillis
par Alain Bugnard
Paru le 05/05/2006
STRIP-TEASE DE MADEMOISELLE (LE) THÉÂTRE DE DIX HEURES Du lundi 24 octobre 2005 au samedi 24 juin 2006
COMÉDIE. La lucidité drolatique de Mademoiselle Barbara n'épargne personne, surtout pas elle-même. Frémissante sous sa lourde perruque orange et ses faux cils, elle chante, danse et se rêve dans des boas aussi élimés que ses illusions. Dans la grande tradition des films de Pedro Almodovar, Thierry Fontez c...
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