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D.R.
Interview
Alexandre Delimoges
“Nous sommes là pour défendre des comédiens et les textes sont là pour les servir.”

Niché dans la petite rue Frochot, en plein Pigalle, le café-théâtre Le Bout est un ovni dans le quartier. Sorte de bonbonnière rouge au milieu des sex-shops : il détonne dans le paysage. C'est peut être ça Le Bout : être là où on ne l'attend pas. Rencontre avec l'un de ses créateurs : le jusqu'au-Boutiste, Alexandre Delimoges.
Le Bout, qu'est-ce que c'est ?
C'est un café-théâtre que nous avons créé en 1999 avec la compagnie des Cousins d'Arnolphe dont fait également partie William Pasquiet. Après avoir joué dans tous les grands lieux du rire à Paris, nous avions envie de nous affranchir. En fait, nous en avions marre de jouer chez des gens qui nous faisaient chier et de nous faire censurer, en effet, je peux parfois être trash, notamment, quand j'écris pour des filles. C'est pourquoi nous cherchions un lieu d'abord pour jouer nos créations au moins pendant un an. Nous n'envisagions pas d'ouvrir un café-théâtre. Comme nous avions tous d'autres sources de revenus, ce n'était pas trop un problème.

Comment se sont déroulées les premières années ?
Tout le monde avait mis la main à la pâte : maman avait fait les bancs et la régie, mon père avait construit la scène, d'autres s'étaient occupés du son, des projecteurs... Mais au bout d'un an, nous étions prêt à fermer. Alors nous avons voulu finir en beauté en programmant des copains pendant trois semaines et là, ça a cartonné. La presse et le public nous ont suivis. Du coup, on a rouvert avec le one-man de Frédérique Lelaure. C'était ma première mise en scène. Le spectacle a bien pris. Jimmy Lévy, le producteur de télé, nous a contactés et nous avons fait de l'antenne. Ça a permis de remplir le lieu.

Ça été le début de vos festivals d'humour.
Nous en avons organisé quatre éditions et désormais nous avons mis en place Le Marathon du rire.

Sylvie Joly semble avoir joué un grand rôle dans l'histoire du Bout.
Elle avait mis en scène mon duo Lherbier-Delimoges. Ça été une révélation, elle nous a beaucoup appris. Elle nous a soutenus pour le lancement du café-théâtre. C'est d'ailleurs elle qui est à l'origine de Liquidation totale que nous jouons en ce moment puisque c'était une commande de sa part. Je m'étais interrompu et je suis content de le reprendre.

Vous jouez également des spectacles pour enfants. Vous n'êtes donc pas seulement dans la dérision et le loufoque.
Nous en créons un tous les trois ans. En ce moment se joue La Princesse au petit pois dans la tête. Mais c'est quand même une pièce avec une double lecture et nous voyons souvent des parents qui viennent seuls. La prochaine aura pour thème Toutankhamon.

Quel est le principe qui régit votre travail ?
Nous sommes là pour défendre des comédiens et les textes sont là pour les servir. Nous ne sommes pas là pour recycler des vieilleries comiques désuètes.
Frédéric Maurice
Paru le 28/04/2006
LIQUIDATION TOTALE
CIBLE (LA)
Du jeudi 16 février au samedi 1 juillet 2006

COMÉDIE. Pourquoi s'acharner à trouver l'homme idéal quand on peut le fabriquer? Mais quand sa créature est débile, une solution: trouver une autre tête... Des personnages hallucinants, un décor fantasmagorique complètent une farce dérapant dans le gore.

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