Portrait
Maxime Leroux et Carole Fréchette
Pour sa première mise en scène hors de l'école des Enfants terribles, Maxime Leroux choisit de monter au Théâtre 13, "Violette sur la terre", pièce de la Québécoise Carole Fréchette. Une œuvre sensible et pertinente.
Il était professeur de français passionné de pédagogie mais aussi de beaux textes, et de théâtre qu'il exerçait en amateur. Le hasard traînant un jour du côté de Rouen s'arrêta devant ce jeune homme et le pria de faire un choix. Il est temps, se dit-il alors, de choisir mon chemin, et, joignant le geste à la réflexion, traça sur une feuille de papier deux colonnes : Pour et Contre le théâtre, la réponse était claire. Depuis, pas de temps mort, le cinéma, la télévision ne tardent pas à l'adopter, on croirait même que le petit écran ne peut se passer de sa présence, mais pour rien au monde il n'abandonnerait le théâtre et la petite musique des mots. C'était oublier un peu vite pourtant, une passion viscérale tout juste assoupie, cette passion de transmettre quelque chose. Pour combler ce manque il prend en charge, à l'école des Enfants terribles dans le 20e arrondissement de Paris, la formation de jeunes comédiens ayant déjà suivi plusieurs années de cours et avec eux met en scène des spectacles. "Le fait de faire avancer des jeunes à travers un apprentissage était un peu ma raison de vivre. À travers la mise en scène, je retrouve ce plaisir : transmettre un univers, un esprit,
une idée à des acteurs car l'acteur est toujours en formation."
"Je veux faire du théâtre populaire. Je veux que même les gens qui sont dans un désert culturel ou dans l'illettrisme trouvent quelque chose dans mon travail"
Si Maxime Leroux a déjà signé plusieurs mises en scène dans ce cours d'art dramatique, Violette sur la terre est la première à sortir de ce contexte. Pour quelle raison a-t-il choisi ce texte de la Québécoise Carole Fréchette ? Pour la raison bien simple qu'il adore le théâtre québécois. Oui mais... "Ce que j'aime, c'est qu'il s'agit d'un théâtre populaire. Le public sort de la représentation avec une histoire dans la tête. Moi, j'ai envie de faire du théâtre pour tout le monde et non pour une élite. Ici, devant une mine désaffectée quatre personnages venus là pour des raisons différentes, vont rencontrer tour à tour une femme mystérieuse qui servira de catalyseur. Au départ, chacun est enfermé dans son monologue et son point de vue, à la fin, ils chantent ensemble 'Le Temps des cerises'. Ce qui revient à dire que c'est l'art qui va nous sortir de nos solitudes et nous amener à être, à vibrer de nouveau ensemble." Faut-il voir dans ce spectacle une leçon d'humanisme face au règne de l'individualisme, à l'emprise de la télévision qui nous isole ? "Il est vrai qu'il n'y a plus de veillées durant lesquelles on se racontait des histoires, on ne sort plus beaucoup pour le plaisir d'être en compagnie d'autres personnes, on va moins au théâtre... La pièce, c'est un peu cette histoire-là." Quant à la mise en scène, Maxime Leroux est fidèle à ses idées : un spectacle ne doit rien coûter hormis les salaires et les droits d'auteur. "Je pense que le fait de se concentrer sur l'essentiel, à savoir le matériel humain et la matière textuelle, oblige à l'inventivité. Je cherche dans les poubelles, je fais de la récup. Mon régisseur est mon miroir à la réalité, j'ai des idées et lui les transforme. N'importe quel texte pourrait être joué sur un plateau nu ! Les économies vont dans les salaires car il est important de bien payer ses comédiens, il faut leur permettre de se nourrir, de se recharger lorsqu'ils n'ont pas de travail." Tout à l'enthousiasme de l'événement qui se prépare Maxime Leroux n'est pas moins sans projets pour les prochaines saisons : jouer, jouer encore et mettre en scène peut-être...
J. H.
L'auteur : Carole Fréchette
Carole Fréchette est née en 1949 et vit à Montréal. Comédienne de formation, elle est titulaire d'une maîtrise en art dramatique de l'Université du Québec. Le théâtre est sa passion, au fil des ans elle en explore toutes les facettes, qu'il s'agisse d'enseignement, d'organisation de festivals, de rédaction de critiques... Carole Fréchette se consacre désormais à l'écriture, elle est l'auteur d'une quinzaine de pièces dont plusieurs ont été primées. Elle fut notamment auteur en résidence à Paris au théâtre Artistic-Athévains et au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Violette sur la terre a été écrite en 2002.
Jeanne Hoffstetter
une idée à des acteurs car l'acteur est toujours en formation."
"Je veux faire du théâtre populaire. Je veux que même les gens qui sont dans un désert culturel ou dans l'illettrisme trouvent quelque chose dans mon travail"
Si Maxime Leroux a déjà signé plusieurs mises en scène dans ce cours d'art dramatique, Violette sur la terre est la première à sortir de ce contexte. Pour quelle raison a-t-il choisi ce texte de la Québécoise Carole Fréchette ? Pour la raison bien simple qu'il adore le théâtre québécois. Oui mais... "Ce que j'aime, c'est qu'il s'agit d'un théâtre populaire. Le public sort de la représentation avec une histoire dans la tête. Moi, j'ai envie de faire du théâtre pour tout le monde et non pour une élite. Ici, devant une mine désaffectée quatre personnages venus là pour des raisons différentes, vont rencontrer tour à tour une femme mystérieuse qui servira de catalyseur. Au départ, chacun est enfermé dans son monologue et son point de vue, à la fin, ils chantent ensemble 'Le Temps des cerises'. Ce qui revient à dire que c'est l'art qui va nous sortir de nos solitudes et nous amener à être, à vibrer de nouveau ensemble." Faut-il voir dans ce spectacle une leçon d'humanisme face au règne de l'individualisme, à l'emprise de la télévision qui nous isole ? "Il est vrai qu'il n'y a plus de veillées durant lesquelles on se racontait des histoires, on ne sort plus beaucoup pour le plaisir d'être en compagnie d'autres personnes, on va moins au théâtre... La pièce, c'est un peu cette histoire-là." Quant à la mise en scène, Maxime Leroux est fidèle à ses idées : un spectacle ne doit rien coûter hormis les salaires et les droits d'auteur. "Je pense que le fait de se concentrer sur l'essentiel, à savoir le matériel humain et la matière textuelle, oblige à l'inventivité. Je cherche dans les poubelles, je fais de la récup. Mon régisseur est mon miroir à la réalité, j'ai des idées et lui les transforme. N'importe quel texte pourrait être joué sur un plateau nu ! Les économies vont dans les salaires car il est important de bien payer ses comédiens, il faut leur permettre de se nourrir, de se recharger lorsqu'ils n'ont pas de travail." Tout à l'enthousiasme de l'événement qui se prépare Maxime Leroux n'est pas moins sans projets pour les prochaines saisons : jouer, jouer encore et mettre en scène peut-être...
J. H.
L'auteur : Carole Fréchette
Carole Fréchette est née en 1949 et vit à Montréal. Comédienne de formation, elle est titulaire d'une maîtrise en art dramatique de l'Université du Québec. Le théâtre est sa passion, au fil des ans elle en explore toutes les facettes, qu'il s'agisse d'enseignement, d'organisation de festivals, de rédaction de critiques... Carole Fréchette se consacre désormais à l'écriture, elle est l'auteur d'une quinzaine de pièces dont plusieurs ont été primées. Elle fut notamment auteur en résidence à Paris au théâtre Artistic-Athévains et au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Violette sur la terre a été écrite en 2002.
Jeanne Hoffstetter
Paru le 24/05/2006
VIOLETTE SUR LA TERRE THÉÂTRE 13 - GLACIÈRE Du mardi 25 avril au dimanche 4 juin 2006
COMÉDIE DRAMATIQUE. Cinq personnages qui n’ont pas compris que le monde avait changé, et que les Chinois vendaient des T-shirts pas chers du tout. Ils vont réaliser que tout n’est pas perdu, et qu’il reste la beauté, la bonté, le courage et la marche à pied. Paul, Etienne, Marie-Jeanne et Judith se retrouvent tour à ...
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