Dossier par Frédéric Maurice
Éclats de voix
Les imitateurs actuellement sur scène
8 heures 30, RTL, jingle : « Élections matinales ». Et c'est parti pour les cinq minutes quotidiennes de Laurent Gerra. Irrésistibles, caustiques, drôlissimes. Après la confirmation de son succès avec l'Olympia en 1999 et le théâtre Marigny l'année dernière, il semblait devenir incontournable dans le genre. C'était sans compter avec tous ceux qui reviennent cette année sur scène. Ils ne seront pas moins de quatre imitateurs à vous présenter leurs prouesses vocales en ce printemps. Didier Gustin sera au Palais des Glaces, Dany Mauro au Trévise, Frédéric Lebon au Point Virgule et Yves Lecoq à Mogador. Petit tour sur les voix publiques...
Didier Gustin s'était surtout illustré à la télévision dans différentes émissions qui ne lui permettaient pas de révéler tout son talent. Il y remédie en faisant un retour fracassant au Palais des Glaces avec son Cent pour sans Gustin qui révolutionne le genre. Près de 200 voix à son actif, toutes impeccables, qu'elles soient chantées ou parlées. À l'inverse de ses confrères, elles ne sont plus ici qu'un prétexte pour servir l'excellente mise en scène de son copain Jean-Marie Bigard. Didier Gustin y campe un régisseur touche-à-tout qui dévoile les trucs et astuces de l'imitateur star : une série de portes, sorte de boîte de Pandore de voix qui investissent son corps dès qu'il en ouvre une. Quand Gustin accroche le spectateur, il ne le lâche plus pendant près d'une heure et demie, l'entraînant dans un zapping effréné d'imitations très courtes et donc très efficaces. Point d'orgue de la soirée ? Un Gérard Depardieu qui prouve qu'il peut absolument tout jouer, à partir du moment où l'on sait mettre l'ambiance qu'il faut.
La musique, Dany Mauro la connaît. 28 ans, blond, belle gueule et beaucoup de talent, il a déjà enchaîné deux spectacles au théâtre de Dix-Heures et au théâtre Clavel. Il sera de retour devant le public au Trévise à partir de mai. À l'instar de Didier Gustin, il n'est pas un fan absolu des chansonniers, et la politique n'est évoquée que par le prisme de la Trilogie Star Wars, où un Jack Vador passe du côté obscur de la force pour rejoindre l'empereur Josp 1, délaissant son fidèle Chupasqua. Mais c'est surtout dans le petit écran qu'il trouve toute son inspiration, et c'est d'ailleurs la télé qui l'a révélé au public : Laurent Boyer l'a accueilli à deux reprises dans son « Graines de star ». Dany Mauro lui préfère peut-être Jean-Luc Delarue très à l'aise dans son « Ça se dispute ». Quoiqu'il en soit, il estime d'abord qu'un imitateur ne se limite pas à un stand-up où sa seule voix fait tout le travail. C'est pourquoi sa mise en scène déménage : les lumières accompagnent des chansons qu'il a voulues actuelles : Zebda, Manau, prochainement « Les Rois du monde », inspirés de la comédie musicale « Roméo et Juliette ». Les deux tiers du spectacle sont chantés.
Venu pour nous faire « le point, mais aussi la virgule », Frédéric Lebon est un petit personnage délicat, aux traits fins. C'est tout naturellement vers l'imitation de voix exclusivement de femmes que s'est dirigé cet ex-chroniqueur des émissions de Laurent Ruquier sur France-Inter. Là non plus, pas de politique : mais c'est par la force des choses, les femmes y sont peu nombreuses. La mise en scène est sobre, même si Frédéric Lebon affectionne tout particulièrement le music-hall : un boa et les épaules qui lui arrivent aux oreilles, et c'est Régine qui déboule. Aucun besoin d'artifice pour faire plus femme quand il se met dans la peau d'Amanda Lear : le personnage est suffisamment ambigu dans la vraie vie. Il regarde aussi beaucoup la télévision. Récemment vu dans le show psycho-social d'Evelyne Thomas, « C'est mon choix », sur France 3, il aurait sans doute adoré se confier à Mireille Dumas, fil conducteur d'une partie du spectacle. Les imitatrices ne sont pas nombreuses (même si Sandrine Alexi fait joliment entendre ses voix de stars, ou de « guignols »), et il faut que ce soit un homme qui reprenne des voix féminines : un comble...
Enfin, on a plus l'habitude des mimiques de ses marionnettes que de son visage. Yves Lecoq, qui prête sa voix chaque soir aux « Guignols de l'Info » depuis plus de dix ans, revient sur les planches du théâtre Mogador pour son nouveau spectacle, Yves Lecoq fait le guignol, à partir du 13 mars.
La musique, Dany Mauro la connaît. 28 ans, blond, belle gueule et beaucoup de talent, il a déjà enchaîné deux spectacles au théâtre de Dix-Heures et au théâtre Clavel. Il sera de retour devant le public au Trévise à partir de mai. À l'instar de Didier Gustin, il n'est pas un fan absolu des chansonniers, et la politique n'est évoquée que par le prisme de la Trilogie Star Wars, où un Jack Vador passe du côté obscur de la force pour rejoindre l'empereur Josp 1, délaissant son fidèle Chupasqua. Mais c'est surtout dans le petit écran qu'il trouve toute son inspiration, et c'est d'ailleurs la télé qui l'a révélé au public : Laurent Boyer l'a accueilli à deux reprises dans son « Graines de star ». Dany Mauro lui préfère peut-être Jean-Luc Delarue très à l'aise dans son « Ça se dispute ». Quoiqu'il en soit, il estime d'abord qu'un imitateur ne se limite pas à un stand-up où sa seule voix fait tout le travail. C'est pourquoi sa mise en scène déménage : les lumières accompagnent des chansons qu'il a voulues actuelles : Zebda, Manau, prochainement « Les Rois du monde », inspirés de la comédie musicale « Roméo et Juliette ». Les deux tiers du spectacle sont chantés.
Venu pour nous faire « le point, mais aussi la virgule », Frédéric Lebon est un petit personnage délicat, aux traits fins. C'est tout naturellement vers l'imitation de voix exclusivement de femmes que s'est dirigé cet ex-chroniqueur des émissions de Laurent Ruquier sur France-Inter. Là non plus, pas de politique : mais c'est par la force des choses, les femmes y sont peu nombreuses. La mise en scène est sobre, même si Frédéric Lebon affectionne tout particulièrement le music-hall : un boa et les épaules qui lui arrivent aux oreilles, et c'est Régine qui déboule. Aucun besoin d'artifice pour faire plus femme quand il se met dans la peau d'Amanda Lear : le personnage est suffisamment ambigu dans la vraie vie. Il regarde aussi beaucoup la télévision. Récemment vu dans le show psycho-social d'Evelyne Thomas, « C'est mon choix », sur France 3, il aurait sans doute adoré se confier à Mireille Dumas, fil conducteur d'une partie du spectacle. Les imitatrices ne sont pas nombreuses (même si Sandrine Alexi fait joliment entendre ses voix de stars, ou de « guignols »), et il faut que ce soit un homme qui reprenne des voix féminines : un comble...
Enfin, on a plus l'habitude des mimiques de ses marionnettes que de son visage. Yves Lecoq, qui prête sa voix chaque soir aux « Guignols de l'Info » depuis plus de dix ans, revient sur les planches du théâtre Mogador pour son nouveau spectacle, Yves Lecoq fait le guignol, à partir du 13 mars.
Paru le 23/04/2001