Portrait par François Varlin
Gérald Sibleyras
l’indépendant
Coauteur, avec Jean Dell, de "Vive Bouchon !" au Théâtre Michel, il signe seul le texte de "La Danse de l'albatros", pour Pierre Arditi au Montparnasse.
Le regard aussi clair que les idées, un look bobo débonnaire, Gérald Sibleyras sait où il va. Sûrement vers deux nouveaux succès. On se réjouit de rencontrer un auteur vivant de théâtre, car ils ne sont pas légion, mais il vous ramène vite à la réalité : "Un auteur vivant, on a envie de le flinguer dès que la pièce est écrite ! Quand il vient voir le travail, il arrive toujours comme un cheveu sur la soupe." Il commence à en avoir l'habitude, et l'habitude du succès aussi. Avec Jean Dell, il est l'auteur du Béret de la tortue, d'Un petit jeu sans conséquence, d'Une heure et demie de retard et du fameux Vive Bouchon ! : "On voulait écrire une pièce pour s'amuser, qui ne serait jamais montée. On a commencé à déconner et l'on est arrivé à cette pièce loufoque." Seul aux commandes, on lui doit Le Vent des peupliers, L'Inscription et, bien sûr, La Danse de l'albatros.
"Myriam de Colombi, la directrice du théâtre Montparnasse avait envie que j'écrive pour Pierre Arditi sur le thème de la différence d'âge dans un couple. Ce n'est pas une commande, plutôt une demande." Ce sera sa troisième pièce montée au Montparnasse. Et Sibleyras s'amuse déjà de voir "tous les gens de métier féliciter Pierre Arditi et faire des ronds de jambe à la directrice du théâtre, alors qu'ils vont aller voir Vive Bouchon ! avec une moue écœurée ! Je suis considéré comme un boulevardier. Vive Bouchon ! ne va rien arranger ! Je lis les critiques, ils sont constants dans leurs idées, alors je ne suis plus inquiet !" Et si on lui demande les caractères de son théâtre, il n'hésite pas : ni des leçons données, ni de la philosophie, ni même des sujets originaux. Plutôt une dynamique de la plume : phrases tranchantes, répliques coupantes, et un désir de divertir loin des blagues potaches. "Divertir avec rigueur. Écrire c'est mon gagne-pain. Comme je paie énormément d'impôts, c'est angoissant pour le banquier !" Pas facile d'être productif au milieu de toute cette offre. Gérald le sait. Pour lui, la multiplicité des offres de spectacles tue la particularité : "Il n'y a jamais eu tant de pièces à Paris et elles se ressemblent toutes. Dans le Petit Jeu, le sujet en soi n'était pas original, mais on a soigné les dialogues." Un succès qui lui laisse un souvenir amer : "L'équipe avait beaucoup de talent, mais ils se sont accaparés la pièce, je suis absolument fâché avec eux." Les médailles ont parfois des revers douloureux.
Pour l'heure, Sibleyras est confiant, Jean-Luc Moreau et Patrice Kerbrat tiennent les commandes des mises en scène de ses deux pièces. Les bébés sont faits, les nourrices s'en chargent !
"Myriam de Colombi, la directrice du théâtre Montparnasse avait envie que j'écrive pour Pierre Arditi sur le thème de la différence d'âge dans un couple. Ce n'est pas une commande, plutôt une demande." Ce sera sa troisième pièce montée au Montparnasse. Et Sibleyras s'amuse déjà de voir "tous les gens de métier féliciter Pierre Arditi et faire des ronds de jambe à la directrice du théâtre, alors qu'ils vont aller voir Vive Bouchon ! avec une moue écœurée ! Je suis considéré comme un boulevardier. Vive Bouchon ! ne va rien arranger ! Je lis les critiques, ils sont constants dans leurs idées, alors je ne suis plus inquiet !" Et si on lui demande les caractères de son théâtre, il n'hésite pas : ni des leçons données, ni de la philosophie, ni même des sujets originaux. Plutôt une dynamique de la plume : phrases tranchantes, répliques coupantes, et un désir de divertir loin des blagues potaches. "Divertir avec rigueur. Écrire c'est mon gagne-pain. Comme je paie énormément d'impôts, c'est angoissant pour le banquier !" Pas facile d'être productif au milieu de toute cette offre. Gérald le sait. Pour lui, la multiplicité des offres de spectacles tue la particularité : "Il n'y a jamais eu tant de pièces à Paris et elles se ressemblent toutes. Dans le Petit Jeu, le sujet en soi n'était pas original, mais on a soigné les dialogues." Un succès qui lui laisse un souvenir amer : "L'équipe avait beaucoup de talent, mais ils se sont accaparés la pièce, je suis absolument fâché avec eux." Les médailles ont parfois des revers douloureux.
Pour l'heure, Sibleyras est confiant, Jean-Luc Moreau et Patrice Kerbrat tiennent les commandes des mises en scène de ses deux pièces. Les bébés sont faits, les nourrices s'en chargent !
Paru le 04/10/2006
(6 notes) THÉÂTRE MICHEL Du mardi 25 juillet 2006 au samedi 28 juillet 2007
COMÉDIE. Ça n'a l'air de rien, Bouchon, un petit village dépeuplé, battu par les vents, où la cabine téléphonique sert de salle polyvalente. Pourtant, Jacques, son maire, nourrit de grandes ambitions: réclamer l’indépendance puis faire de Bouchon la 26e…(ou 27e? On ne sait plus!) nation européenne. Vive Bo...
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