Pendant plus d'une heure, il ne dit pas un mot, mais sa communion avec le public est intense. Sourire malicieux et mine gourmande du gamin qui s'apprête à faire une bêtise, il joue d'un rien sans jamais se jouer de personne avec son imagination pour seul instrument. Sa musique, il la crée en tapant sur ses cordes vocales. Son ballon naît du geste, ses monstres de borborygmes... Mais quand il a besoin de camarades de jeu, une belle à aimer, un méchant..., il va les chercher dans le public. Arrive alors quelque chose de vraiment pas banal : non seulement la salle fait bloc avec lui, détendue et confiante, mais les spectateurs qui montent sur la scène retrouvent en un clin d'œil leur instinct ludique, tentant parfois de le piéger gentiment. Mais Julien ne rate rien, ni sa formation d'apprentis mimes, ni leur mise en valeur. Tour à tour attendris puis riant aux éclats, nous nous prenons à rêver, en vain, de ne plus quitter ce cocon aussi poétique que magique. Il sera alors remercié de ce grand moment de bonheur par une standing ovation aussi spontanée que méritée. Chapeau l'artiste !