Dossier par Philippe Escalier
“Happy Birthday Daddy”
“Il y a souvent un rapport à l’enfance et à la douleur de devenir adulte dans les pièces que j’ai mises en scène” Patrice Kerbrat
Du 2 mai au 7 juin 2007, Émeric Marchand, sous la direction de Patrice Kerbrat, crée "Happy Birthday Daddy" de Christophe Averlan au Vingtième Théâtre.
Émeric Marchand
"Tout pour le théâtre" pourrait être sa devise puisque, pour lui, il a renoncé à pas mal de choses, y compris, et c'est rare, à la médiatisation apportée par la télé et le cinéma. Sa formation et son travail obéissent à une double logique, celle de l'exigence et de la qualité. Tout commence par un conservatoire parisien à 17 ans, suivi par trois années avec une troupe universitaire de Nanterre, une année à Chaillot et enfin deux ans au CDN de Saint-Étienne. À peine moins court que des études de médecine ! Immédiatement après, il joue une vingtaine de pièces mises en scène notamment par Arestrup, Bénichou, Theophilidés et connaît quatre mois exceptionnels seul en scène avec La Nuit juste avant les forêts de Koltès. Loin de l'effrayer, la comédie, avec ses exigences, lui va aussi comme un gant : "Il est plus facile d'émouvoir les gens que de les faire rire." Avant le récent Portrait de famille, il joue un travesti aux côtés de Jane Manson dans L'Homme parfait mis en scène par Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé. Avec Faut-il tuer le clown ?, il se fait un ami de Michel Roux auquel, quelques semaines après son décès, il dédie son nouveau spectacle. Artiste complet, il tourne pour la caméra de Patrice Chéreau ou de Daniel Vigne et, à plusieurs reprises, se lance dans la mise en scène.
Ceux qui n'ont jamais vu Émeric Marchand sur scène vont pouvoir combler cette lacune avec cette soirée d'anniversaire un peu spéciale. Le comédien qui déclare "Je puise dans la richesse de la vie de quoi nourrir mon jeu et, d'un autre côté, le théâtre me facilite l'existence : c'est un échange !" nous propose un moment fort dont il a le secret, fait d'émotions et d'intimité.
Christophe Averlan
Lorsque qu'il crée Médiane Art et Communication (www. pagescomediens.com), une structure ayant pour but d'accompagner le travail des comédiens au quotidien, il ne se doutait pas que par ce biais, il rencontrerait en 2004, Émeric Marchand, ni que les acteurs lui donneraient envie de passer à l'image en créant une société de production de courts-métrages.
Sur sa passion qui remonte loin, il précise : "Finalement, j'ai toujours aimé écrire. J'avais 16 ans quand je me suis lancé dans ma première pièce. Gamin déjà, j'aimais raconter et écrire des petites histoires." Et c'est son premier texte La Salle d'attente qu'il propose à Émeric Marchand d'enregistrer. Dans la foulée, le comédien soumet à l'auteur une idée de scénario. Séduit, Christophe Averlan se lance sans attendre dans l'écriture de ce qui devient Happy Birthday Daddy. L'histoire de cet amour filial déçu va être peaufinée durant les premières semaines de travail. Très souple, "on écrit pour que les personnages fonctionnent", Christophe Averlan retravaille son texte quand, tous les quinze jours, Émeric Marchand revient lui soumettre les notes prises durant les répétitions avec Patrice Kerbrat.
Happy Birthday Daddy au Vingtième Théâtre, pour lui, c'est un peu l'heure de gloire qui a sonné. Il s'agit de son premier texte représenté sur scène, qui plus est, dans des conditions, à tout point de vue, idéales.
Pas question de s'arrêter en si bon chemin. Théâtre, cinéma, mise en scène, pour lui tout est lié comme le montre le travail entrepris récemment sur l'une de ses pièces Clair obscur qu'il souhaite adapter en long-métrage. Mais l'envie d'écrire et de réaliser six courts-métrages sur le thème des rapports de couple se montre plus pressante et il lui consacre tout son temps libre. Les six films viennent d'être terminés et seront présentés à la SACD, puis sur Internet (en attendant un distributeur) à partir du 14 mai. Un site leur sera d'ailleurs consacré. Un cumul de créations abouties qui doivent faire de Christophe Averlan le plus heureux des hommes !
Patrice Kerbrat
Depuis Art et Conversations après un enterrement (il est le premier à mettre en scène en 1987 Yasmina Reza) en passant par Petits crimes conjugaux, Ce qui arrive et ce qu'on attend, ou encore les œuvres de Pinter qu'il affectionne, elle est impressionnante la liste des pièces qu'il a montées et qui ont été de retentissants succès. Chaque saison, ce sont sept ou huit spectacles majeurs qui portent sa griffe. De cette longue série, on verra se dégager une nette prédilection pour les auteurs vivants, comme en atteste sa toute récente participation à la création en Belgique du Sourire du diable et son coup de cœur pour Happy Birthday Daddy. Lorsqu'il s'intéresse aux auteurs classiques, il monte Andromaque de Racine, Oncle Vania de Tchekhov, Dom Juan de Molière ou Père de Strindberg. "Je ne le fais pas exprès, mais il y a souvent un rapport à l'enfance et à la douleur de devenir adulte dans les pièces que j'ai mises en scène", confie Patrice Kerbrat.
L'arrivée de ce grand metteur en scène redonne au projet un élan considérable. Les portes s'ouvrent devant son nom, à commencer par celle du Vingtième Théâtre. Émeric Marchand lui présente la pièce sur laquelle tous deux ont grande envie de travailler. "Émeric apporte son énergie, sa sensibilité, et il est émouvant de voir ce texte, que j'ai tout de suite aimé, prendre corps", dit-il avant d'expliquer qu'il a souhaité donner vie au personnage du père que les circonstances rendent muet, car "cette pièce n'est pas un monologue" !
Interrogé sur la nature de son travail, Patrice Kerbrat qui est aussi comédien - entré à la Comédie-Française en 1973, il en sort dix ans après - reconnaît, clairement, mal digérer le mot "diriger" dont il a une sainte horreur : "Les acteurs on les accompagne, on les écoute, on les aime et c'est un travail de complicité, non de dressage." Et lorsqu'on lui demande ce qui peut être difficile dans cette tâche exaltante, il répond avec un sourire : "Les directeurs de théâtre !"
"Tout pour le théâtre" pourrait être sa devise puisque, pour lui, il a renoncé à pas mal de choses, y compris, et c'est rare, à la médiatisation apportée par la télé et le cinéma. Sa formation et son travail obéissent à une double logique, celle de l'exigence et de la qualité. Tout commence par un conservatoire parisien à 17 ans, suivi par trois années avec une troupe universitaire de Nanterre, une année à Chaillot et enfin deux ans au CDN de Saint-Étienne. À peine moins court que des études de médecine ! Immédiatement après, il joue une vingtaine de pièces mises en scène notamment par Arestrup, Bénichou, Theophilidés et connaît quatre mois exceptionnels seul en scène avec La Nuit juste avant les forêts de Koltès. Loin de l'effrayer, la comédie, avec ses exigences, lui va aussi comme un gant : "Il est plus facile d'émouvoir les gens que de les faire rire." Avant le récent Portrait de famille, il joue un travesti aux côtés de Jane Manson dans L'Homme parfait mis en scène par Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé. Avec Faut-il tuer le clown ?, il se fait un ami de Michel Roux auquel, quelques semaines après son décès, il dédie son nouveau spectacle. Artiste complet, il tourne pour la caméra de Patrice Chéreau ou de Daniel Vigne et, à plusieurs reprises, se lance dans la mise en scène.
Ceux qui n'ont jamais vu Émeric Marchand sur scène vont pouvoir combler cette lacune avec cette soirée d'anniversaire un peu spéciale. Le comédien qui déclare "Je puise dans la richesse de la vie de quoi nourrir mon jeu et, d'un autre côté, le théâtre me facilite l'existence : c'est un échange !" nous propose un moment fort dont il a le secret, fait d'émotions et d'intimité.
Christophe Averlan
Lorsque qu'il crée Médiane Art et Communication (www. pagescomediens.com), une structure ayant pour but d'accompagner le travail des comédiens au quotidien, il ne se doutait pas que par ce biais, il rencontrerait en 2004, Émeric Marchand, ni que les acteurs lui donneraient envie de passer à l'image en créant une société de production de courts-métrages.
Sur sa passion qui remonte loin, il précise : "Finalement, j'ai toujours aimé écrire. J'avais 16 ans quand je me suis lancé dans ma première pièce. Gamin déjà, j'aimais raconter et écrire des petites histoires." Et c'est son premier texte La Salle d'attente qu'il propose à Émeric Marchand d'enregistrer. Dans la foulée, le comédien soumet à l'auteur une idée de scénario. Séduit, Christophe Averlan se lance sans attendre dans l'écriture de ce qui devient Happy Birthday Daddy. L'histoire de cet amour filial déçu va être peaufinée durant les premières semaines de travail. Très souple, "on écrit pour que les personnages fonctionnent", Christophe Averlan retravaille son texte quand, tous les quinze jours, Émeric Marchand revient lui soumettre les notes prises durant les répétitions avec Patrice Kerbrat.
Happy Birthday Daddy au Vingtième Théâtre, pour lui, c'est un peu l'heure de gloire qui a sonné. Il s'agit de son premier texte représenté sur scène, qui plus est, dans des conditions, à tout point de vue, idéales.
Pas question de s'arrêter en si bon chemin. Théâtre, cinéma, mise en scène, pour lui tout est lié comme le montre le travail entrepris récemment sur l'une de ses pièces Clair obscur qu'il souhaite adapter en long-métrage. Mais l'envie d'écrire et de réaliser six courts-métrages sur le thème des rapports de couple se montre plus pressante et il lui consacre tout son temps libre. Les six films viennent d'être terminés et seront présentés à la SACD, puis sur Internet (en attendant un distributeur) à partir du 14 mai. Un site leur sera d'ailleurs consacré. Un cumul de créations abouties qui doivent faire de Christophe Averlan le plus heureux des hommes !
Patrice Kerbrat
Depuis Art et Conversations après un enterrement (il est le premier à mettre en scène en 1987 Yasmina Reza) en passant par Petits crimes conjugaux, Ce qui arrive et ce qu'on attend, ou encore les œuvres de Pinter qu'il affectionne, elle est impressionnante la liste des pièces qu'il a montées et qui ont été de retentissants succès. Chaque saison, ce sont sept ou huit spectacles majeurs qui portent sa griffe. De cette longue série, on verra se dégager une nette prédilection pour les auteurs vivants, comme en atteste sa toute récente participation à la création en Belgique du Sourire du diable et son coup de cœur pour Happy Birthday Daddy. Lorsqu'il s'intéresse aux auteurs classiques, il monte Andromaque de Racine, Oncle Vania de Tchekhov, Dom Juan de Molière ou Père de Strindberg. "Je ne le fais pas exprès, mais il y a souvent un rapport à l'enfance et à la douleur de devenir adulte dans les pièces que j'ai mises en scène", confie Patrice Kerbrat.
L'arrivée de ce grand metteur en scène redonne au projet un élan considérable. Les portes s'ouvrent devant son nom, à commencer par celle du Vingtième Théâtre. Émeric Marchand lui présente la pièce sur laquelle tous deux ont grande envie de travailler. "Émeric apporte son énergie, sa sensibilité, et il est émouvant de voir ce texte, que j'ai tout de suite aimé, prendre corps", dit-il avant d'expliquer qu'il a souhaité donner vie au personnage du père que les circonstances rendent muet, car "cette pièce n'est pas un monologue" !
Interrogé sur la nature de son travail, Patrice Kerbrat qui est aussi comédien - entré à la Comédie-Française en 1973, il en sort dix ans après - reconnaît, clairement, mal digérer le mot "diriger" dont il a une sainte horreur : "Les acteurs on les accompagne, on les écoute, on les aime et c'est un travail de complicité, non de dressage." Et lorsqu'on lui demande ce qui peut être difficile dans cette tâche exaltante, il répond avec un sourire : "Les directeurs de théâtre !"
Paru le 01/06/2007
(21 notes) VINGTIÈME THÉÂTRE Du mercredi 2 mai au dimanche 17 juin 2007
COMÉDIE DRAMATIQUE. Un soir, un fils célèbre en tête à tête les 60 ans de son Père. Mais, ce soir, il est trop tard pour faire machine arrière et l'heure n'est pas aux retrouvailles: son père doit mourir. Tour à tour, il va crier sa tendresse, ses angoisses enfantines, ses amours indécises et ses souffrances à ce Pèr...
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