Zoom par Caroline Fabre
“L’Ours” & “La Demande en mariage”
La slave attitude !
Maintes fois accolées, ces deux pièces courtes de Tchekhov sont ici interprétées par des comédiens débordant d'énergie et de générosité et mises en scène par Benoît Lavigne (qui signa en 2006 la mise en scène d'"Adultères" de Woody Allen à l'Atelier). Elles ont en commun une demande en mariage.
Dans la première, la demande est inattendue puisqu'elle met en lice deux réfractaires à la vie commune, une veuve retirée du monde et un homme déçu plusieurs fois par les femmes. La seconde, au contraire, raconte une demande, préparée d'un côté et espérée de l'autre, qui ne se déroule absolument pas comme prévu. Dans les deux cas, les esprits s'échauffent vite et le ton monte très haut, mais après l'orage le soleil brillera... Dès les premières secondes, l'esprit slave est de mise, via le violon tzigane d'Adrien Laurent qui, parfois, sera le confident de certains des protagonistes. Puis les comédiens - de beaux talents à découvrir - s'emparent des mots de Tchekhov pour jouer la passion, la raison, la maladresse, le désir... évoqués par cet auteur qui dissèque si bien l'humain, mais trouvent aussi les attitudes idéales pour nous faire rire. Benoît Lavigne a veillé au grain. Sa mise en scène, enlevée et dont le rythme ne faillit jamais, a su conserver l'esprit facétieux de l'auteur. Elle suggère également l'esprit du théâtre de saltimbanques, à la fois sans artifices et populaire. Résultat, un très bon moment fait d'émotions fortes, de cris et de défis, mais aussi d'amour et d'humour.
Paru le 12/03/2008
(2 notes) THÉÂTRE LEPIC Du jeudi 14 février au dimanche 20 avril 2008
COMÉDIE. L'Ours: tout commence dans le salon de la propriété d’une jeune veuve, Madame Popova. Drapée dans sa douleur, elle n’en finit plus de pleurer la mort de son bien-aimé mari disparu un an plus tôt. Or surgit un dénommé Smirnov, ancien officier d’artillerie, propriétaire foncier lui aussi, qui s'intr...
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