Zoom par Caroline Fabre
Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ?
Chroniques d’Hollywood
Deux stars du cinéma se déchirent par lettres interposées. Pour cette correspondance imaginaire, Jean Marbeuf s'est inspiré d'anecdotes et de faits réels.
Bette Davis va tourner avec Joan Crawford sous la direction de Robert Aldrich dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane. La première missive adressée à sa future partenaire est une déclaration de guerre à peine larvée mais, sans doute, les hostilités avaient-elles débuté bien avant. D'une plume acérée et avec beaucoup d'esprit, elles se jettent alors à la figure leurs frasques respectives, leurs rides, leurs échecs, leurs peurs... Pourtant, et sans doute est-ce à cause de cela, elles voguent dans la même galère. Vieillissantes, aigries, alcooliques ou pas loin, elles sont aujourd'hui délaissées des studios et leur vie sentimentale est un fiasco. Leur échange épistolaire se poursuit pendant le tournage du film, témoignant non seulement des peaux de bananes et des noms d'oiseaux qu'elles ne cessent de se balancer, mais aussi de l'ambiance électrique qui règne sur les plateaux, de leurs caprices, de leur déchéance... et d'un tour de force. Car le film, dont les héroïnes sont deux sœurs qui se détestent, s'est nourri de leur rivalité comme de chacune de leurs failles. Sur scène, Séverine Vincent et Julie Marbeuf, mises en scène par Didier Long, jouent avec brio sur une large partition de nuances. Et le public est ravi car ces deux vipères, en représentation permanente pour continuer à exister, se permettent tout, y compris le pire. À la sortie du théâtre des Bouffes-Parisiens, les cinéphiles cautionnent ce qu'ils ont vu et les autres ont découvert d'autres dessous de stars !
Paru le 11/05/2008
(4 notes) THÉÂTRE DES BOUFFES-PARISIENS Du jeudi 20 mars au dimanche 15 juin 2008
COMÉDIE DRAMATIQUE. Sous les sunlights d’Hollywood, guerre et glamour sont de rigueur. Bette Davis et Joan Crawford se livrent un combat sans fard à la ville comme à l’écran… En partant d’anecdotes et de faits réels, Jean Marboeuf a imaginé une correspondance fictive entre ces deux monstres sacrés.
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