Dossier par Alain Bugnard
Un point c’est tout !
Quand un travesti, un routier, un négociant en vins, un rappeur ou encore une bourgeoise endimanchée se retrouvent lors d'une réunion de rattrapage de points de permis de conduire, la séance promet d'être explosive, surtout lorsqu'elle est signée et mise en scène par Laurent Baffie ! Rencontre avec Patrick Préjean, qui tient ici le rôle d'un instructeur, et Mehdi El Glaoui, celui d'un motard indiscipliné.
Patrick Préjean
Est-il encore nécessaire de présenter cet humoriste généreux, tendre et désopilant, dont les facéties nous enchantent depuis de nombreuses années au cinéma, au théâtre et à la télévision, et qui s'est récemment illustré dans Quadrille de Sacha Guitry sur une mise en scène de Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé ? "Je passe de Guitry à Baffie après Cher menteur de Cocteau et Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal ! Cela m'amuse beaucoup de mélanger toutes ces couleurs à ma palette. J'ai la chance, à mon âge, avec tout ce passé fantaisiste, comique et léger qui m'a permis de construire plus de la moitié de ma carrière, de pouvoir basculer dans d'autres registres. Je le dois beaucoup à Cyrano que j'ai joué au Ranelagh il y a dix ans. Ce fut un déclencheur qui a donné un nouvel élan à mon parcours de comédien." Au Palais-Royal, Patrick Préjean travaillera pour la première fois sous la direction de son ami : "Je jouais au tennis avec Laurent Baffie il y a tant d'années que j'en tairais le nombre pour ne pas faire vieux combattant ! À cette époque, il maniait bien la raquette, était un peu timide et réservé, très respectueux. Et d'un seul coup, je l'ai vu éclater dans son délire et sa provocation, ce qui m'avait alors vraiment surpris. Nous avons continué à nous fréquenter, à voir nos spectacles respectifs et il a eu envie de travailler avec moi, ce qui m'a touché car son style est l'un des rares que je n'ai pas explorés. Son côté subversif me plaît beaucoup, avec ses petites phrases qui secouent le cocotier pour en faire tomber des fruits mûrs ou blets ! 'Un point c'est tout !' est dans la lignée pamphlétaire de ce qu'écrit Laurent : des chroniques sur l'air du temps, sur les différentes personnalités de notre société qui emmènent avec eux leur faconde, leur retenue, leurs habitudes, leurs non-dits. Toc-Toc était dans la même veine. On pourrait croire que le personnage public de Laurent allait ressortir tel qu'il est dans cette pièce mais c'est un véritable auteur de théâtre. Il m'a épaté sur ce plan-là. Je suis également ravi de retrouver le Palais-Royal : c'est l'un des plus beaux théâtres de Paris, un lieu d'exception, en permanence habité par les fantômes de grands comédiens comme Jean Marais, Jean Poiret, Michel Serrault, Louis de Funès ou encore Jean Richard. Et c'est dans leur loge que je vais poser mes bagages ! On peut aussi remercier Baffie d'écrire pour une troupe, ce qui se fait de moins en moins. Je regrette l'esprit de compagnonnage, de confrérie, qui est l'essence même de notre métier, aujourd'hui sacrifié aux impératifs marketing."
Mehdi El Glaoui
C'est à l'âge de 5 ans que Mehdi El Glaoui débute sa carrière dans les séries télévisées Poly et Belle et Sébastien. Il tourne ensuite au cinéma sous la direction de Bernard Rapp dans Un petit jeu sans conséquences, d'Alain Corneau dans Le Cousin ou encore, de Claude Miller dans La Petite Lili et à la télévision pour Julie Lescaut ou P.J. Alors qu'il vient de créer sa troupe, La Compagnie des voyageurs - dont la première création, Cuisine et dépendances, sillonnera prochainement le grand Sud-Ouest -, nous le retrouvons en ce début de saison au Palais-Royal. "Laurent, que je ne connaissais absolument pas, m'a appelé pour me proposer ce rôle de motard qui roule tellement vite qu'il n'a plus de points ! Peut-être parce que je suis moi-même un motard indiscipliné - dans la mesure où j'ai eu un retrait de permis d'un mois et demi ! - et que j'ai aussi rédigé des articles sur la moto. Jouer au Palais-Royal, quand on connaît l'historique du lieu, est un rêve de comédien d'autant que ma dernière apparition sur les planches d'un théâtre parisien remonte à 1985 avec Comment devenir une mère juive en 10 leçons que nous avions créée avec Marthe Villalonga, une personnalité étonnante et délicieuse. Un point c'est tout ! est également une pièce de troupe : il n'y a pas de rôles vedettes. Travailler avec des tempéraments tels que Patrick Préjean, Nicole Calfan, Mado Maurin ou encore Alain Bouzigues va se révéler une nouvelle expérience passionnante !"
Est-il encore nécessaire de présenter cet humoriste généreux, tendre et désopilant, dont les facéties nous enchantent depuis de nombreuses années au cinéma, au théâtre et à la télévision, et qui s'est récemment illustré dans Quadrille de Sacha Guitry sur une mise en scène de Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé ? "Je passe de Guitry à Baffie après Cher menteur de Cocteau et Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal ! Cela m'amuse beaucoup de mélanger toutes ces couleurs à ma palette. J'ai la chance, à mon âge, avec tout ce passé fantaisiste, comique et léger qui m'a permis de construire plus de la moitié de ma carrière, de pouvoir basculer dans d'autres registres. Je le dois beaucoup à Cyrano que j'ai joué au Ranelagh il y a dix ans. Ce fut un déclencheur qui a donné un nouvel élan à mon parcours de comédien." Au Palais-Royal, Patrick Préjean travaillera pour la première fois sous la direction de son ami : "Je jouais au tennis avec Laurent Baffie il y a tant d'années que j'en tairais le nombre pour ne pas faire vieux combattant ! À cette époque, il maniait bien la raquette, était un peu timide et réservé, très respectueux. Et d'un seul coup, je l'ai vu éclater dans son délire et sa provocation, ce qui m'avait alors vraiment surpris. Nous avons continué à nous fréquenter, à voir nos spectacles respectifs et il a eu envie de travailler avec moi, ce qui m'a touché car son style est l'un des rares que je n'ai pas explorés. Son côté subversif me plaît beaucoup, avec ses petites phrases qui secouent le cocotier pour en faire tomber des fruits mûrs ou blets ! 'Un point c'est tout !' est dans la lignée pamphlétaire de ce qu'écrit Laurent : des chroniques sur l'air du temps, sur les différentes personnalités de notre société qui emmènent avec eux leur faconde, leur retenue, leurs habitudes, leurs non-dits. Toc-Toc était dans la même veine. On pourrait croire que le personnage public de Laurent allait ressortir tel qu'il est dans cette pièce mais c'est un véritable auteur de théâtre. Il m'a épaté sur ce plan-là. Je suis également ravi de retrouver le Palais-Royal : c'est l'un des plus beaux théâtres de Paris, un lieu d'exception, en permanence habité par les fantômes de grands comédiens comme Jean Marais, Jean Poiret, Michel Serrault, Louis de Funès ou encore Jean Richard. Et c'est dans leur loge que je vais poser mes bagages ! On peut aussi remercier Baffie d'écrire pour une troupe, ce qui se fait de moins en moins. Je regrette l'esprit de compagnonnage, de confrérie, qui est l'essence même de notre métier, aujourd'hui sacrifié aux impératifs marketing."
Mehdi El Glaoui
C'est à l'âge de 5 ans que Mehdi El Glaoui débute sa carrière dans les séries télévisées Poly et Belle et Sébastien. Il tourne ensuite au cinéma sous la direction de Bernard Rapp dans Un petit jeu sans conséquences, d'Alain Corneau dans Le Cousin ou encore, de Claude Miller dans La Petite Lili et à la télévision pour Julie Lescaut ou P.J. Alors qu'il vient de créer sa troupe, La Compagnie des voyageurs - dont la première création, Cuisine et dépendances, sillonnera prochainement le grand Sud-Ouest -, nous le retrouvons en ce début de saison au Palais-Royal. "Laurent, que je ne connaissais absolument pas, m'a appelé pour me proposer ce rôle de motard qui roule tellement vite qu'il n'a plus de points ! Peut-être parce que je suis moi-même un motard indiscipliné - dans la mesure où j'ai eu un retrait de permis d'un mois et demi ! - et que j'ai aussi rédigé des articles sur la moto. Jouer au Palais-Royal, quand on connaît l'historique du lieu, est un rêve de comédien d'autant que ma dernière apparition sur les planches d'un théâtre parisien remonte à 1985 avec Comment devenir une mère juive en 10 leçons que nous avions créée avec Marthe Villalonga, une personnalité étonnante et délicieuse. Un point c'est tout ! est également une pièce de troupe : il n'y a pas de rôles vedettes. Travailler avec des tempéraments tels que Patrick Préjean, Nicole Calfan, Mado Maurin ou encore Alain Bouzigues va se révéler une nouvelle expérience passionnante !"
Paru le 28/10/2008
(12 notes) THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL Du jeudi 18 septembre 2008 au samedi 25 avril 2009
COMÉDIE. 6 millions de points perdus en 2007. Si vous tenez à votre permis, vous devez voir cette pièce. http://www.theatrepalaisroyal.com/
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