Interview par Samuel Ganes
Christophe Gauzeran
pour “Don Quichotte”
Après "Croisades" de Michel Azama et "Gelsomina" de Pierrette Dupoyet, le metteur en scène Christophe Gauzeran s'attaque à "Don Quichotte" de Daniel Guérin de Bouscal. Un spectacle visuellement époustouflant qui utilise les artifices du cirque en sus de ceux du théâtre. Rencontre avec un artiste qui a les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
Tout d'abord, pourquoi Don Quichotte ?
C'est un personnage qui m'a suivi tout au long de mon parcours et qui me fascine. Cette pièce n'a jamais été jouée depuis le XVIIe siècle. Il y a, avec elle et aussi avec ce personnage, l'opportunité de travailler sur le merveilleux, le rêve. C'est une comédie en alexandrins, avec des personnages très marqués, mais dont la trame permet l'introduction de scènes visuelles fortes et propres à l'univers du cirque.
Pourquoi le cirque ?
Sur le travail de Gelsomina, avec la comédienne, Juliette Croizat, qui intervient aussi sur le Don Quichotte, j'ai rencontré Michel Novak, qui nous a accueillis dans son école de cirque pendant plusieurs mois. Sa générosité et son talent m'ont beaucoup apporté. Poser un regard théâtral sur cet univers du cirque m'a ouvert des perspectives, en tant que metteur en scène, complètement nouvelles.
Il s'agit donc une "comédie circassienne" ?
Oui. Au sol d'une part, c'est une comédie dans laquelle seuls Don Quichotte et Sancho Pancha croient à un autre monde et auquel les autres ne croient pas et dont ils s'amusent. On est dans un théâtre typique du XVIIe, beau dans la langue, mais aussi dans l'univers populaire de la farce. D'autre part, avec le cirque aérien, on voit le monde tel que le voit Don Quichotte. On a ainsi de vraies scènes théâtrales et de vrais moments de magie du cirque.
Un regard objectif et un autre subjectif du personnage ?
Oui. Don Quichotte est-il fou ou choisit-il de vivre dans l'illusion ? C'est un personnage bien à part et ambigu sur ce point. Il y a une réelle schizophrénie chez lui. Le premier tome a remporté un tel succès - deuxième ouvrage le plus imprimé après la Bible jusqu'au XIXe siècle - que dix ans plus tard, Miguel de Cervantès est obligé d'écrire un second tome pour faire taire les suites de nombreux auteurs qui reprenaient alors le personnage à leur compte. Dans ce second tome qui s'achèvera par sa mort, le succès du premier ouvrage permet au personnage de prendre conscience de lui-même et de sa célébrité. Don Quichotte repart dans de nouvelles aventures, tout en sachant qu'un livre a été publié sur ses prémices, rencontrant alors ses propres fans ! Il s'en amuse et c'est cette dérision qu'on retrouve ici, puisque Daniel Guérin de Bouscal s'est inspiré du second tome pour l'écriture de cette pièce.
C'est un personnage qui m'a suivi tout au long de mon parcours et qui me fascine. Cette pièce n'a jamais été jouée depuis le XVIIe siècle. Il y a, avec elle et aussi avec ce personnage, l'opportunité de travailler sur le merveilleux, le rêve. C'est une comédie en alexandrins, avec des personnages très marqués, mais dont la trame permet l'introduction de scènes visuelles fortes et propres à l'univers du cirque.
Pourquoi le cirque ?
Sur le travail de Gelsomina, avec la comédienne, Juliette Croizat, qui intervient aussi sur le Don Quichotte, j'ai rencontré Michel Novak, qui nous a accueillis dans son école de cirque pendant plusieurs mois. Sa générosité et son talent m'ont beaucoup apporté. Poser un regard théâtral sur cet univers du cirque m'a ouvert des perspectives, en tant que metteur en scène, complètement nouvelles.
Il s'agit donc une "comédie circassienne" ?
Oui. Au sol d'une part, c'est une comédie dans laquelle seuls Don Quichotte et Sancho Pancha croient à un autre monde et auquel les autres ne croient pas et dont ils s'amusent. On est dans un théâtre typique du XVIIe, beau dans la langue, mais aussi dans l'univers populaire de la farce. D'autre part, avec le cirque aérien, on voit le monde tel que le voit Don Quichotte. On a ainsi de vraies scènes théâtrales et de vrais moments de magie du cirque.
Un regard objectif et un autre subjectif du personnage ?
Oui. Don Quichotte est-il fou ou choisit-il de vivre dans l'illusion ? C'est un personnage bien à part et ambigu sur ce point. Il y a une réelle schizophrénie chez lui. Le premier tome a remporté un tel succès - deuxième ouvrage le plus imprimé après la Bible jusqu'au XIXe siècle - que dix ans plus tard, Miguel de Cervantès est obligé d'écrire un second tome pour faire taire les suites de nombreux auteurs qui reprenaient alors le personnage à leur compte. Dans ce second tome qui s'achèvera par sa mort, le succès du premier ouvrage permet au personnage de prendre conscience de lui-même et de sa célébrité. Don Quichotte repart dans de nouvelles aventures, tout en sachant qu'un livre a été publié sur ses prémices, rencontrant alors ses propres fans ! Il s'en amuse et c'est cette dérision qu'on retrouve ici, puisque Daniel Guérin de Bouscal s'est inspiré du second tome pour l'écriture de cette pièce.
Paru le 30/09/2008
(11 notes) VINGTIÈME THÉÂTRE Du mercredi 3 septembre au dimanche 26 octobre 2008
COMÉDIE. Don Quichotte, pour l'amour de Dulcinée et accompagné du fidèle Sancho, repart au combat pour délivrer l'Espagne des géants et des enchanteurs maléfiques. Dix comédiens et circassiens font revivre ses aventures, entre théâtre et cirque, entre comédie et merveilleux.
|