Zoom par Caroline Fabre
Impudique ?
Ici, l'auteur et metteur en scène Arnaud Devolontat pose la question : "Quel 'acte' est impudique ? L'expression sexuelle ou la dévotion à un amour tortueux ?"
Aussi, nous attendons-nous à une histoire au vitriol, lourde de conséquences comme à des scènes classées X. Or, rien de cela ici. Nous avons affaire à une femme écartelée entre deux hommes. Pour retenir l'un, elle est prête à tout, y compris à lui offrir l'autre, et même lui sacrifier sa propre vie... À moins qu'elle ne soit à la recherche de l'excellence sentimentale, celle qui provoque... la petite mort ? Toujours est-il que nous entrons, avec Léa et ses amours, dans un univers beaucoup plus onirique et poétique que réel et charnel, même si ce qui se passe sur le plateau tend à prouver le contraire. Mêlant théâtre, danse, musique et multimédia, ce spectacle m'a fait l'effet d'une œuvre d'art conceptuelle : on ne sait pas vraiment ce que c'est, on ne comprend pas tout mais ça intrigue, on s'y intéresse... Cependant, on n'arrive pas à décider si on l'aime ou pas. J'ai donc fait abstraction de l'accent de deux comédiens, plus fort que leur voix. J'ai donc parfois erré entre leurs mots et leurs maux, entre Léa et sa conscience. Mais, je me suis laissée porter par l'esthétisme omniprésent. J'ai admiré la beauté des corps de ces deux hommes très dévêtus, parfois nus, et le déplacement, très chorégraphié, des protagonistes. J'ai aimé la douceur ambiante et l'émotion qui naissait de certains passages du texte, de certaines musiques... Bref, comme l'héroïne, je me suis retrouvée coupée en deux ! ?
Paru le 17/11/2008
(14 notes) THÉÂTRE CLAVEL Du jeudi 4 septembre au samedi 13 décembre 2008
MUSIQUE. Un sens spirituel à la sexualité. Léa s'offre à son amant Paul dans une vidéo. Chaque instant de plaisir porte une souffrance, une frustration : Thomas. Confronté à cette vérité au travers de l'écran de cinéma, Paul se perd entre visuel et réalité, souvenirs et fantasmes...
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