Zoom par Caroline Fabre
Barouf à Chioggia
Les méfaits de la jalousie
Écrite en 1762, cette comédie de Carlo Goldoni fait la part belle aux commérages des femmes, à la jalousie des hommes et à l'esprit querelleur de tous.
Dans ce petit village italien du bord de mer, les femmes sont, pour la plupart, mariées ou promises à des marins. Pendant les longues absences des hommes, elles cousent et causent entre elles, rient, rêvent, se disputent. Eh oui, elles ont le sang chaud... et, les sens, vite émoustillés quand un homme, resté à terre, leur fait comprendre combien elles sont plaisantes. Alors les voilà, rivalisant de charme, puis prêtes à s'écharper pour un regard, une attention portés à une autre. Quand leurs hommes accostent, chacune rentre chez elle, mais, ne pouvant s'empêcher de se sentir coupable, elles trahissent leurs "rivales" qui font de même ! Ces vipères, aux langues bien pendues, vont alors semer la zizanie dans le village tout entier car, ici, tout le monde est apparenté d'une manière ou d'une autre. Pour autant, il n'est pas question de laver son linge sale en famille : l'honneur se venge sur la place publique, aux yeux de tous... De fait, le désordre est tel que l'autorité publique est obligée d'intervenir. Alors seulement, la paix reviendra dans le petit village... Une douzaine de comédiens virevoltants nous font vivre, avec enthousiasme, ces joutes orales autant que gestuelles. La mise en scène d'Antoine Herbez est gaie, enlevée et sans temps mort. Elle relève le grotesque de la situation et celui des intervenants. On s'amuse, on rit, on passe un bon moment. Que demander de plus ?
Paru le 17/12/2008
(9 notes) THÉÂTRE CLAVEL Du jeudi 4 septembre au samedi 27 décembre 2008
COMÉDIE. Quand les pêcheurs de Chioggia partent six mois en mer, les femmes de Chioggia trouvent leur vie vide de «sens». Alors, quand, sur la place de Chioggia, passe le batelier Toffolo, un des seuls hommes resté à terre, les «sens» des femmes de Chioggia s’allument. Mais quand, ensuite, les marins pêche...
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