Interview par Alain Bugnard
Bernard Crombey
pour “Motobécane”. Au Rond-Point
Bernard Crombey relate le destin tragique d'un homme incarcéré pour avoir recueilli chez lui une fillette battue par ses parents. De ce drame, il crée un monologue où se mêlent poésie, humour et émotion, dans la langue de ses origines, celle du Nord.
En quoi ce fait divers de 1975 vous a-t-il inspiré ?
Je souhaitais créer un spectacle avec l'accent picard, dans la tradition de ce que pouvait faire Marcel Pagnol, pour incarner cette culture du Nord avec ses personnalités rurales et ouvrières, son humour, sa vie de quartier... Le Ravisseur de Paul Savatier m'a fourni le canevas idéal. Dans ce roman - dont j'ai transposé l'action du Sud au Nord -, il révélait l'histoire de cet homme qui avait caché une petite fille dans son grenier. Emprisonné quatre ans, il mit fin à ses jours à sa Libération bien qu'aucun acte pédophile ne fût jamais prouvé, la fillette ne l'ayant jamais accusé et lui-même s'en étant toujours défendu. Mais quelqu'un qui garde une enfant chez lui, même s'il lui rend service, est en tort vis-à-vis de la loi.
S'il est innocent au regard de la morale, dénoncez-vous l'injustice de la Justice ?
Je pense que ce jeune homme était innocent. Mon personnage l'est. Nous avons affaire à un Ugolin picard, un naïf, un pur. Alors qu'il roule sur sa Motobécane, il découvre une fillette assise sur un talus qui lui raconte son histoire. Un orage se déclare, il lui propose de se réfugier chez lui, elle refuse ensuite de partir. Un homme normal l'aurait conduite à la gendarmerie mais il va s'instaurer entre eux des liens affectifs. Toute l'ambiguïté - et les questions qu'elle soulève - réside dans ce rapport presque paternel. Cet homme va nous lire, depuis sa cellule, le journal qu'il a écrit pendant sa réclusion. L'occasion de dénoncer par là même l'enfer du système carcéral français.
Je souhaitais créer un spectacle avec l'accent picard, dans la tradition de ce que pouvait faire Marcel Pagnol, pour incarner cette culture du Nord avec ses personnalités rurales et ouvrières, son humour, sa vie de quartier... Le Ravisseur de Paul Savatier m'a fourni le canevas idéal. Dans ce roman - dont j'ai transposé l'action du Sud au Nord -, il révélait l'histoire de cet homme qui avait caché une petite fille dans son grenier. Emprisonné quatre ans, il mit fin à ses jours à sa Libération bien qu'aucun acte pédophile ne fût jamais prouvé, la fillette ne l'ayant jamais accusé et lui-même s'en étant toujours défendu. Mais quelqu'un qui garde une enfant chez lui, même s'il lui rend service, est en tort vis-à-vis de la loi.
S'il est innocent au regard de la morale, dénoncez-vous l'injustice de la Justice ?
Je pense que ce jeune homme était innocent. Mon personnage l'est. Nous avons affaire à un Ugolin picard, un naïf, un pur. Alors qu'il roule sur sa Motobécane, il découvre une fillette assise sur un talus qui lui raconte son histoire. Un orage se déclare, il lui propose de se réfugier chez lui, elle refuse ensuite de partir. Un homme normal l'aurait conduite à la gendarmerie mais il va s'instaurer entre eux des liens affectifs. Toute l'ambiguïté - et les questions qu'elle soulève - réside dans ce rapport presque paternel. Cet homme va nous lire, depuis sa cellule, le journal qu'il a écrit pendant sa réclusion. L'occasion de dénoncer par là même l'enfer du système carcéral français.
Paru le 02/02/2009
(39 notes) THÉÂTRE DU ROND-POINT Du mardi 13 janvier au dimanche 15 février 2009
TEXTE(S). Victor sillonne les routes de Picardie sur sa Motobécane. Il rêve beaucoup le nez au vent. «Rouler toute la journée sur el mobylette bleue, respirer el bon air à campagne, ça m’suffit au plaisir ed la vie.» C’est un homme simple, un peu naïf qui a quitté l’école à l’âge de quatorze ans. Il s’expri...
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