Interview par Caroline Fabre
Renato Ribeiro
“L’acte artistique est un acte de résistance”
La famille de Renato a fui le Portugal et la dictature de Salazar, pour la France. Il avait 4 ans et ne parlait pas un mot de français quand il a découvert la "boîte magique" (la télé) chez une voisine. "Un monde merveilleux dit-il, où tout devient possible.". À 5 ans, il sait déjà, qu'un jour, il sera "dedans". À 7 ans, il fait ses premiers pas sur la scène nationale de Tours ; à 17 ans, sa première mise en scène. Après avoir bataillé pendant dix ans pour qu'existe l'Espace La Comedia, il redevient le comédien et metteur en scène qu'il avait mis en veille pour mener à bien cette tâche colossale.
Où en est l'Espace La Comedia aujourd'hui ?
Lorsqu'on m'a fait visiter cette ancienne maroquinerie le soir de Noël 1998, j'ai tout de suite senti ce qu'il pourrait s'y passer. J'ai dit oui en toute inconscience ! Ensuite, on a tout eu : manque d'argent, commission de sécurité qui fit fermer la salle en une semaine en 2001, attaques de requins (les promoteurs immobiliers), tracasseries administratives kafkaïennes... D'un autre côté, il y a eu une chaîne humaine magnifique. Aujourd'hui, la "Salle des Pavés", la petite salle, tourne bien et les travaux de la Grande Verrière, la grande salle, démarrent pour réaliser un espace de 400 places, un vaste accueil où l'on pourra boire, manger, danser... un restau et deux salles pour des show-cases, vernissages, cocktails.
Comment fonctionne le lieu désormais ?
L'Espace La Comedia produit, coproduit, accueille en coréalisation, en résidence. Mais nous avons aussi créé des ponts artistiques avec des théâtres, des tourneurs... Je continue à découvrir des talents, à soutenir les compagnies, à les aider à s'exprimer. Mais, en accord avec mon associé François Dussauge, j'ai réactivé des contacts pour Renato le comédien... et tout se bouscule ! J'enchaîne de magnifiques projets pour la télé et le théâtre, des moyens métrages pour le ciné, je continue à jouer Parfums d'intimité à la Comédie Saint-Michel, un nouveau théâtre dans le 5e... et je vais enfin pouvoir réaliser un vieux rêve : incarner Pier Paolo Pasolini dans une pièce de Michel Azama mêlant cinéma et théâtre. Le Maître y tournera un film sur sa vie, rétablissant la vérité sur son personnage sulfureux et mythique et, notamment, sur sa mort.
Qu'est-ce qui génère tant d'énergie en vous ?
Pour moi, l'acte artistique est un acte de résistance. Je veux dénoncer, réveiller les consciences, je me sens investi d'une sorte de mission. Ça paraît désuet de dire ça, mais j'assume ! La pensée unique me fait peur. Il en faut si peu pour glisser vers une dictature. J'aime incarner les torturés, mal dans leur peau, les monstres. De la même manière, en tant que directeur d'acteurs, j'aime faire sortir les failles, ce sont les démons intérieurs qui m'intéressent plus que les forces. Ensuite, j'utilise ce matériau en positif, sur scène comme dans la vie. Pour moi, un personnage doit être "chargé" pour toucher le spectateur, ce qui est mon but premier !
Lorsqu'on m'a fait visiter cette ancienne maroquinerie le soir de Noël 1998, j'ai tout de suite senti ce qu'il pourrait s'y passer. J'ai dit oui en toute inconscience ! Ensuite, on a tout eu : manque d'argent, commission de sécurité qui fit fermer la salle en une semaine en 2001, attaques de requins (les promoteurs immobiliers), tracasseries administratives kafkaïennes... D'un autre côté, il y a eu une chaîne humaine magnifique. Aujourd'hui, la "Salle des Pavés", la petite salle, tourne bien et les travaux de la Grande Verrière, la grande salle, démarrent pour réaliser un espace de 400 places, un vaste accueil où l'on pourra boire, manger, danser... un restau et deux salles pour des show-cases, vernissages, cocktails.
Comment fonctionne le lieu désormais ?
L'Espace La Comedia produit, coproduit, accueille en coréalisation, en résidence. Mais nous avons aussi créé des ponts artistiques avec des théâtres, des tourneurs... Je continue à découvrir des talents, à soutenir les compagnies, à les aider à s'exprimer. Mais, en accord avec mon associé François Dussauge, j'ai réactivé des contacts pour Renato le comédien... et tout se bouscule ! J'enchaîne de magnifiques projets pour la télé et le théâtre, des moyens métrages pour le ciné, je continue à jouer Parfums d'intimité à la Comédie Saint-Michel, un nouveau théâtre dans le 5e... et je vais enfin pouvoir réaliser un vieux rêve : incarner Pier Paolo Pasolini dans une pièce de Michel Azama mêlant cinéma et théâtre. Le Maître y tournera un film sur sa vie, rétablissant la vérité sur son personnage sulfureux et mythique et, notamment, sur sa mort.
Qu'est-ce qui génère tant d'énergie en vous ?
Pour moi, l'acte artistique est un acte de résistance. Je veux dénoncer, réveiller les consciences, je me sens investi d'une sorte de mission. Ça paraît désuet de dire ça, mais j'assume ! La pensée unique me fait peur. Il en faut si peu pour glisser vers une dictature. J'aime incarner les torturés, mal dans leur peau, les monstres. De la même manière, en tant que directeur d'acteurs, j'aime faire sortir les failles, ce sont les démons intérieurs qui m'intéressent plus que les forces. Ensuite, j'utilise ce matériau en positif, sur scène comme dans la vie. Pour moi, un personnage doit être "chargé" pour toucher le spectateur, ce qui est mon but premier !
Paru le 22/04/2009
(24 notes) THÉÂTRE DES VARIÉTÉS Du jeudi 22 janvier au samedi 27 juin 2009
COMÉDIE DRAMATIQUE. Jean-Marc, professeur adulé, désespère de devenir brillant écrivain. Luc, comédien, triomphe enfin... dans un mauvais sitcom. Ce qu'il leur avait été impossible de s'avouer du temps de leurs amours passées, ils se le disent ce soir. Et le rire fuse.
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