Considérez-vous Stuff Happens comme un pamphlet politique ?
Pas du tout. David Hare a écrit cette pièce de façon totalement neutre, presque journalistique. Il laisse le spectateur se forger son propre avis à partir des discours et des déclarations de George Bush, Tony Blair, Colin Powell, Dominique de Villepin... Stuff Happens vise vraiment à sortir d'une image bipolaire des événements qui ont secoué ce début de XXIe siècle. Cela, en décryptant les sphères d'intérêt des uns et des autres, en montrant non seulement les tractations officielles, mais aussi celles de l'ombre.

Cette pièce rend-elle uniquement compte des événements historiques ?
Non. À côté de ce que l'on connaît, de ce que l'on a pu voir à la télévision, David Hare a inventé toute une partie fictive. Une partie qui représente les coulisses de cette période au cours de laquelle nous sommes passés d'un état du monde à un autre. Porter à la scène cette tranche de notre histoire récente est une opportunité extraordinaire de se confronter de manière frontale, par le biais d'un théâtre écrit pour aujourd'hui, à la réalité de notre temps. C'est, pour nous deux, une façon très enthousiasmante de concilier nos vies d'artistes et de citoyens.