Interview par Samuel Ganes
Gian Manuel Rau
Un vent talentueux
C'est au-delà de nos frontières alpines, de l'Allemagne à la Suisse en passant par l'Autriche que le talent de Gian Manuel Ran a vu le jour. Dans les théâtres les plus prestigieux de Berlin ou de Zurich, ce jeune metteur en scène d'une intelligence percutante et très audacieux, a su faire parler de lui. Il s'attaque aujourd'hui à notre Feydeau national dans notre belle institution de renom : la Comédie-Française.
Comment allez-vous aborder Feydeau ?
C'est un triste guignol. Derrière ses gags très "vaudeville" où les portes claquent, les gens tombent, se cache la dimension humaine la plus obscure. C'était un joueur invétéré et maladif qui a écrit sa quarantaine de pièces juste pour payer ses dettes. Ces comédies sont des satires sociales, une mise en miroir totale de la bourgeoisie et, aussi, de l'être humain. Mon travail repose sur cela, sur les abîmes de Feydeau. On est avant Sigmund Freud, le théâtre n'est pas encore pourri par les notions de psychanalyse, les personnages sont déraisonnables et pathétiquement isolés, solitaires. Je vois beaucoup de liens entre Beckett et Feydeau, des écritures universelles sur l'humain : l'homme se trompe, il est seul, il a ses failles, il est maladroit jusqu'à en être drôle.
Et la Comédie-Française...
C'est un grand honneur que m'a fait Murielle Mayette en m'invitant dans ce lieu magique, unique. J'ai conscience que ma présence ici, a pour but d'apporter un certain renouveau et j'ai l'intention de ne pas décevoir et de vous dépoussiérer Feydeau !
C'est un triste guignol. Derrière ses gags très "vaudeville" où les portes claquent, les gens tombent, se cache la dimension humaine la plus obscure. C'était un joueur invétéré et maladif qui a écrit sa quarantaine de pièces juste pour payer ses dettes. Ces comédies sont des satires sociales, une mise en miroir totale de la bourgeoisie et, aussi, de l'être humain. Mon travail repose sur cela, sur les abîmes de Feydeau. On est avant Sigmund Freud, le théâtre n'est pas encore pourri par les notions de psychanalyse, les personnages sont déraisonnables et pathétiquement isolés, solitaires. Je vois beaucoup de liens entre Beckett et Feydeau, des écritures universelles sur l'humain : l'homme se trompe, il est seul, il a ses failles, il est maladroit jusqu'à en être drôle.
Et la Comédie-Française...
C'est un grand honneur que m'a fait Murielle Mayette en m'invitant dans ce lieu magique, unique. J'ai conscience que ma présence ici, a pour but d'apporter un certain renouveau et j'ai l'intention de ne pas décevoir et de vous dépoussiérer Feydeau !
Paru le 20/09/2009
(2 notes) THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER Du mercredi 23 septembre au dimanche 25 octobre 2009
COMÉDIE. Un personnage se trompe d’adresse, et voici que le comique de situation, né d’une série de quiproquos, nous emporte, dans Amour et piano et Feu la mère de Madame. Dans la première pièce, un jeune provincial est persuadé d’avoir sonné chez une demi-mondaine qui l’aidera à réussir à Paris; il a en f...
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