Interview par Alain Bugnard
Pascal Légitimus
pour “Métronome”
Le talentueux comédien et humoriste met en scène l'ensemble vocal Cinq de Cœur au théâtre du Ranelagh, tandis qu'il sera lui-même sur la scène du Casino de Paris les 11, 12 et 13 décembre aux côtés de Mathilda May dans la comédie à succès "Plus si affinités".
Comment avez-vous rejoint l'aventure Métronome ?
Comme j'aimais beaucoup leurs spectacles, les chanteurs de Cinq de Cœur ont manifesté le désir de travailler avec moi pour élargir leur univers. Pour Métronome, je n'avais que des chansons comme point de départ (de Gainsbourg à Michel Legrand en passant par Jean-Sébastien Bach, Michael Jackson ou Verdi !). J'ai alors écrit une pièce avec une histoire, des personnages, une dramaturgie. Le spectacle distille un point de vue sociétal : les personnages de la pièce sont bloqués dans le métro en raison d'une manifestation contre le gouvernement qui envisage de greffer des puces sur chaque citoyen et de les identifier par des codes-barres... Cette dérive sécuritaire est dans l'air depuis des années et commence à faire son apparition aux États-Unis. Les élites y sont d'autant plus favorables qu'une telle mesure permettrait de contrôler la population par satellites. Mon but reste tout de même de divertir et de me mettre au service d'un groupe vocal talentueux !
On ne peut toutefois nier la dimension prophétique du spectacle !
Depuis que je travaille avec Les Inconnus, mon souci a toujours été d'offrir un point de vue. Faire rire, certes, tout en rendant au comédien sa fonction sociale, qui est celle de tous les artistes : dire tout haut ce que les gens n'osent même pas dire tout bas ; percer le bouton pour que le pus sorte. Subtilement toutefois, car nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Cette thématique n'est abordée que quelques minutes mais le ver est quand même dans le fruit ! Sur ce quai de métro, j'ai réuni cinq personnalités susceptibles de déclencher des conflits intersociaux, affectifs et philosophiques : un chanteur ringard, une flic, une working girl, une femme battue, un poète écolo originaire du Sud. On rit beaucoup mais on est aussi remué par ce spectacle musical hors normes.
Votre actualité auprès du WWF ou du Secours Populaire vous montre très concerné par l'avenir - ou plutôt le non-avenir - de l'humanité...
Toutes mes actions humanitaires sont liées aux problématiques de mes spectacles : j'essaie d'anticiper les désastres qu'entraîne le mépris de notre planète et de la vie humaine. Je m'efforcerai toujours, le peu de temps que je resterai sur Terre, d'alerter les consciences et de combler par l'humour les carences affectives générées par nos sociétés néolibérales. Il ne faut jamais oublier que la liberté c'est la connaissance, surtout à l'heure où "Liberté" de moins en moins, "Égalité" des chances, absolument pas, et "Fraternité", difficilement avec l'exacerbation des communautarismes
Comme j'aimais beaucoup leurs spectacles, les chanteurs de Cinq de Cœur ont manifesté le désir de travailler avec moi pour élargir leur univers. Pour Métronome, je n'avais que des chansons comme point de départ (de Gainsbourg à Michel Legrand en passant par Jean-Sébastien Bach, Michael Jackson ou Verdi !). J'ai alors écrit une pièce avec une histoire, des personnages, une dramaturgie. Le spectacle distille un point de vue sociétal : les personnages de la pièce sont bloqués dans le métro en raison d'une manifestation contre le gouvernement qui envisage de greffer des puces sur chaque citoyen et de les identifier par des codes-barres... Cette dérive sécuritaire est dans l'air depuis des années et commence à faire son apparition aux États-Unis. Les élites y sont d'autant plus favorables qu'une telle mesure permettrait de contrôler la population par satellites. Mon but reste tout de même de divertir et de me mettre au service d'un groupe vocal talentueux !
On ne peut toutefois nier la dimension prophétique du spectacle !
Depuis que je travaille avec Les Inconnus, mon souci a toujours été d'offrir un point de vue. Faire rire, certes, tout en rendant au comédien sa fonction sociale, qui est celle de tous les artistes : dire tout haut ce que les gens n'osent même pas dire tout bas ; percer le bouton pour que le pus sorte. Subtilement toutefois, car nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Cette thématique n'est abordée que quelques minutes mais le ver est quand même dans le fruit ! Sur ce quai de métro, j'ai réuni cinq personnalités susceptibles de déclencher des conflits intersociaux, affectifs et philosophiques : un chanteur ringard, une flic, une working girl, une femme battue, un poète écolo originaire du Sud. On rit beaucoup mais on est aussi remué par ce spectacle musical hors normes.
Votre actualité auprès du WWF ou du Secours Populaire vous montre très concerné par l'avenir - ou plutôt le non-avenir - de l'humanité...
Toutes mes actions humanitaires sont liées aux problématiques de mes spectacles : j'essaie d'anticiper les désastres qu'entraîne le mépris de notre planète et de la vie humaine. Je m'efforcerai toujours, le peu de temps que je resterai sur Terre, d'alerter les consciences et de combler par l'humour les carences affectives générées par nos sociétés néolibérales. Il ne faut jamais oublier que la liberté c'est la connaissance, surtout à l'heure où "Liberté" de moins en moins, "Égalité" des chances, absolument pas, et "Fraternité", difficilement avec l'exacerbation des communautarismes
Paru le 21/12/2009
(27 notes) THÉÂTRE DU RANELAGH Du mercredi 2 décembre 2009 au mercredi 25 mai 2011
THÉÂTRE MUSICAL. Un quintette vocal aussi déjanté que virtuose mis en scène par Pascal Légitimus. La musique, de Bach à Michael Jackson en passant par Diam’s et Gainsbourg, est à la fête et le public aussi.
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