Interview par Manuel Piolat Soleymat
Pierre Cassignard
entre l’enfer et le paradis
Après "La Locandiera" de Carlo Goldoni et "Good Canary" de Zach Helm, Cristiana Reali et Pierre Cassignard ont souhaité se retrouver une nouvelle fois ensemble sur scène. Ils ont demandé à Gildas Bourdet de les diriger, au Théâtre du Palais-Royal, dans deux pièces de Georges Feydeau : "On purge bébé" et "Léonie est en avance".
Quelles sont, de votre point de vue, les principales caractéristiques de l'écriture de Georges Feydeau ?
L'écriture de Georges Feydeau est avant tout métronomique. Il y a, dans ses pièces, une vérité de respiration, de rythme qui, si l'acteur respecte le texte à l'onomatopée près, ressemble d'abord à une prison, à un enfer (la mémorisation, les répétitions devant une salle vide...), mais se change en paradis une fois ces difficultés surmontées. Pour un comédien, partir à la rencontre de cette écriture, c'est donc vraiment à la fois faire l'expérience de l'enfer et du paradis.
Quels sont les ponts qui s'établissent entre les deux pièces que Cristiana Reali et vous-même avez choisi de mettre en regard ?
Ces deux pièces - qui sont, selon moi, les plus drôles et les plus efficaces de Georges Feydeau - reposent toutes les deux sur les rapports de dominant à dominé à l'intérieur du couple, sur les rapports de bourreau à victime. Je pense souvent aux relations qui pouvaient lier Louis de Funès et Bourvil dans les films qu'ils ont interprétés ensemble. Et je sais que ces deux acteurs s'estimaient beaucoup dans la vie. C'est la troisième fois que Cristiana Reali et moi jouons ensemble. J'ai rarement été aussi complice avec quelqu'un sur un plateau. Je suis certain que cette grande complicité va démultiplier le plaisir qu'aura le public à nous voir nous entretuer sur scène !
Quelles sont, selon vous, les qualités d'acteur que l'écriture de Feydeau sollicite le plus ?
Deux qualités totalement contradictoires : la plus grande rigueur et la folie la plus débridée. Quand la folie s'appuie sur une technique en béton armé : alors, on s'envole !
Pourquoi avoir choisi de faire appel à Gildas Bourdet pour mettre en scène ce spectacle ?
Pour avoir déjà travaillé avec Gildas et avoir vu beaucoup de ses spectacles, je connais son souci de précision dans le travail, ainsi que son goût pour les bêtises les plus extrêmes ! Nous étions certains, Cristiana et moi, qu'il s'agissait du chef d'orchestre idéal. Nous savions aussi qu'un tel choix allait doubler la difficulté de notre travail. Car, à la partition de Feydeau, allait s'ajouter celle de Gildas, un metteur en scène qui donne à chacun de ses acteurs un véritable parcours du combattant à accomplir.
Quelles couleurs ce metteur en scène a-t-il souhaité donner à sa représentation ?
Vous avez raison de parler de couleurs. J'ai hâte d'entendre la réaction du public quand il découvrira le décor de Jean-Michel Adam. Gildas a choisi de respecter totalement l'esprit de l'époque. De son côté, Brigitte Faur-Perdigou a traité les costumes de façon très personnelle. Je ne veux pas vous en révéler davantage, je préfère que la surprise soit totale. Mais, je crois pouvoir dire que la rencontre de tous ces univers créera un spectacle étonnant !
L'écriture de Georges Feydeau est avant tout métronomique. Il y a, dans ses pièces, une vérité de respiration, de rythme qui, si l'acteur respecte le texte à l'onomatopée près, ressemble d'abord à une prison, à un enfer (la mémorisation, les répétitions devant une salle vide...), mais se change en paradis une fois ces difficultés surmontées. Pour un comédien, partir à la rencontre de cette écriture, c'est donc vraiment à la fois faire l'expérience de l'enfer et du paradis.
Quels sont les ponts qui s'établissent entre les deux pièces que Cristiana Reali et vous-même avez choisi de mettre en regard ?
Ces deux pièces - qui sont, selon moi, les plus drôles et les plus efficaces de Georges Feydeau - reposent toutes les deux sur les rapports de dominant à dominé à l'intérieur du couple, sur les rapports de bourreau à victime. Je pense souvent aux relations qui pouvaient lier Louis de Funès et Bourvil dans les films qu'ils ont interprétés ensemble. Et je sais que ces deux acteurs s'estimaient beaucoup dans la vie. C'est la troisième fois que Cristiana Reali et moi jouons ensemble. J'ai rarement été aussi complice avec quelqu'un sur un plateau. Je suis certain que cette grande complicité va démultiplier le plaisir qu'aura le public à nous voir nous entretuer sur scène !
Quelles sont, selon vous, les qualités d'acteur que l'écriture de Feydeau sollicite le plus ?
Deux qualités totalement contradictoires : la plus grande rigueur et la folie la plus débridée. Quand la folie s'appuie sur une technique en béton armé : alors, on s'envole !
Pourquoi avoir choisi de faire appel à Gildas Bourdet pour mettre en scène ce spectacle ?
Pour avoir déjà travaillé avec Gildas et avoir vu beaucoup de ses spectacles, je connais son souci de précision dans le travail, ainsi que son goût pour les bêtises les plus extrêmes ! Nous étions certains, Cristiana et moi, qu'il s'agissait du chef d'orchestre idéal. Nous savions aussi qu'un tel choix allait doubler la difficulté de notre travail. Car, à la partition de Feydeau, allait s'ajouter celle de Gildas, un metteur en scène qui donne à chacun de ses acteurs un véritable parcours du combattant à accomplir.
Quelles couleurs ce metteur en scène a-t-il souhaité donner à sa représentation ?
Vous avez raison de parler de couleurs. J'ai hâte d'entendre la réaction du public quand il découvrira le décor de Jean-Michel Adam. Gildas a choisi de respecter totalement l'esprit de l'époque. De son côté, Brigitte Faur-Perdigou a traité les costumes de façon très personnelle. Je ne veux pas vous en révéler davantage, je préfère que la surprise soit totale. Mais, je crois pouvoir dire que la rencontre de tous ces univers créera un spectacle étonnant !
Paru le 11/02/2010
(33 notes) THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL Du mardi 19 janvier au samedi 24 avril 2010
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