Interview par Alain Bugnard
Jean-Louis Foulquier
“La première gorgée de bière…”
L'homme de radio et comédien réinvente le best-seller de Philippe Delerm, en compagnie de la violoncelliste Maeva Le Berre, et sous la direction de Marc Rivière, tandis que ses toiles sont exposées à L'Adresse Musée de la Poste.
À qui doit-on cette transposition théâtrale de cette ode aux bonheurs simples du quotidien ?
J'avais tourné sous la direction de Marc Rivière dans Les Pennes sardines quand il m'a parlé de son désir de mettre en scène ce recueil de textes de Philippe Delerm. Mais j'ai bien mis trois années à accepter son invitation : j'avais toujours une bonne excuse pour remettre ce projet à plus tard comme j'avais les jetons de me retrouver seul sur une scène ! Puis France Inter m'a dit au revoir d'une manière un peu brutale et j'ai commencé à m'angoisser pour d'autres raisons : je redoutais l'aigreur ou la dépression ! Il fallait faire quelque chose tout de suite et, heureusement, Jackie Marchand du théâtre de La Coursive à La Rochelle, dont je suis originaire, et Jean-Michel Ribes ont été immédiatement séduits par l'idée de ce tandem inattendu Foulquier-Delerm !
Comment ces textes ont-ils été adaptés pour la scène ?
Les textes qui composent le spicilège de Delerm ont été réorganisés de sorte à raconter un dimanche à la campagne. On commence par évoquer les croissants du matin, on continue par l'écossage des petits pois et on termine avec le retour sur Paris, en voiture, où l'on apprend par la radio la mort de Jacques Brel... Delerm était un peu dubitatif et trouvait que nous avions placé la barre un peu haut, mais il a redécouvert son texte dans un agencement qu'il n'avait pas imaginé et je crois qu'il a été bouleversé d'entendre des gens écouter ses mots et y réagir par des rires, des sourires ou des silences. Ces petites madeleines de Proust, qui invitent chaque lecteur ou spectateur à se promener dans leurs propres souvenirs, leur parlent profondément, et ce, quel que soit leur âge.
Dans quel univers visuel et sonore entraînez-vous le spectateur ?
Tous les éléments de décor sont en carton et cylindriques. Je suis seul en scène pour dire le texte, mais je suis accompagné d'une violoncelliste, Maeva Le Berre, qui a composé la musique du spectacle. Cette musique est un personnage, le répondant du texte. Maeva porte une robe rouge vaporeuse et elle rappelle au public ces poupées dansantes qui surgissent des boîtes à bijoux musicales quand on les ouvre. Du coup, on peut dire que c'est un peu La Belle et la Bête, comme j'ai 66 ans et qu'elle en a 26 ! Mais cette différence d'âge apporte une émotion très forte en soulignant le caractère intergénérationnel du texte.
J'avais tourné sous la direction de Marc Rivière dans Les Pennes sardines quand il m'a parlé de son désir de mettre en scène ce recueil de textes de Philippe Delerm. Mais j'ai bien mis trois années à accepter son invitation : j'avais toujours une bonne excuse pour remettre ce projet à plus tard comme j'avais les jetons de me retrouver seul sur une scène ! Puis France Inter m'a dit au revoir d'une manière un peu brutale et j'ai commencé à m'angoisser pour d'autres raisons : je redoutais l'aigreur ou la dépression ! Il fallait faire quelque chose tout de suite et, heureusement, Jackie Marchand du théâtre de La Coursive à La Rochelle, dont je suis originaire, et Jean-Michel Ribes ont été immédiatement séduits par l'idée de ce tandem inattendu Foulquier-Delerm !
Comment ces textes ont-ils été adaptés pour la scène ?
Les textes qui composent le spicilège de Delerm ont été réorganisés de sorte à raconter un dimanche à la campagne. On commence par évoquer les croissants du matin, on continue par l'écossage des petits pois et on termine avec le retour sur Paris, en voiture, où l'on apprend par la radio la mort de Jacques Brel... Delerm était un peu dubitatif et trouvait que nous avions placé la barre un peu haut, mais il a redécouvert son texte dans un agencement qu'il n'avait pas imaginé et je crois qu'il a été bouleversé d'entendre des gens écouter ses mots et y réagir par des rires, des sourires ou des silences. Ces petites madeleines de Proust, qui invitent chaque lecteur ou spectateur à se promener dans leurs propres souvenirs, leur parlent profondément, et ce, quel que soit leur âge.
Dans quel univers visuel et sonore entraînez-vous le spectateur ?
Tous les éléments de décor sont en carton et cylindriques. Je suis seul en scène pour dire le texte, mais je suis accompagné d'une violoncelliste, Maeva Le Berre, qui a composé la musique du spectacle. Cette musique est un personnage, le répondant du texte. Maeva porte une robe rouge vaporeuse et elle rappelle au public ces poupées dansantes qui surgissent des boîtes à bijoux musicales quand on les ouvre. Du coup, on peut dire que c'est un peu La Belle et la Bête, comme j'ai 66 ans et qu'elle en a 26 ! Mais cette différence d'âge apporte une émotion très forte en soulignant le caractère intergénérationnel du texte.
Paru le 22/03/2010
(9 notes) THÉÂTRE DU ROND-POINT Du vendredi 12 mars au samedi 3 avril 2010
TEXTE(S). À bicyclette, on est un piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. À vélo, on ne s’arrête pas... Les petites choses, détails infimes, plaisirs discrets qui font le sel de la vie, voilà ce que goûte plus que tout au monde Philippe Delerm. Il aurait pu garder cela ...
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