Marc et Julie souhaitent se séparer d'un vieux matelas. Thierry et Marie Luce veulent bien le récupérer. Les premiers laissent les clefs de leur appart' aux seconds afin qu'ils viennent enlever l'objet pendant leur absence, sans se douter le moindre instant de tout ce qui va leur tomber dessus... Avec un prétexte mince comme une feuille de papier à cigarette, Pierre Colin Thibert a écrit une pièce plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord. Bien qu'elle ait un peu de mal à débuter, nous nous y accrochons sans mal dès que nous voyons la comédie de mœurs pointer le bout de son nez. Car ce sont les bassesses de l'être humain qui vont être passées au crible via les relations entre deux couples de voisins. Certes, l'un d'eux est nettement plus recommandable que l'autre, mais le comique de situation naît autant de la sagesse des uns que de la perfidie des autres. Entre médisances, envie, velléités de tromperies conjugales et, même, cambriolage, la pièce est nourrie par les perversités de l'âme qui se révèlent au fil de scènes menées de main de maître par quatre excellents comédiens qui remporteront tous les suffrages. Si Anne Richard et Pierre-Arnaud Juin campent des personnages plutôt calmes, ils n'en sont pas moins expressifs que Raphaëlle Cambray et Julien Cafaro, dont les personnages sont nettement plus barrés. Leur partition, dirigée par Christian Guérinel et Thierry Atlan, est un sans-faute. Se complétant parfaitement, ils nous offrent une très agréable récréation.