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Thierry Harcourt
© F. Camhi
Interview par Philippe Escalier
Thierry Harcourt,
metteur en scène de « Shopping and Fucking» à la Pépinière-Opéra.

En quelques mois, Thierry Harcourt s'est constitué, en tant que metteur en scène, un tableau de chasse impressionnant, avec des trophées tels que Outrage aux mœurs, L'Air de Paris, Polyeucte, Tristan et Yseult ou Nuit dans les jardins d'Espagne.
Starter Plus : Trouvez-vous facile d'être metteur en scène ?
Thierry Harcourt : Ce n'est pas toujours simple. On doit, à la fois, faire travailler de concert toute une équipe, interpréter la teneur de l'œuvre, et lui rester fidèle. Sans compter que vous êtes celui sur qui se concentrent toutes les attaques et toutes les critiques !

S P : Quel bilan faites-vous des avant-premières de Tristan et Yseult ?
T H : Nous avons beaucoup travaillé, et même s'il reste des détails que nous allons améliorer rapidement, je suis heureux d'avoir pu participer à ce projet. Nous racontons une légende, un conte de fées, avec la plus entière liberté. Toute la narration est chantée, un peu comme à l'opéra. Nous n'avons pas voulu alourdir le spectacle avec des parties parlées. Je crois que le résultat est à la hauteur de nos espérances. Tristan et Yseult va pouvoir à la fois remplir l'Espace Cardin, mais aussi voyager dans différents lieux comme le Palais Bulle à Théoule, le Château Lacoste dans le Luberon, où nous jouerons en plein air les 11, 12 et 13 juillet. Avant de partir pour une tournée internationale en Asie et en Amérique.

S P : Selon vous, comment va être accueilli Shopping and Fucking ?
T H : Le succès viendra à partir du moment où les spectateurs pourront s'identifier à cette histoire. Cette pièce, que je voulais monter depuis longtemps, c'est un peu notre vie, elle décrit un monde éclaté, sans référence. Elle pose notamment le problème de l'indépendance affective d'une jeunesse en perdition. On a dit plein de choses sur cette œuvre qui a connu un grand succès à Londres.
Je l'associerai volontiers au cinéma de Mike Leigh, Secrets et Mensonges, par exemple, où l'on retrouve aussi des moments drôles, émouvants, dramatiques. Mark Ravenhill est un auteur qui veut employer un langage universel, loin des débats d'idées théoriques. Il nous donne là une pièce qui dérange, la preuve en est que nous avons eu du mal à trouver un théâtre qui ait le courage de nous produire. Cela dit, cette provocation n'est jamais gratuite, elle est présente pour nous questionner et nous stimuler.

S P : Des projets imminents ?
T H : Trois principalement. Renaud et Armide de Cocteau, avec Alexandra Stewart et Olivier Benard. À Londres, que je vais retrouver avec plaisir après une longue absence, je crée Falling in Love Again, spectacle construit autour de textes, d'histoires et de chansons au Donmar Ware House. Enfin, Tableau X, une première pièce de Laurent Silan, dont l'univers est assez proche de celui de Jean-Marie Besset, avec Cécile Paoli et Joël Zaffarano.



Mais pour l'heure, rendez-vous à la Pépinière-Opéra pour Shopping and Fucking, avant de faire une rentrée musicale en septembre avec Tristan et Yseult !
Paru le 30/07/2001