Dossier par Samuel Ganes
Kramer contre Kramer
Chroniques d’un divorce annoncé
"Kramer contre Kramer" fut un film de Robert Benton qui remporta un grand succès et plusieurs oscars en 1980, dont celui du meilleur film, meilleur acteur pour Dustin Hoffman, ou encore celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Meryl Streep. Rappelons d'ailleurs que Balavoine a écrit "Mon fils, ma bataille" en s'inspirant de ce film. Aujourd'hui, adaptée par Didier Caron et Stéphane Boutet, c'est au théâtre des Bouffes-Parisiens que cette histoire d'amour et de haine va renaître sous les traits de Frédéric Diefenthal et Gwendoline Hamon.
Couple à la vie, vous en interprétez un qui se sépare sur scène. Comment êtes-vous arrivé à ce projet ?
Frédéric Diefenthal : C'est Didier Caron, le metteur en scène et coadaptateur, qui nous l'a proposée. Il nous avait vus tous les deux dans différents films et sur scène, et son désir à la base, je crois, était de monter cette pièce avec un vrai couple. On a très vite été séduit par cette pièce, même si l'on est conscient que le film reste dans la mémoire collective.
Gwendoline Hamon : Et, en même temps, ce film a déjà trente ans ! C'est intéressant d'aborder des thèmes qui sont encore plus d'actualité aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1980 : l'émancipation de la femme, son choix de pouvoir dire "non" ou "je te quitte" et de s'assumer seule, d'imposer son indépendance par rapport à la cellule familiale ou même à son rôle de mère.
F. D. : Et puis, surtout, il y est question du rôle du père dans ses droits et ses devoirs. On a reconsidéré complètement le rôle du père depuis des années, il est plus présent et assume plus sa paternité. D'ailleurs, il y a un sous-titre au roman d'Avery Corman : Kramer contre Kramer, le droit du père.
G. H. : Nous avons aussi un enfant, comme dans l'histoire et c'est vrai que nous sommes comme beaucoup de couples d'aujourd'hui, père ou mère à égalité de présence et d'implication dans son éducation. Quelques décennies en arrière, nous aurions sûrement été prisonniers malgré nous de ce concept d'antan où la mère était une femme au foyer s'occupant des enfants pendant que le père, presque inexistant pour eux, travaillait.
Ce n'est pas la première fois que vous jouez ensemble...
F. D. : Non, effectivement. On a déjà été ensemble sur scène dans Bagatelles de Noël Coward, mise en scène par Pierre Mondy au Théâtre de Paris et L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde, mis en scène par Pierre Laville au Théâtre Antoine. Quelques téléfilms aussi... On aime travailler ensemble.
G. H. : Surtout, ça nous permet de nous retrouver, car on a tendance à travailler beaucoup loin l'un de l'autre, on se croise en coup de vent parfois. Cette pièce fut très vite une évidence pour nous et c'est un vrai cadeau. Les partitions sont magnifiques.
L'adaptation est faite sur le film ou une pièce de théâtre ?
G. H. : Non, l'adaptation française a été réalisée directement d'après le roman d'Avery Corman, il n'existe pas de pièce de théâtre, c'est donc une première sur les planches pour cette histoire. Même si on retrouve des scènes similaires au film, le texte est très différent. On remercie d'ailleurs la production américaine qui a bien voulu nous autoriser à nous servir du titre, c'est très rare.
Comme dans le film, il y a un enfant ?
G. H. : Oui et c'est d'ailleurs aux auditions de l'enfant, sur cette scène du petit déjeuner que j'ai ressenti la force du texte. On a vu des gosses avec une présence... et parfois, j'ai pleuré ! Cette fragilité épidermique, entre ce père impuissant devant son fils qui ne comprend pas pourquoi sa mère est partie. C'est simple, subtil et très bouleversant.
F. D. : Mais c'est important de dire que c'est une comédie dramatique, Didier Caron n'a pas tout tiré vers le tragique. Cet homme doit s'occuper des tâches ménagères ou de l'éducation de son enfant dont il laissait la responsabilité à sa femme et c'est parfois drôle. Il est d'abord complètement débordé, avant de s'habituer petit à petit à cette nouvelle vie jusqu'au retour de sa femme et à la situation homme contre femme, mère contre père, dans cette immonde danse du divorce où tout doit être partagé, disséqué, disputé... D'ailleurs, tout est dans le titre : un même nom mais "contre". C'est aussi ça l'amour : deux individus prêts à tout faire l'un pour l'autre, puis un jour, l'un contre l'autre.
Frédéric Diefenthal : C'est Didier Caron, le metteur en scène et coadaptateur, qui nous l'a proposée. Il nous avait vus tous les deux dans différents films et sur scène, et son désir à la base, je crois, était de monter cette pièce avec un vrai couple. On a très vite été séduit par cette pièce, même si l'on est conscient que le film reste dans la mémoire collective.
Gwendoline Hamon : Et, en même temps, ce film a déjà trente ans ! C'est intéressant d'aborder des thèmes qui sont encore plus d'actualité aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1980 : l'émancipation de la femme, son choix de pouvoir dire "non" ou "je te quitte" et de s'assumer seule, d'imposer son indépendance par rapport à la cellule familiale ou même à son rôle de mère.
F. D. : Et puis, surtout, il y est question du rôle du père dans ses droits et ses devoirs. On a reconsidéré complètement le rôle du père depuis des années, il est plus présent et assume plus sa paternité. D'ailleurs, il y a un sous-titre au roman d'Avery Corman : Kramer contre Kramer, le droit du père.
G. H. : Nous avons aussi un enfant, comme dans l'histoire et c'est vrai que nous sommes comme beaucoup de couples d'aujourd'hui, père ou mère à égalité de présence et d'implication dans son éducation. Quelques décennies en arrière, nous aurions sûrement été prisonniers malgré nous de ce concept d'antan où la mère était une femme au foyer s'occupant des enfants pendant que le père, presque inexistant pour eux, travaillait.
Ce n'est pas la première fois que vous jouez ensemble...
F. D. : Non, effectivement. On a déjà été ensemble sur scène dans Bagatelles de Noël Coward, mise en scène par Pierre Mondy au Théâtre de Paris et L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde, mis en scène par Pierre Laville au Théâtre Antoine. Quelques téléfilms aussi... On aime travailler ensemble.
G. H. : Surtout, ça nous permet de nous retrouver, car on a tendance à travailler beaucoup loin l'un de l'autre, on se croise en coup de vent parfois. Cette pièce fut très vite une évidence pour nous et c'est un vrai cadeau. Les partitions sont magnifiques.
L'adaptation est faite sur le film ou une pièce de théâtre ?
G. H. : Non, l'adaptation française a été réalisée directement d'après le roman d'Avery Corman, il n'existe pas de pièce de théâtre, c'est donc une première sur les planches pour cette histoire. Même si on retrouve des scènes similaires au film, le texte est très différent. On remercie d'ailleurs la production américaine qui a bien voulu nous autoriser à nous servir du titre, c'est très rare.
Comme dans le film, il y a un enfant ?
G. H. : Oui et c'est d'ailleurs aux auditions de l'enfant, sur cette scène du petit déjeuner que j'ai ressenti la force du texte. On a vu des gosses avec une présence... et parfois, j'ai pleuré ! Cette fragilité épidermique, entre ce père impuissant devant son fils qui ne comprend pas pourquoi sa mère est partie. C'est simple, subtil et très bouleversant.
F. D. : Mais c'est important de dire que c'est une comédie dramatique, Didier Caron n'a pas tout tiré vers le tragique. Cet homme doit s'occuper des tâches ménagères ou de l'éducation de son enfant dont il laissait la responsabilité à sa femme et c'est parfois drôle. Il est d'abord complètement débordé, avant de s'habituer petit à petit à cette nouvelle vie jusqu'au retour de sa femme et à la situation homme contre femme, mère contre père, dans cette immonde danse du divorce où tout doit être partagé, disséqué, disputé... D'ailleurs, tout est dans le titre : un même nom mais "contre". C'est aussi ça l'amour : deux individus prêts à tout faire l'un pour l'autre, puis un jour, l'un contre l'autre.
Paru le 04/11/2010
(6 notes) THÉÂTRE DES BOUFFES-PARISIENS Du vendredi 10 septembre au mardi 30 novembre 2010
COMÉDIE DRAMATIQUE. Le jour de l’anniversaire de son fils, Joanna Kramer décide de quitter son mari Ted, lui laissant sur les bras Billy, âgé de six ans. Ted est alors contraint de concilier ses activités professionnelles avec l'éducation de son enfant. Il doit s'occuper des tâches ménagères dont, jusqu'à présent, il...
|