Interview par François Varlin
Jérôme Kircher
Faire du théâtre pour bouger les lignes…
Il connaît bien l'œuvre d'Henry Becque. "La Parisienne" : "Un classique des scènes travaillées dans les cours de théâtre de France. Une pièce à dépoussiérer un peu, à décaper." Jérôme Kircher sera, dès le 15 septembre sur la scène du Montparnasse, dans ce nouveau projet aux côtés de Barbara Schulz.
Voilà un projet très "privé chic parisien" !
Je ne trouve pas. C'est au contraire une pièce qui peut être assez subversive. Becque était un rebelle... C'est ce qu'il faut retrouver dans la pièce : un thème un peu corrosif sur la bourgeoisie, cruel sur l'amour. C'est amusant que cela se retrouve au théâtre Montparnasse, dans le privé ! Becque est un parfait misanthrope, voire misogyne ! La Parisienne, c'est un peu Célimène.
Qui est cette femme ?
C'est l'anti-Bovary, quelqu'un qui arrive à vivre sa vie et à s'occuper de son foyer, qui trouve sa liberté à l'intérieur du couple sans le quitter. Une femme très politique, très habile, qui ne se morfond ni ne s'ennuie. Sa priorité c'est son mari, puis c'est son amant et son second amant... Ce n'est pas une femme frivole à la Offenbach ; c'est une femme de tête qui n'hésite pas à solliciter des appuis politiques ou économiques pour aider son mari. Si on l'aborde comme une femme à froufrous et sans tête, on la monte de travers. Becque ne raconte pas cela, et Barbara Schulz est idéale dans ce rôle.
Le théâtre subventionné, c'est votre famille... Vous voici dans le privé. Vous changez de famille ?
Le subventionné est ma famille d'origine, c'est là que j'ai été élevé. J'ai eu la chance d'y rencontrer des gens merveilleux : Chéreau, Sobel, Jean-Pierre Vincent, Françon, André Engel... Ça fait grandir un acteur. C'est un théâtre où peuvent se permettre de grandes aventures théâtrales avec de grands auteurs, car il y a des moyens, des temps de répétitions plus conséquents, des décors importants. Un luxe inouï. Didier Long, qui nous met en scène, m'a proposé de travailler avec lui, son énergie m'a beaucoup plu. C'est comme élargir une famille.
Vous êtes l'un des rares à ouvrir une brèche entre ces deux mondes...
Les comparer est absurde. C'est mon caractère de ne pas me cantonner dans un univers. Pour aussi ne pas s'ennuyer, comme un sportif aurait besoin de faire des choses différentes. Le théâtre public, c'est le théâtre dans toutes les provinces où viennent tous les scolaires, les étudiants, les abonnés... Il réunit les gens, permet l'accession à autre chose qu'à la télévision. C'est autant culturel qu'éducatif. À Paris, cela permet de monter des spectacles autres. Il y a peut-être un milieu qui ne vient plus au théâtre. Je crois, hélas que le théâtre n'est plus tellement "populaire" à Paris... Je fais aussi du théâtre pour bouger les lignes.
Je ne trouve pas. C'est au contraire une pièce qui peut être assez subversive. Becque était un rebelle... C'est ce qu'il faut retrouver dans la pièce : un thème un peu corrosif sur la bourgeoisie, cruel sur l'amour. C'est amusant que cela se retrouve au théâtre Montparnasse, dans le privé ! Becque est un parfait misanthrope, voire misogyne ! La Parisienne, c'est un peu Célimène.
Qui est cette femme ?
C'est l'anti-Bovary, quelqu'un qui arrive à vivre sa vie et à s'occuper de son foyer, qui trouve sa liberté à l'intérieur du couple sans le quitter. Une femme très politique, très habile, qui ne se morfond ni ne s'ennuie. Sa priorité c'est son mari, puis c'est son amant et son second amant... Ce n'est pas une femme frivole à la Offenbach ; c'est une femme de tête qui n'hésite pas à solliciter des appuis politiques ou économiques pour aider son mari. Si on l'aborde comme une femme à froufrous et sans tête, on la monte de travers. Becque ne raconte pas cela, et Barbara Schulz est idéale dans ce rôle.
Le théâtre subventionné, c'est votre famille... Vous voici dans le privé. Vous changez de famille ?
Le subventionné est ma famille d'origine, c'est là que j'ai été élevé. J'ai eu la chance d'y rencontrer des gens merveilleux : Chéreau, Sobel, Jean-Pierre Vincent, Françon, André Engel... Ça fait grandir un acteur. C'est un théâtre où peuvent se permettre de grandes aventures théâtrales avec de grands auteurs, car il y a des moyens, des temps de répétitions plus conséquents, des décors importants. Un luxe inouï. Didier Long, qui nous met en scène, m'a proposé de travailler avec lui, son énergie m'a beaucoup plu. C'est comme élargir une famille.
Vous êtes l'un des rares à ouvrir une brèche entre ces deux mondes...
Les comparer est absurde. C'est mon caractère de ne pas me cantonner dans un univers. Pour aussi ne pas s'ennuyer, comme un sportif aurait besoin de faire des choses différentes. Le théâtre public, c'est le théâtre dans toutes les provinces où viennent tous les scolaires, les étudiants, les abonnés... Il réunit les gens, permet l'accession à autre chose qu'à la télévision. C'est autant culturel qu'éducatif. À Paris, cela permet de monter des spectacles autres. Il y a peut-être un milieu qui ne vient plus au théâtre. Je crois, hélas que le théâtre n'est plus tellement "populaire" à Paris... Je fais aussi du théâtre pour bouger les lignes.
Paru le 21/09/2010
(22 notes) THÉÂTRE MONTPARNASSE Du mercredi 15 septembre 2010 au dimanche 2 janvier 2011
COMÉDIE. La Parisienne est une femme intelligente, ambitieuse, séduisante... et amoureuse. Elle rêve d'ascension sociale et revendique haut et fort une certaine liberté. Entourée d'un mari petit-bourgeois et d'un amant passionné, elle fait la connaissance d'un homme plus jeune qu'elle et issu de l'aristocr...
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