Interview par Alain Bugnard
Josiane Pinson Psy cause(s)
Depuis "La Quarantaine rugissante", Josiane Pinson s'attache à explorer la sensibilité féminine au plus proche de sa réalité, tout en nous invitant à rire de nous-mêmes, sans complaisance mais avec compassion. Avec "Psy cause(s)", aux Mathurins, elle réitère l'expérience à travers le regard d'une psy, elle-même emportée par le torrent des névroses du XXIe siècle !
"To be or not to be bankable." Vous annoncez d'entrée de jeu le retour d'une humanité réduite à sa valeur marchande...
Je pense aujourd'hui toucher à l'universel avec ce texte en prise avec une réalité sociale qui n'était pas aussi frappante à sa création, en 2002. Aujourd'hui, hélas !, je tape dans le mille, puisque, au-delà de 28 ans, on serait, selon les standards de la société de consommation, presque bon pour la poubelle ! Je parle donc de la solitude, de la difficulté de vivre et de vieillir... Au féminin : n'étant pas un mec, il m'est difficile de parler pour eux ! J'essaie toujours en revanche de parler des femmes avec le plus d'authenticité et de justesse possible. Mes huit années de bagages supplémentaires font que je suis complètement le personnage, mille fois plus crédible et touchante quand je parle de "la vieillesse non accompagnée avec des enfants à charge" ! J'ai à présent le bonheur de me sentir totalement en phase avec mon public et mon propos !
Tout ceci par le prisme de la psychanalyse...
La psychanalyse et la figure du psy font désormais partie de notre quotidien puisque, en France, une personne sur trois consulte régulièrement ou accessoirement un thérapeute. Les psychiatres sont devenus ces symboles d'équilibre qu'étaient autrefois les instituteurs, les prêtres ou les notaires. De fait, on ne peut envisager d'aller chez un psy en se disant qu'il ne va pas bien lui-même. Mais on oublie souvent que c'est un être humain qui a pu se faire larguer la veille, qui en bave peut-être d'être tout seul et de se sentir vieillir. Les névroses étant par ailleurs contagieuses, les problématiques de ses patients peuvent lui renvoyer les siennes en pleine figure ! Un psy peut lui-même finir chez un psy, ce qui est le cas de mon personnage ! Beaucoup me remercient à ce titre de les réhumaniser et les acteurs de cette profession s'accordent à dire que le spectacle n'est pas caricatural. Scéniquement, le propos se traduit par un va-et-vient entre la psy et ses patientes par un jeu de fauteuils, sans accessoires (à part des lunettes qui permettent de distinguer la psy des patientes).
Trop de psychanalyse tuerait-elle la psychanalyse ?
La revendication individuelle au bien-être et au bonheur est tellement grande qu'on en vient à trop s'écouter au détriment des autres. En même temps, nous sommes moins enfermés dans des parodies de vie qui ne voulaient pas dire grand-chose. Il faudrait désormais trouver un juste équilibre entre écoute de soi et des autres, tout en revenant à une société plus altruiste !
Je pense aujourd'hui toucher à l'universel avec ce texte en prise avec une réalité sociale qui n'était pas aussi frappante à sa création, en 2002. Aujourd'hui, hélas !, je tape dans le mille, puisque, au-delà de 28 ans, on serait, selon les standards de la société de consommation, presque bon pour la poubelle ! Je parle donc de la solitude, de la difficulté de vivre et de vieillir... Au féminin : n'étant pas un mec, il m'est difficile de parler pour eux ! J'essaie toujours en revanche de parler des femmes avec le plus d'authenticité et de justesse possible. Mes huit années de bagages supplémentaires font que je suis complètement le personnage, mille fois plus crédible et touchante quand je parle de "la vieillesse non accompagnée avec des enfants à charge" ! J'ai à présent le bonheur de me sentir totalement en phase avec mon public et mon propos !
Tout ceci par le prisme de la psychanalyse...
La psychanalyse et la figure du psy font désormais partie de notre quotidien puisque, en France, une personne sur trois consulte régulièrement ou accessoirement un thérapeute. Les psychiatres sont devenus ces symboles d'équilibre qu'étaient autrefois les instituteurs, les prêtres ou les notaires. De fait, on ne peut envisager d'aller chez un psy en se disant qu'il ne va pas bien lui-même. Mais on oublie souvent que c'est un être humain qui a pu se faire larguer la veille, qui en bave peut-être d'être tout seul et de se sentir vieillir. Les névroses étant par ailleurs contagieuses, les problématiques de ses patients peuvent lui renvoyer les siennes en pleine figure ! Un psy peut lui-même finir chez un psy, ce qui est le cas de mon personnage ! Beaucoup me remercient à ce titre de les réhumaniser et les acteurs de cette profession s'accordent à dire que le spectacle n'est pas caricatural. Scéniquement, le propos se traduit par un va-et-vient entre la psy et ses patientes par un jeu de fauteuils, sans accessoires (à part des lunettes qui permettent de distinguer la psy des patientes).
Trop de psychanalyse tuerait-elle la psychanalyse ?
La revendication individuelle au bien-être et au bonheur est tellement grande qu'on en vient à trop s'écouter au détriment des autres. En même temps, nous sommes moins enfermés dans des parodies de vie qui ne voulaient pas dire grand-chose. Il faudrait désormais trouver un juste équilibre entre écoute de soi et des autres, tout en revenant à une société plus altruiste !
Paru le 28/01/2011
(17 notes) THÉÂTRE DES MATHURINS Du mardi 18 janvier au samedi 30 avril 2011
TEXTE(S). «Elle» est psy. Symbole d’équilibre. Seule. Mère. En analyse. À cause de sa mère? De son âge? Ou de ses patientes? Les névroses, c’est contagieux? Un symbole d’équilibre qui dérape, ça fait quoi? Josiane Pinson déshabille la psyché féminine pour ausculter ses fragilités. Aigre douceur et humour no...
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