Interview par Alain Bugnard
Stéphanie Bataille
Peggy Guggenheim, une femme face à son miroir
Après s'être illustrée dans "Les Monologues du vagin" et son one-woman-show "Les Hommes", Stéphanie Bataille se glisse aujourd'hui dans la peau de la célèbre collectionneuse au théâtre de La Huchette.
Vous intéressiez-vous particulièrement à Peggy Guggenheim avant de travailler sur ce texte de Lanie Robertson ?
Je suis souvent allée à Venise. Il faut dire que j'aime énormément l'Italie : enfant, je passais mes grandes vacances à l'île d'Elbe ! La Sérénissime m'a toujours fascinée. Je suis allée à de multiples reprises visiter le Palazzo Venier dei Leoni, le palais de Peggy Guggenheim. Le fait qu'une femme ait rassemblé une collection aussi prestigieuse au cours de sa vie m'a autant émue que les chefs-d'œuvre qui y sont exposés.
En quoi cette femme a-t-elle su toucher la comédienne que vous êtes ?
C'est incontestablement une chance que de pouvoir incarner une femme de cette envergure... surtout pour quelqu'un ayant fait des études d'histoire de l'art ! Le nom Guggenheim est très souvent associé aux musées de New York ou de Bilbao. Mais dans la pièce de Robertson, si Peggy nous parle de son illustre famille, nous découvrons aussi son parcours personnel à travers le XXe siècle et le conflit mondial notamment.
C'était d'ailleurs "une guerrière" au sens noble du terme, et son caractère excessif en toute chose l'a indéniablement aidée à faire face aux vicissitudes de l'existence. Elle fut très marquée par la perte de son père qui était à bord du Titanic, et frustrée par le tempérament passif de sa mère. Sa vie entière fut une recherche sans limites de l'amour, doublée d'une quête absolue de la beauté et de la vérité. Elle était obsédée par le devenir de sa collection. Elle représente pour moi un parfait exemple de femme libre.
Quels aspects de sa personnalité travaillez-vous avec Christophe Lidon ?
Nous travaillons beaucoup sur sa dualité : elle était excentrique et excessive, mais témoignait aussi d'une réelle profondeur. Elle savait se montrer touchante, émouvante, et passait du rire aux larmes avec une extrême pudeur. Elle était également très drôle, mais jamais caricaturale ou grossière.
Dans quel cadre évoluez-vous sur scène ?
Nous la découvrons dans son palais nous racontant certains épisodes de sa vie, ses extravagances, sa folie. Nous avons un aperçu de ses relations avec sa fille, Peggen Vail, et des hommes avec lesquels elle a vécu, comme Max Ernst ou Samuel Beckett, entre autres. Sur scène, elle est tantôt seule, tantôt aux côtés de sa bonne, de sa fille ou d'un conservateur de la Tate Gallery. Elle engage dans tous les cas une réelle conversation avec le public. Le spectateur ne peut qu'être happé par le tourbillon de sa personnalité !
Je suis souvent allée à Venise. Il faut dire que j'aime énormément l'Italie : enfant, je passais mes grandes vacances à l'île d'Elbe ! La Sérénissime m'a toujours fascinée. Je suis allée à de multiples reprises visiter le Palazzo Venier dei Leoni, le palais de Peggy Guggenheim. Le fait qu'une femme ait rassemblé une collection aussi prestigieuse au cours de sa vie m'a autant émue que les chefs-d'œuvre qui y sont exposés.
En quoi cette femme a-t-elle su toucher la comédienne que vous êtes ?
C'est incontestablement une chance que de pouvoir incarner une femme de cette envergure... surtout pour quelqu'un ayant fait des études d'histoire de l'art ! Le nom Guggenheim est très souvent associé aux musées de New York ou de Bilbao. Mais dans la pièce de Robertson, si Peggy nous parle de son illustre famille, nous découvrons aussi son parcours personnel à travers le XXe siècle et le conflit mondial notamment.
C'était d'ailleurs "une guerrière" au sens noble du terme, et son caractère excessif en toute chose l'a indéniablement aidée à faire face aux vicissitudes de l'existence. Elle fut très marquée par la perte de son père qui était à bord du Titanic, et frustrée par le tempérament passif de sa mère. Sa vie entière fut une recherche sans limites de l'amour, doublée d'une quête absolue de la beauté et de la vérité. Elle était obsédée par le devenir de sa collection. Elle représente pour moi un parfait exemple de femme libre.
Quels aspects de sa personnalité travaillez-vous avec Christophe Lidon ?
Nous travaillons beaucoup sur sa dualité : elle était excentrique et excessive, mais témoignait aussi d'une réelle profondeur. Elle savait se montrer touchante, émouvante, et passait du rire aux larmes avec une extrême pudeur. Elle était également très drôle, mais jamais caricaturale ou grossière.
Dans quel cadre évoluez-vous sur scène ?
Nous la découvrons dans son palais nous racontant certains épisodes de sa vie, ses extravagances, sa folie. Nous avons un aperçu de ses relations avec sa fille, Peggen Vail, et des hommes avec lesquels elle a vécu, comme Max Ernst ou Samuel Beckett, entre autres. Sur scène, elle est tantôt seule, tantôt aux côtés de sa bonne, de sa fille ou d'un conservateur de la Tate Gallery. Elle engage dans tous les cas une réelle conversation avec le public. Le spectateur ne peut qu'être happé par le tourbillon de sa personnalité !
Paru le 15/05/2011
(5 notes) THÉÂTRE DE LA HUCHETTE Du mardi 17 mai au samedi 25 juin 2011
COMÉDIE. L'extravagante Peggy Guggenheim, aux prises avec ses contemporains, papesse de l'art moderne, balance ses humeurs, ses failles, ses vacheries, mêlant le cocasse et le tragique dans une même énergie débordante. Du rire aux larmes et réciproquement: sex, art and money.
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