Interview par Samuel Ganes
Sébastien Azzopardi
“Dernier coup
Metteur en scène, auteur et interprète - il s'est vu nommé aux Molière pour chacune de ses pièces récentes. Il nous présente, après "Le Tour du monde en 80 jours" et "Mission Florimont", son dernier spectacle au théâtre des Mathurins : "Dernier coup de ciseaux".
Sébastien, revenons sur votre parcours
J'ai fait les cours Simon, commencé comme comédien, dans du Boulevard aux côtés de Michel Roux, Marthe Mercadier, Popeck, ou encore Chevallier-Laspalès, puis j'ai ressenti le besoin de monter mes propres pièces. On a commencé avec Les Classiques contre-attaquent, un spectacle déjà dans une veine comique sur Gargantua, Les Fables de La Fontaine ou encore sur Candide - et c'est d'ailleurs le montage de ce texte de Voltaire, dans un style road-movie où une multitude de personnages sont interprétés par très peu de comédiens, qui m'a inspiré Le Tour du monde en 80 jours. Parallèlement, je voulais un spectacle "moins décalé", ce que j'ai fait avec L'Éventail de Lady Windermere d'Oscar Wilde, monté avec très peu de moyens et on a reçu cinq nominations aux Molière 2007. Entre-temps Le Tour du monde a récolté aussi quelques prix et il est depuis quatre ans au Café de la Gare où il fait toujours salle comble. On a ensuite monté Mission Florimont, nommé aux Molières l'année dernière, troisième coécriture que je signe au théâtre avec Sacha Davino.
Comment abordez-vous ce travail de coécriture ?
On se connaît depuis le lycée, c'est comme une évidence, on travaille tout le temps ensemble. Il faut avoir envie d'écrire le même spectacle déjà, d'aller dans le même univers. Ça demande aussi deux qualités contradictoires : être en accord mais aussi complémentaire. Si on est trop siamois, ça sert à rien d'être à deux, il faut toujours apporter ce que l'autre n'a pas. On écrit toujours à quatre mains, jamais l'un sans l'autre.
Et ce Dernier coup de ciseaux ?
Il y a deux ans, à Washington, j'ai vu un spectacle délirant qui s'appelle Shear Madness. Avec Sacha, nous nous sommes attaqués à l'adaptation de cette pièce américaine qu'on a traduite par Dernier coup de ciseaux. Elle est dans le Guinness Book des records pour sa longévité sur le territoire américain. Créée à Boston, elle est devenue très vite un vrai phénomène du fait que chaque soir ce n'est jamais la même pièce qui se joue. C'est comme une murder-party, un Cluedo : il y a un meurtre, quatre suspects, une enquête commence et l'inspecteur va avoir besoin de témoins qu'il va trouver dans le public. On fait la reconstitution de la scène qui précède le meurtre, et c'est aux spectateurs ensuite de trouver l'assassin. Il y a une interactivité forte, mais pas gratuite, avec une dramaturgie autour. Il y a une dimension polar, à suspense, qui est aussi pleine d'humour. C'est un travail de titan, car on ne répète pas une trame unique mais des trames multiples, il y a une foule de possibilités et on doit toutes pouvoir les jouer, car tout se fait en fonction du public. C'est un spectacle tellement dingue, qu'on ne voulait pas passer à côté.
J'ai fait les cours Simon, commencé comme comédien, dans du Boulevard aux côtés de Michel Roux, Marthe Mercadier, Popeck, ou encore Chevallier-Laspalès, puis j'ai ressenti le besoin de monter mes propres pièces. On a commencé avec Les Classiques contre-attaquent, un spectacle déjà dans une veine comique sur Gargantua, Les Fables de La Fontaine ou encore sur Candide - et c'est d'ailleurs le montage de ce texte de Voltaire, dans un style road-movie où une multitude de personnages sont interprétés par très peu de comédiens, qui m'a inspiré Le Tour du monde en 80 jours. Parallèlement, je voulais un spectacle "moins décalé", ce que j'ai fait avec L'Éventail de Lady Windermere d'Oscar Wilde, monté avec très peu de moyens et on a reçu cinq nominations aux Molière 2007. Entre-temps Le Tour du monde a récolté aussi quelques prix et il est depuis quatre ans au Café de la Gare où il fait toujours salle comble. On a ensuite monté Mission Florimont, nommé aux Molières l'année dernière, troisième coécriture que je signe au théâtre avec Sacha Davino.
Comment abordez-vous ce travail de coécriture ?
On se connaît depuis le lycée, c'est comme une évidence, on travaille tout le temps ensemble. Il faut avoir envie d'écrire le même spectacle déjà, d'aller dans le même univers. Ça demande aussi deux qualités contradictoires : être en accord mais aussi complémentaire. Si on est trop siamois, ça sert à rien d'être à deux, il faut toujours apporter ce que l'autre n'a pas. On écrit toujours à quatre mains, jamais l'un sans l'autre.
Et ce Dernier coup de ciseaux ?
Il y a deux ans, à Washington, j'ai vu un spectacle délirant qui s'appelle Shear Madness. Avec Sacha, nous nous sommes attaqués à l'adaptation de cette pièce américaine qu'on a traduite par Dernier coup de ciseaux. Elle est dans le Guinness Book des records pour sa longévité sur le territoire américain. Créée à Boston, elle est devenue très vite un vrai phénomène du fait que chaque soir ce n'est jamais la même pièce qui se joue. C'est comme une murder-party, un Cluedo : il y a un meurtre, quatre suspects, une enquête commence et l'inspecteur va avoir besoin de témoins qu'il va trouver dans le public. On fait la reconstitution de la scène qui précède le meurtre, et c'est aux spectateurs ensuite de trouver l'assassin. Il y a une interactivité forte, mais pas gratuite, avec une dramaturgie autour. Il y a une dimension polar, à suspense, qui est aussi pleine d'humour. C'est un travail de titan, car on ne répète pas une trame unique mais des trames multiples, il y a une foule de possibilités et on doit toutes pouvoir les jouer, car tout se fait en fonction du public. C'est un spectacle tellement dingue, qu'on ne voulait pas passer à côté.
Paru le 02/08/2011
(230 notes) THÉÂTRE DES MATHURINS Jusqu'au vendredi 31 janvier 2025
COMÉDIE. La comédie policière interactive! Un meurtre est commis chaque soir et c'est au public de résoudre l'enquête. Trente ans de succès et Guinness des records de longévité aux USA avec plus de 9 millions de spectateurs à travers le monde. Un salon de coiffure, un meurtre, un flic… des suspects, à vous...
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