Interview par Frédéric Maurice
Pascal Légitimus
“Aujourd’hui encore je suis victime de discriminations !”
Après avoir passé trente ans sur scène à deux, à trois... Pascal Légitimus se retrouve seul face à son public. Pas si seul. Pour le prix d'un, on découvre qu'il y en a, finalement, deux.
Première grosse surprise, on découvre que vous n'avez pas que des origines antillaises, mais que vous êtes aussi arménien par votre mère.
D'où cet aspect "Caucase-cocotier" qui a parfois été dur à assumer. Le génocide d'un côté, l'esclavage de l'autre. C'est pour ça que pendant mon adolescence, personne ne pouvait deviner ce que j'étais vraiment. Ça allait de l'Algérie à l'Argentine. Je n'en avais parlé qu'une seule fois, c'était pendant l'émission 7/7 en 1992.
La lutte contre les discriminations fait partie de vous. Mais pourtant vous n'êtes pas un partisan du politiquement correct. Comment appelez-vous un homme noir ? Un nègre ? Un Noir ? Un Black ?
Sûrement pas un nègre. J'appelle les gens en fonction de leurs origines... un Africain, un Sénégalais... mais c'est vrai que le politiquement correct confine parfois à la bêtise. Je me souviens d'un repas très bourgeois où l'un des invités m'a demandé de lui passer le vinaigre, puis s'est excusé parce que dans "vinaigre" il y a "nègre". Il ne faut pas pousser, sinon on ne pourrait même plus dire baignoire.
La représentativité des minorités visibles à la télévision, ça vous parle ?
Ça me gêne parce que le fait qu'on en parle prouve qu'il y a un problème. Harry Roselmack n'est pas un journaliste noir, c'est d'abord un bon journaliste.
Est-ce qu'aujourd'hui encore on vous propose des projets en vous disant "il y a un bon rôle de Noir pour toi" ?
Oui, et évidemment, je les refuse. Je ne suis pas une couleur, je suis un personnage. Et je ne suis pas le seul à me plaindre de cette situation. J'en parlais récemment avec Sami Bouajila qui regrettait de ne se voir proposer que des rôles d'Arabe, malgré sa notoriété.
Êtes-vous encore victime de discriminations aujourd'hui ?
Bien sûr ! Pas en France, parce que je suis connu. Mais quand je vais aux États-Unis, dans les aéroports, je suis systématiquement fouillé, et je sais que c'est à cause de ma couleur de peau. Ils doivent penser que j'ai une bombe dans ma poche.
À propos de bombe, avez-vous eu l'occasion de prendre de très belles femmes dans votre carrière ?
Oui j'ai eu cette chance. Je me suis retrouvé avec Monica
Bellucci, Mathilda May, Philippine Leroy-Beaulieu ou Estelle Hallyday.
La notoriété vous a facilité les choses avec les filles ?
Quand on est connu, elles sont nombreuses à nous solliciter. Mais je préfère qu'on m'aime pour moi plutôt que pour ce que je représente. Si un slogan devait me résumer : "Je suis ni pute ni dupe."
Le retour des Inconnus, c'est pour bientôt ?
On en discute, mais pour le moment nous ne communiquons pas là-dessus.
D'où cet aspect "Caucase-cocotier" qui a parfois été dur à assumer. Le génocide d'un côté, l'esclavage de l'autre. C'est pour ça que pendant mon adolescence, personne ne pouvait deviner ce que j'étais vraiment. Ça allait de l'Algérie à l'Argentine. Je n'en avais parlé qu'une seule fois, c'était pendant l'émission 7/7 en 1992.
La lutte contre les discriminations fait partie de vous. Mais pourtant vous n'êtes pas un partisan du politiquement correct. Comment appelez-vous un homme noir ? Un nègre ? Un Noir ? Un Black ?
Sûrement pas un nègre. J'appelle les gens en fonction de leurs origines... un Africain, un Sénégalais... mais c'est vrai que le politiquement correct confine parfois à la bêtise. Je me souviens d'un repas très bourgeois où l'un des invités m'a demandé de lui passer le vinaigre, puis s'est excusé parce que dans "vinaigre" il y a "nègre". Il ne faut pas pousser, sinon on ne pourrait même plus dire baignoire.
La représentativité des minorités visibles à la télévision, ça vous parle ?
Ça me gêne parce que le fait qu'on en parle prouve qu'il y a un problème. Harry Roselmack n'est pas un journaliste noir, c'est d'abord un bon journaliste.
Est-ce qu'aujourd'hui encore on vous propose des projets en vous disant "il y a un bon rôle de Noir pour toi" ?
Oui, et évidemment, je les refuse. Je ne suis pas une couleur, je suis un personnage. Et je ne suis pas le seul à me plaindre de cette situation. J'en parlais récemment avec Sami Bouajila qui regrettait de ne se voir proposer que des rôles d'Arabe, malgré sa notoriété.
Êtes-vous encore victime de discriminations aujourd'hui ?
Bien sûr ! Pas en France, parce que je suis connu. Mais quand je vais aux États-Unis, dans les aéroports, je suis systématiquement fouillé, et je sais que c'est à cause de ma couleur de peau. Ils doivent penser que j'ai une bombe dans ma poche.
À propos de bombe, avez-vous eu l'occasion de prendre de très belles femmes dans votre carrière ?
Oui j'ai eu cette chance. Je me suis retrouvé avec Monica
Bellucci, Mathilda May, Philippine Leroy-Beaulieu ou Estelle Hallyday.
La notoriété vous a facilité les choses avec les filles ?
Quand on est connu, elles sont nombreuses à nous solliciter. Mais je préfère qu'on m'aime pour moi plutôt que pour ce que je représente. Si un slogan devait me résumer : "Je suis ni pute ni dupe."
Le retour des Inconnus, c'est pour bientôt ?
On en discute, mais pour le moment nous ne communiquons pas là-dessus.
Paru le 20/12/2011
(39 notes) THÉÂTRE LE PALACE Du jeudi 13 octobre au samedi 31 décembre 2011
SKETCHES. Pascal est né d’un père antillais, ça on le sait. Et d’une mère arménienne, ça on le sait moins. D’où cet aspect "Caucase-cocotier" qui a parfois été dur à assumer : le génocide d’un côté, l’esclavage de l’autre. Ayez envie de faire des recherches généalogiques avec ça! Comme il le dit lui-même, i...
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