Zoom par Alain Bugnard
Le Bourgeois gentilhomme
Marcel Maréchal
Le Théâtre 14 accueille la nouvelle création de (et avec) Marcel Maréchal, placée sous le signe de la rêverie et de la fantaisie.
"Le Bourgeois gentilhomme est une pièce heureuse : M. Jourdain apporte énormément de bonheur à l'acteur et au spectateur. Je l'ai déjà joué deux fois, mais tenais à le retrouver, car les mises en scène habituelles font ressortir un côté balourd, lourdaud, alors que M. Jourdain est finalement très malicieux ! Il tire toutes les ficelles en direction d'un seul but : séduire Dorimène dont il est follement amoureux ! Si sa fortune lui permet de s'offrir tout ce qu'il désire, la manière dont il appréhende la danse ou la philosophie est avant tout ludique, car il a su garder son âme d'enfant.
La scène finale de la turquerie est à ce titre une rêverie. Quand on aborde ce personnage par la légèreté, on assiste à une histoire complètement folle au rythme effréné qui ne laisse aucune place à la réflexion, mais n'empêche pas le spectateur d'adhérer au propos avec enthousiasme et liberté. Je raffole de l'absurde au cinéma, des personnages comme Laurel et Hardy, tout cet univers de clownerie, de poésie fantasque, sans dimension psychologique.
Il faut toutefois rester à la frontière de la gravité et de la légèreté : si l'on bascule dans le réalisme ou au contraire dans la farce, on ne tient pas Molière... Le décor est minimal : un plateau parquet sur lequel est dessiné un grand J, une toile de fond avec trois portes, un grand fauteuil d'époque et quelques chaises. J'ai monté beaucoup de Molière en costumes d'époque, mais j'avais envie cette fois de costumes intemporels. La pièce est enrichie de ballets chorégraphiés par Patricia Delon sur une musique de François Fayt."
Paru le 20/02/2012
(11 notes) THÉÂTRE 14 Du mardi 10 janvier au samedi 25 février 2012
COMÉDIE. Molière parle de son temps et du nôtre. Et si on rit de Jourdain, grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, on rit autant de cette société du paraîtr...
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