Interview par Caroline Fabre
Anthéa Sogno
Mon combat pour Juliette
La comédienne et auteur Anthéa Sogno a repris, depuis le mois de novembre à la Comédie Bastille, "Victor Hugo mon amour", spectacle qui s'appuie sur l'incroyable correspondance - vingt-trois mille six cent cinquante lettres - entre Victor Hugo et Juliette Drouet. Elle y incarne cette femme qui aima Hugo cinquante ans durant et œuvre tous azimuts afin qu'elle soit enfin reconnue et "devienne la représentante de toutes ces femmes merveilleuses qui sont restées, ou restent, dans l'ombre des grands hommes".
Anthéa, comment cela a-t-il débuté ?
Nous avons joué ce spectacle dans cent trente villes. Dans chacune il y avait une rue, une avenue, une école Victor-Hugo, et rien pour Juliette. Pour faire changer les choses, j'ai fait signer des pétitions aux spectateurs dans ces villes et les ai envoyées aux maires concernés. À l'heure actuelle, j'ai inauguré un parc Juliette-Drouet à Tombelaine, un lotissement social Juliette-Drouet à Plédran... et Azay-sur-Cher m'a promis une bibliothèque, Bonnieux une fontaine, Bobigny une sente, et bientôt j'ouvrirai l'Atelier Juliette-Drouet à Saint-Ouen, un lieu de création... Mais surtout il y a déjà pas mal de bancs Juliette-Drouet !
Des bancs ?
Oui. On ne peut pas débaptiser une rue, il faut attendre qu'un nouveau quartier, une nouvelle place soit créé(e). Alors, j'ai eu l'idée des bancs : un banc, dans un bel endroit de la ville, un endroit romantique de préférence puisque ce banc est dédié aux amoureux, sur lequel une plaque indique "Juliette Drouet, muse et amante de Victor Hugo. Aimer, c'est plus que vivre." Le premier a été inauguré à Bièvres, où Juliette et Victor ont vécu des heures absolument délicieuses, puis à Cap d'Ail, face à la mer, à Tombelaine... et bientôt à Pithiviers.
Avez-vous prévu quelque chose de particulier pour cette année 2012 qui commémore le 150e anniversaire des Misérables ?
Évidemment ! Juliette a été la muse des Misérables, a participé à l'écriture des chapitres se déroulant dans le couvent et a sauvé le manuscrit à deux reprises, pendant le coup d'État, puis pendant l'exil, lors d'une tempête, durant la traversée entre Jersey et Guernesey. L'épisode est magnifique : ne parlant pas anglais, elle s'est attachée à la malle contenant les manuscrits d'Hugo pour faire comprendre au capitaine du bateau combien cette malle était précieuse ! Enfin, une lettre de Victor Hugo en atteste, il termine Les Misérables et l'envoie à son éditeur le jour de la sainte Julie. Or, avant sa rencontre avec Hugo, Juliette fut modèle pour James Pradier, sculpteur qui s'est inspiré de son visage pour créer la statue représentant la ville de Strasbourg sur l'une des quatre colonnes rostrales de la place de la Concorde. Je propose donc un acte symbolique : que l'on appose au pied de la colonne une plaque rappelant cela. Mon rêve serait que cela se passe le 8 mars ! Il me reste encore beaucoup de gens à convaincre... j'y travaille ardemment !
Nous avons joué ce spectacle dans cent trente villes. Dans chacune il y avait une rue, une avenue, une école Victor-Hugo, et rien pour Juliette. Pour faire changer les choses, j'ai fait signer des pétitions aux spectateurs dans ces villes et les ai envoyées aux maires concernés. À l'heure actuelle, j'ai inauguré un parc Juliette-Drouet à Tombelaine, un lotissement social Juliette-Drouet à Plédran... et Azay-sur-Cher m'a promis une bibliothèque, Bonnieux une fontaine, Bobigny une sente, et bientôt j'ouvrirai l'Atelier Juliette-Drouet à Saint-Ouen, un lieu de création... Mais surtout il y a déjà pas mal de bancs Juliette-Drouet !
Des bancs ?
Oui. On ne peut pas débaptiser une rue, il faut attendre qu'un nouveau quartier, une nouvelle place soit créé(e). Alors, j'ai eu l'idée des bancs : un banc, dans un bel endroit de la ville, un endroit romantique de préférence puisque ce banc est dédié aux amoureux, sur lequel une plaque indique "Juliette Drouet, muse et amante de Victor Hugo. Aimer, c'est plus que vivre." Le premier a été inauguré à Bièvres, où Juliette et Victor ont vécu des heures absolument délicieuses, puis à Cap d'Ail, face à la mer, à Tombelaine... et bientôt à Pithiviers.
Avez-vous prévu quelque chose de particulier pour cette année 2012 qui commémore le 150e anniversaire des Misérables ?
Évidemment ! Juliette a été la muse des Misérables, a participé à l'écriture des chapitres se déroulant dans le couvent et a sauvé le manuscrit à deux reprises, pendant le coup d'État, puis pendant l'exil, lors d'une tempête, durant la traversée entre Jersey et Guernesey. L'épisode est magnifique : ne parlant pas anglais, elle s'est attachée à la malle contenant les manuscrits d'Hugo pour faire comprendre au capitaine du bateau combien cette malle était précieuse ! Enfin, une lettre de Victor Hugo en atteste, il termine Les Misérables et l'envoie à son éditeur le jour de la sainte Julie. Or, avant sa rencontre avec Hugo, Juliette fut modèle pour James Pradier, sculpteur qui s'est inspiré de son visage pour créer la statue représentant la ville de Strasbourg sur l'une des quatre colonnes rostrales de la place de la Concorde. Je propose donc un acte symbolique : que l'on appose au pied de la colonne une plaque rappelant cela. Mon rêve serait que cela se passe le 8 mars ! Il me reste encore beaucoup de gens à convaincre... j'y travaille ardemment !
Paru le 15/04/2012
(203 notes) THÉÂTRE DE LA COMÉDIE BASTILLE Du jeudi 16 octobre 2008 au samedi 5 mai 2012
COMÉDIE DRAMATIQUE. Rencontre, désir, amour, jalousie, exil, c’est l’histoire de ce couple mythique et mémorable qu’ont formé Juliette Drouet et Victor Hugo. Un demi-siècle d’amour, ponctué par quarante mille lettres échangées. À partir de cette monumentale correspondance, Anthéa Sogno a composé cette pièce qui illus...
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