Interview par Samuel Ganes
Margaux Eskenazi
pour “Hernani”
Après "Léonce et Léa" de Georg Büchner et "Quartett" de Heiner Muller, la metteuse en scène Margaux Eskenazi nous invite à redécouvrir "Hernani" de Victor Hugo au théâtre de Belleville. Rencontre avec une jeune artiste humaniste, au choix de textes atypiques et engagés.
Pourquoi ce choix d'Hernani ?
Dans le théâtre de Victor Hugo, il y a tout. Je me suis emparée de Hernani comme d'un cheval de bataille, ce n'était pas possible autrement. Il a écrit cette pièce à 28 ans et l'on y voit les prémices de ce qu'il développera ensuite dans son œuvre : la question du Grand Homme, du pouvoir autoritaire, du peuple agissant et incontrôlable. Cela restera toujours d'actualité et hautement universel. À l'époque - et pour moi c'est l'essentiel -, Hugo, c'est le scandale. Aujourd'hui encore, c'est une pièce qui réclame l'insolence sur la scène. Des gens se sont battus pour ou contre ce texte, au-delà de la bataille d'Hernani à sa création, ce texte reste sulfureux. Pour nous aussi le théâtre est une tribune, à la fois pour le public et pour les artistes qui le font exister.
Selon vous, est-ce une pièce exigeante ?
Oui, c'est une œuvre de combat. Tout va quand même très vite ! Parfois, on est très proche du rythme de Feydeau avec des entrées, des sorties en permanence, puis il y a des moments de pause, de répit. Oui, c'est exigeant pour les acteurs qui sont les pivots, les passeurs de cette parole, cette langue d'Hugo - en respectant la métrique des alexandrins - avec leur corps pour en porter les vibrations. Alors, les mots de l'auteur nous appartiennent et deviennent ceux de notre époque. Il y a un Mal du siècle et des préoccupations qui restent d'actualité de nos jours : le pouvoir et le contre-pouvoir, la révolution et les déceptions qui en découlent, mais aussi l'amour et la passion mortelle. Et peut-être que l'art, en l'occurrence le plateau théâtral, est le lieu d'expression de cette parole.
Dans le théâtre de Victor Hugo, il y a tout. Je me suis emparée de Hernani comme d'un cheval de bataille, ce n'était pas possible autrement. Il a écrit cette pièce à 28 ans et l'on y voit les prémices de ce qu'il développera ensuite dans son œuvre : la question du Grand Homme, du pouvoir autoritaire, du peuple agissant et incontrôlable. Cela restera toujours d'actualité et hautement universel. À l'époque - et pour moi c'est l'essentiel -, Hugo, c'est le scandale. Aujourd'hui encore, c'est une pièce qui réclame l'insolence sur la scène. Des gens se sont battus pour ou contre ce texte, au-delà de la bataille d'Hernani à sa création, ce texte reste sulfureux. Pour nous aussi le théâtre est une tribune, à la fois pour le public et pour les artistes qui le font exister.
Selon vous, est-ce une pièce exigeante ?
Oui, c'est une œuvre de combat. Tout va quand même très vite ! Parfois, on est très proche du rythme de Feydeau avec des entrées, des sorties en permanence, puis il y a des moments de pause, de répit. Oui, c'est exigeant pour les acteurs qui sont les pivots, les passeurs de cette parole, cette langue d'Hugo - en respectant la métrique des alexandrins - avec leur corps pour en porter les vibrations. Alors, les mots de l'auteur nous appartiennent et deviennent ceux de notre époque. Il y a un Mal du siècle et des préoccupations qui restent d'actualité de nos jours : le pouvoir et le contre-pouvoir, la révolution et les déceptions qui en découlent, mais aussi l'amour et la passion mortelle. Et peut-être que l'art, en l'occurrence le plateau théâtral, est le lieu d'expression de cette parole.
Paru le 21/05/2012
(4 notes) THÉÂTRE DE BELLEVILLE Du vendredi 20 avril 2012 au jeudi 3 janvier 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. Trois hommes: un brigand hors la loi qui prépare sa vengeance contre le pouvoir en place, un roi libertin et inconséquent, un vieillard dont le château est l’ultime confident. Pour une femme: Dona Sol, la jeune vierge, héroïne moliéresque aux allures de tragédienne.
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