Interview par Alain Bugnard
La Petite Fille de M. Linh
Célia Nogues met en scène, A la Folie Théâtre, l'adaptation par Sylvie Dorliat du roman de Philippe Claudel narrant la rencontre entre M. Linh, un exilé asiatique n'ayant pour bagage que sa petite fille, et M. Bark, un veuf isolé.
Pour quelles raisons ce projet de Sylvie Dorliat a-t-il retenu votre attention ?
J'ai été très sensible à la beauté de cette amitié improbable entre Linh et Bark, deux hommes que tout semble opposer. Pourtant, leur amitié les sauve, eux qui seraient probablement passés l'un à côté de l'autre s'ils avaient parlé la même langue?! Ce roman de Philippe Claudel montre combien l'amour, ici vécu par le prisme de l'amitié, est une langue universelle.
Au-delà de sa dimension poétique, ce texte est-il une dénonciation des ravages de l'empire atlantiste?
On devine, bien sûr, en toile de fond, les conflits, les injustices, les références aux guerres contemporaines et leurs conséquences désastreuses, mais on suit surtout l'épopée d'un vieil homme tandis que les bombes résonnent encore au loin. Philippe Claudel ne dit cependant jamais de quel conflit ni de quel pays il s'agit. Libre à chacun de faire ses propres associations. Ce qui renforce le caractère universel de l'œuvre.
Qu'apportent la sensibilité de Sylvie - qui prête sa voix aux deux protagonistes - et la vôtre au texte de Philippe Claudel ?
Pour ne pas donner l'impression de nous limiter à une lecture du livre, j'ai souhaité renforcer son côté conte tout en donnant de temps en temps vie aux personnages. J'ai voulu apporter de la lumière, de la légèreté et de l'espérance, aux propos souvent graves, parfois cruels de l'œuvre originale. Mais tout cela ne donnerait rien sans le talent de Sylvie, fine comédienne, qui sait exprimer l'essentiel: l'émotion et la poésie que recèle le texte.
J'ai été très sensible à la beauté de cette amitié improbable entre Linh et Bark, deux hommes que tout semble opposer. Pourtant, leur amitié les sauve, eux qui seraient probablement passés l'un à côté de l'autre s'ils avaient parlé la même langue?! Ce roman de Philippe Claudel montre combien l'amour, ici vécu par le prisme de l'amitié, est une langue universelle.
Au-delà de sa dimension poétique, ce texte est-il une dénonciation des ravages de l'empire atlantiste?
On devine, bien sûr, en toile de fond, les conflits, les injustices, les références aux guerres contemporaines et leurs conséquences désastreuses, mais on suit surtout l'épopée d'un vieil homme tandis que les bombes résonnent encore au loin. Philippe Claudel ne dit cependant jamais de quel conflit ni de quel pays il s'agit. Libre à chacun de faire ses propres associations. Ce qui renforce le caractère universel de l'œuvre.
Qu'apportent la sensibilité de Sylvie - qui prête sa voix aux deux protagonistes - et la vôtre au texte de Philippe Claudel ?
Pour ne pas donner l'impression de nous limiter à une lecture du livre, j'ai souhaité renforcer son côté conte tout en donnant de temps en temps vie aux personnages. J'ai voulu apporter de la lumière, de la légèreté et de l'espérance, aux propos souvent graves, parfois cruels de l'œuvre originale. Mais tout cela ne donnerait rien sans le talent de Sylvie, fine comédienne, qui sait exprimer l'essentiel: l'émotion et la poésie que recèle le texte.
Paru le 16/12/2012
(44 notes) À LA FOLIE THÉÂTRE Du vendredi 7 septembre 2012 au samedi 11 octobre 2014
TEXTE(S). M. Linh a fui son pays, ravagé par la guerre, avec, dans ses bras, Sang Diû, sa petite-fille, son trésor... Une histoire d'exil, d'amitié et de folie... adaptée du roman de Philippe Claudel, l'auteur des "Âmes grises", le réalisateur d'"Il y a longtemps que je t'aime".
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