Dossier par Alain Bugnard
Zéro s’est endormi ?
Valérie Alane & Bernard Malaka
Parce qu'il se sent infiniment plus vivant dans le monde de ses rêves, Zéro a décidé de ne plus quitter son lit. Où se situe dès lors sa réalité? Humour, introspection et magie sont au rendez-vous de cette comédie de Valérie Alane, dans laquelle la dramaturge et comédienne donne la réplique à Bernard Malaka, sous la direction de Christophe Lidon.
3 questions à Valérie Alane
Pourquoi avez-vous choisi d'explorer le thème du sommeil comme refuge aux périodes douloureuses de l'existence ?
Parce qu'il en fut un, à un moment de ma vie, pour fuir une réalité que je n'avais pas très envie d'affronter! Les rêves, qui sont autant de portes entrouvertes vers une meilleure connaissance de soi, m'intéressent aussi. J'y vois une sorte de carrefour où se retrouveraient nos mythes, nos morts et notre inconscient - qui s'y exprime bien plus librement que lorsque nous sommes éveillés, en réaction peut-être au rationalisme cartésien ambiant?! En tant qu'auteur, ces thèmes me permettent de continuer à explorer la confrontation du quotidien et de l'irréel.
Qui est Alice, votre personnage ?
Une femme qui débarque dans la vie de Zéro presque par effraction et déclenche les choses un peu malgré elle. Elle est bavarde, plutôt maladroite, encombrée par elle-même... Mais aussi généreuse et attentive lorsqu'elle entreprend de photographier les rêves de Zéro.
Quel regard Christophe Lidon a-t-il porté sur cette histoire ?
Nous avons travaillé en étroite collaboration dès le stade de l'écriture. Il nous a beaucoup nourris en tant qu'acteurs pour rendre les parcours des personnages cohérents et sensibles. Son travail sur la scénographie, les images, les musiques et les sons invente un univers onirique très particulier qui enveloppe, absorbe.
Bernard Malaka est Zéro
C'est donc à Bernard Malaka, que l'on a pu voir récemment dans Entre deux ils à L'Œuvre ou dans L'Alouette au Montparnasse, qu'il incombe d'incarner Zéro, pour lequel Alice sera peut-être le lapin blanc! «J'avais vu, il y a quelques années, un spectacle mis en scène par Christophe Lidon, Mises aux placards, dans lequel figuraient des textes de Valérie Alane qui m'avaient enthousiasmé. Ma longue collaboration avec Christophe, associée à l'exploration de l'écriture de Valérie, était pour moi l'assurance de m'exprimer dans un univers que j'aime... Et puis cet homme, Zéro, est très étrange! Son secret l'a précipité vers la porte de sortie de la vie et il n'a, comme seul ballon d'oxygène, que son sommeil et ses rêves. C'est ainsi que le spectacle rend visible ce que l'on appelle parfois le "for intérieur". Le "for extérieur" de Zéro n'est qu'un homme mal peigné, mal rasé et vêtu d'un vieux pyjama. Son "for intérieur" est en revanche très riche et l'a, sans nul doute, maintenu en vie. Autour de lui sa mère (Marie-Christine Danède), Betty (Sarah Biasini), Crocq (Denis Berner), Zéro 2 (Sylvain Katan) sont des créatures très inspirées du réel de Zéro mais accommodées à son goût! C'est avec eux qu'il vit dans sa propre dimension: il fait de sa thérapie une œuvre ou, plus modestement, un objet à sa façon!»
Pourquoi avez-vous choisi d'explorer le thème du sommeil comme refuge aux périodes douloureuses de l'existence ?
Parce qu'il en fut un, à un moment de ma vie, pour fuir une réalité que je n'avais pas très envie d'affronter! Les rêves, qui sont autant de portes entrouvertes vers une meilleure connaissance de soi, m'intéressent aussi. J'y vois une sorte de carrefour où se retrouveraient nos mythes, nos morts et notre inconscient - qui s'y exprime bien plus librement que lorsque nous sommes éveillés, en réaction peut-être au rationalisme cartésien ambiant?! En tant qu'auteur, ces thèmes me permettent de continuer à explorer la confrontation du quotidien et de l'irréel.
Qui est Alice, votre personnage ?
Une femme qui débarque dans la vie de Zéro presque par effraction et déclenche les choses un peu malgré elle. Elle est bavarde, plutôt maladroite, encombrée par elle-même... Mais aussi généreuse et attentive lorsqu'elle entreprend de photographier les rêves de Zéro.
Quel regard Christophe Lidon a-t-il porté sur cette histoire ?
Nous avons travaillé en étroite collaboration dès le stade de l'écriture. Il nous a beaucoup nourris en tant qu'acteurs pour rendre les parcours des personnages cohérents et sensibles. Son travail sur la scénographie, les images, les musiques et les sons invente un univers onirique très particulier qui enveloppe, absorbe.
Bernard Malaka est Zéro
C'est donc à Bernard Malaka, que l'on a pu voir récemment dans Entre deux ils à L'Œuvre ou dans L'Alouette au Montparnasse, qu'il incombe d'incarner Zéro, pour lequel Alice sera peut-être le lapin blanc! «J'avais vu, il y a quelques années, un spectacle mis en scène par Christophe Lidon, Mises aux placards, dans lequel figuraient des textes de Valérie Alane qui m'avaient enthousiasmé. Ma longue collaboration avec Christophe, associée à l'exploration de l'écriture de Valérie, était pour moi l'assurance de m'exprimer dans un univers que j'aime... Et puis cet homme, Zéro, est très étrange! Son secret l'a précipité vers la porte de sortie de la vie et il n'a, comme seul ballon d'oxygène, que son sommeil et ses rêves. C'est ainsi que le spectacle rend visible ce que l'on appelle parfois le "for intérieur". Le "for extérieur" de Zéro n'est qu'un homme mal peigné, mal rasé et vêtu d'un vieux pyjama. Son "for intérieur" est en revanche très riche et l'a, sans nul doute, maintenu en vie. Autour de lui sa mère (Marie-Christine Danède), Betty (Sarah Biasini), Crocq (Denis Berner), Zéro 2 (Sylvain Katan) sont des créatures très inspirées du réel de Zéro mais accommodées à son goût! C'est avec eux qu'il vit dans sa propre dimension: il fait de sa thérapie une œuvre ou, plus modestement, un objet à sa façon!»
Paru le 18/11/2012
(6 notes) ARTISTIC THÉÂTRE (L') Du mardi 6 novembre au dimanche 9 décembre 2012
COMÉDIE DRAMATIQUE. Zéro a décidé de ne plus quitter son lit. Il s'est réfugié dans le monde des songes, le seul dans lequel il se sente vivant. Sa rencontre avec Alice, photographe de rêves, va tout chambouler.
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