Interview par Alain Bugnard
Françoise Thuriès
“Yallah ! Sœur Emmanuelle”
En octobre 2008, quelques jours après sa mort et conformément à sa volonté, paraissaient les Mémoires de sœur Emmanuelle. Françoise Thuriès nous offre aujourd'hui une adaptation théâtrale de ces "Confessions d'une religieuse", sous la direction de Michael Lonsdale, retraçant ainsi le parcours d'une personnalité exemplaire à laquelle elle donne sa voix.
Pour quelles raisons avez-vous souhaité rendre hommage à sœur Emmanuelle?
Je ne l'ai jamais rencontrée mais j'ai toujours été subjuguée par sa personnalité, sa joie, son énergie, sa liberté d'expression, son culot, sa générosité... Son dernier livre, remarquablement écrit, est une mine d'or: il fut douloureux de faire des coupes car tout y était intéressant, du récit de son existence à sa perception du monde. J'ai voulu rester fidèle au sujet du livre qui était de raconter toute sa vie. Je parle de l'enfant, de l'adolescente avec ses doutes, ses hésitations, son entrée au couvent... Elle fut très vite envoyée en Turquie, puis en égypte, mais c'est seulement à l'âge de 62 ans, en 1970, qu'elle obtint la permission de l'Église d'aller vivre chez les chiffonniers du Caire, époque à laquelle elle est devenue célèbre.
Comment vous sentez-vous en sa compagnie?
C'est sa joie de vivre qui m'a donné envie de me glisser dans sa peau ! Un personnage, on le trimballe : j'ai joué beaucoup de personnalités torturées, des rôles magnifiques mais, au bout d'un moment, éprouvants... Il est tellement plus agréable de nager dans le bonheur ! Les spectateurs apprécient et reçoivent cette allégresse, cette vision saine de l'homme qui s'adresse à ce qu'il y a de bon en nous : ils en ont tellement besoin en ce moment !
Quel est votre rapport à la foi catholique et comment réagissez-vous à la persécution du christianisme par les médias de masse?
Je crois en la divinité du Christ parce que j'ai une soif d'absolu, comme les grands personnages de théâtre ; en la force de la prière, qui peut être très puissante. Je suis bien sûr heurtée de voir le catholicisme aussi maltraité, mais je ne pense pas qu'il faille entrer dans ce jeu pervers et se révolter. Je crois beaucoup plus judicieux de montrer la pertinence de la parole de Jésus pour l'humanité, au travers de personnalités qui ont remarquablement appliqué cette parole. C'est une excellente manière de répondre à cette société du profit qui nous oriente vers de fausses valeurs et cherche à détruire nos repères humanistes de manière progressive et insidieuse, en nous maintenant dans la peur et l'angoisse du lendemain.
Pour quelles raisons avez-vous confié la mise en scène à Michael Lonsdale?
Nous avions déjà réalisé une adaptation des écritures de sainte Thérèse de Lisieux. J'ai énormément de plaisir à travailler avec lui : c'est un excellent ami, il a une écoute extraordinaire, un grand respect de l'acteur. Son travail est comme lui tout en finesse et délicatesse.
NDLR : "Yallah", expression arabe très usitée par sœur Emmanuelle signifiant "en avant".
Je ne l'ai jamais rencontrée mais j'ai toujours été subjuguée par sa personnalité, sa joie, son énergie, sa liberté d'expression, son culot, sa générosité... Son dernier livre, remarquablement écrit, est une mine d'or: il fut douloureux de faire des coupes car tout y était intéressant, du récit de son existence à sa perception du monde. J'ai voulu rester fidèle au sujet du livre qui était de raconter toute sa vie. Je parle de l'enfant, de l'adolescente avec ses doutes, ses hésitations, son entrée au couvent... Elle fut très vite envoyée en Turquie, puis en égypte, mais c'est seulement à l'âge de 62 ans, en 1970, qu'elle obtint la permission de l'Église d'aller vivre chez les chiffonniers du Caire, époque à laquelle elle est devenue célèbre.
Comment vous sentez-vous en sa compagnie?
C'est sa joie de vivre qui m'a donné envie de me glisser dans sa peau ! Un personnage, on le trimballe : j'ai joué beaucoup de personnalités torturées, des rôles magnifiques mais, au bout d'un moment, éprouvants... Il est tellement plus agréable de nager dans le bonheur ! Les spectateurs apprécient et reçoivent cette allégresse, cette vision saine de l'homme qui s'adresse à ce qu'il y a de bon en nous : ils en ont tellement besoin en ce moment !
Quel est votre rapport à la foi catholique et comment réagissez-vous à la persécution du christianisme par les médias de masse?
Je crois en la divinité du Christ parce que j'ai une soif d'absolu, comme les grands personnages de théâtre ; en la force de la prière, qui peut être très puissante. Je suis bien sûr heurtée de voir le catholicisme aussi maltraité, mais je ne pense pas qu'il faille entrer dans ce jeu pervers et se révolter. Je crois beaucoup plus judicieux de montrer la pertinence de la parole de Jésus pour l'humanité, au travers de personnalités qui ont remarquablement appliqué cette parole. C'est une excellente manière de répondre à cette société du profit qui nous oriente vers de fausses valeurs et cherche à détruire nos repères humanistes de manière progressive et insidieuse, en nous maintenant dans la peur et l'angoisse du lendemain.
Pour quelles raisons avez-vous confié la mise en scène à Michael Lonsdale?
Nous avions déjà réalisé une adaptation des écritures de sainte Thérèse de Lisieux. J'ai énormément de plaisir à travailler avec lui : c'est un excellent ami, il a une écoute extraordinaire, un grand respect de l'acteur. Son travail est comme lui tout en finesse et délicatesse.
NDLR : "Yallah", expression arabe très usitée par sœur Emmanuelle signifiant "en avant".
Paru le 18/12/2012
(41 notes) THÉÂTRE MICHEL Du vendredi 21 septembre 2012 au dimanche 31 mars 2013
TEXTE(S). Figure universelle du XXème siècle, sœur Emmanuelle a marqué le monde par sa générosité, son dévouement et son âme mais aussi par sa liberté de ton. Ce solo nous invite à découvrir la vie de sœur Emmanuelle. De la petite fille endeuillée en passant parl’adolescente tourmentée et la jeune professe ...
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