Interview par Manuel Piolat Soleymat
Calme
de Lars Norén au Théâtre Nanterre-Amandiers
Ecrite par Lars Norén au début des années 1980, la pièce "Calme" a attendu un peu moins de trente ans avant d'être pour la première fois portée à la scène, la saison dernière, à Stockholm. Aujourd'hui, c'est en français et au Théâtre Nanterre-Amandiers que la pièce du dramaturge suédois est présentée, dans une mise en scène de Jean-Louis Martinelli.
Aux côtés de Delphine Chuillot, de Jean-Pierre Darroussin, d'Alban Guyon et de Nicolas Pirson, Christiane Millet interprète ce quintette familial qui balance entre drôlerie et tragique. Interview.
Comment pourriez-vous caractériser l'écriture de Lars Norén ?
C'est une écriture d'une densité incroyable. On a tout d'abord l'impression de faire face à un bloc et puis, peu à peu, on découvre quelque chose de totalement organique, quelque chose de très fort, qui vous prend et ne vous lâche plus. Entrer dans l'écriture de Lars Norén, c'est comme s'engager sur un chemin qui avance vers l'infini. C'est la marque des grands auteurs, leurs pièces sont inépuisables : on sait par avance que l'on ne s'en lassera jamais.
Dans Calme, il est question d'une famille en crise, comme souvent chez l'auteur suédois...
Oui. Cette pièce est le dernier volet d'une trilogie initiée par La nuit est mère du jour et Le chaos est voisin de Dieu. Dans Calme, on assiste au moment crucial où chacun des membres d'une famille va être amené, d'une façon ou d'une autre, à partir, à quitter la cellule familiale. C'est une pièce qui parle beaucoup d'amour : l'amour que l'on donne ou que l'on croit donner, l'amour qui manque, l'amour comme besoin impossible à rassasier. Il y a le père alcoolique, la mère qui est sur le point de mourir, les deux fils dont l'un est schizophrène... Ce qu'il y a de formidable dans tout cela, c'est que Lars Norén ne verse jamais dans le psychologique. Calme, c'est comme une conversation qui avance sereinement et qui, subitement, sans crier gare, se met à exploser. Et puis la tension redescend. Tous ces bouleversements et toutes ces ruptures sont extrêmement surprenants.
Quel rôle la mère que vous interprétez joue-t-elle au sein de cette famille ?
Elle est dans son rôle de mère, un rôle qui évidemment l'amène à ne pas toujours se comporter comme les autres voudraient qu'elle se comporte. Il y a une forme d'inquiétude permanente chez elle. Elle voit la souffrance de ses fils et de son mari, elle sait qu'elle est très malade et veut régler toutes les choses qu'elle pense devoir régler avant de mourir. Il faut préciser que les aspects dramatiques de cette pièce sont contrebalancés par une forme d'humour omniprésente. En allant toujours au plus pointu, au plus précis de ce qui frotte, de ce qui dérange, Lars Norén crée une sorte de décalage permettant de passer, en une seconde, du tragique au grotesque.
Comment pourriez-vous caractériser l'écriture de Lars Norén ?
C'est une écriture d'une densité incroyable. On a tout d'abord l'impression de faire face à un bloc et puis, peu à peu, on découvre quelque chose de totalement organique, quelque chose de très fort, qui vous prend et ne vous lâche plus. Entrer dans l'écriture de Lars Norén, c'est comme s'engager sur un chemin qui avance vers l'infini. C'est la marque des grands auteurs, leurs pièces sont inépuisables : on sait par avance que l'on ne s'en lassera jamais.
Dans Calme, il est question d'une famille en crise, comme souvent chez l'auteur suédois...
Oui. Cette pièce est le dernier volet d'une trilogie initiée par La nuit est mère du jour et Le chaos est voisin de Dieu. Dans Calme, on assiste au moment crucial où chacun des membres d'une famille va être amené, d'une façon ou d'une autre, à partir, à quitter la cellule familiale. C'est une pièce qui parle beaucoup d'amour : l'amour que l'on donne ou que l'on croit donner, l'amour qui manque, l'amour comme besoin impossible à rassasier. Il y a le père alcoolique, la mère qui est sur le point de mourir, les deux fils dont l'un est schizophrène... Ce qu'il y a de formidable dans tout cela, c'est que Lars Norén ne verse jamais dans le psychologique. Calme, c'est comme une conversation qui avance sereinement et qui, subitement, sans crier gare, se met à exploser. Et puis la tension redescend. Tous ces bouleversements et toutes ces ruptures sont extrêmement surprenants.
Quel rôle la mère que vous interprétez joue-t-elle au sein de cette famille ?
Elle est dans son rôle de mère, un rôle qui évidemment l'amène à ne pas toujours se comporter comme les autres voudraient qu'elle se comporte. Il y a une forme d'inquiétude permanente chez elle. Elle voit la souffrance de ses fils et de son mari, elle sait qu'elle est très malade et veut régler toutes les choses qu'elle pense devoir régler avant de mourir. Il faut préciser que les aspects dramatiques de cette pièce sont contrebalancés par une forme d'humour omniprésente. En allant toujours au plus pointu, au plus précis de ce qui frotte, de ce qui dérange, Lars Norén crée une sorte de décalage permettant de passer, en une seconde, du tragique au grotesque.
Paru le 24/01/2013
(5 notes) THÉÂTRE NANTERRE-AMANDIERS Du vendredi 18 janvier au samedi 23 février 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. Nous pouvons dire que Calme est à Lars Norén ce que Long Voyage du jour à la nuit est à Eugène O'Neill, à savoir une pièce autobiographique où l'auteur met en jeu l'histoire de la famille. Ici, plus encore que dans une autre de ses pièces, l'auteur creuse les névroses familiales.
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