Interview par Alain Bugnard
La Mouette
Au Théâtre de Ménilmontant
Hélène Zidi-Chéruy et la compagnie Le Laboratoire de l'acteur nous offrent une nouvelle traduction et adaptation de La Mouette, où l'action se déroule dans le sud de la France.
Votre adaptation est un des beaux succès de cette saison. En quoi touche-t-elle le public ?
J'ai centré mon adaptation sur la jeunesse de la pièce et supprimé les personnages secondaires pour faire ressortir la modernité du texte et son parler très actuel. Ce qui me permet d'offrir une pièce d'une heure et quarante minutes : le spectateur ne voit pas le temps passer et a l'impression de redécouvrir le texte de Tchekhov. J'ai également déplacé l'action en France pour faire ressortir le caractère universel de l'œuvre et apporté beaucoup de fraîcheur au traitement du rapport amoureux. La manière dont Tchekhov aborde la question de la création reste aussi terriblement moderne. Beaucoup de jeunes gens abordent le milieu artistique pour de mauvaises raisons et ce phénomène s'est accentué avec l'apparition de la télé-réalité. Être artiste, ce n'est rechercher ni la gloire ni la fortune. Tchekhov met ainsi en relief la face cachée du métier d'artiste, ce va-et-vient dangereux de l'ombre à la lumière. Il y eut beaucoup de Mouette dans notre profession : Marilyn Monroe, Romy Schneider, tous ces gens broyés par les médias du système...
Vous notez le caractère « clos, élitiste et destructeur » du milieu artistique. Cette propension ne s'aggrave-t-elle pas en ces temps de crise où le théâtre se cherche et souvent se perd ?
Je fais beaucoup de résistance pour rester le plus libre possible. Mais à quel prix ! Il faut se battre pour rester vivant et ne pas faire de l'épicerie ! Pour ce faire, je suis en train de mettre en route une salle à Avignon et un théâtre à Paris !
J'ai centré mon adaptation sur la jeunesse de la pièce et supprimé les personnages secondaires pour faire ressortir la modernité du texte et son parler très actuel. Ce qui me permet d'offrir une pièce d'une heure et quarante minutes : le spectateur ne voit pas le temps passer et a l'impression de redécouvrir le texte de Tchekhov. J'ai également déplacé l'action en France pour faire ressortir le caractère universel de l'œuvre et apporté beaucoup de fraîcheur au traitement du rapport amoureux. La manière dont Tchekhov aborde la question de la création reste aussi terriblement moderne. Beaucoup de jeunes gens abordent le milieu artistique pour de mauvaises raisons et ce phénomène s'est accentué avec l'apparition de la télé-réalité. Être artiste, ce n'est rechercher ni la gloire ni la fortune. Tchekhov met ainsi en relief la face cachée du métier d'artiste, ce va-et-vient dangereux de l'ombre à la lumière. Il y eut beaucoup de Mouette dans notre profession : Marilyn Monroe, Romy Schneider, tous ces gens broyés par les médias du système...
Vous notez le caractère « clos, élitiste et destructeur » du milieu artistique. Cette propension ne s'aggrave-t-elle pas en ces temps de crise où le théâtre se cherche et souvent se perd ?
Je fais beaucoup de résistance pour rester le plus libre possible. Mais à quel prix ! Il faut se battre pour rester vivant et ne pas faire de l'épicerie ! Pour ce faire, je suis en train de mettre en route une salle à Avignon et un théâtre à Paris !
Paru le 14/01/2013
(3 notes) THÉÂTRE DES GEMEAUX PARISIENS Du jeudi 4 octobre 2012 au jeudi 28 février 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. Un récit familial contemporain, des destins et des vies pleines d'espoir et de désillusion où l'art est le terrain de prédilection des passions.
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