Interview par Manuel Piolat Soleymat
Maître Puntila et son valet Matti
“Nous sommes tous, à divers degrés et de différentes façons, tiraillés par plusieurs nous-mêmes.”
Sous la direction de Guy Pierre Couleau, Pierre-Alain Chapuis interprète Puntila, dans "Maître Puntila et son valet Matti" de Bertolt Brecht. Une comédie sur "les rapports de domination et d'aliénation régnant dans le monde du travail".
Au Théâtre des Quartiers d'Ivry
Au Théâtre des Quartiers d'Ivry
De quelles questions Bertolt Brecht traite-il dans Maître Puntila et son valet Matti ?
La fable est simple. C'est l'histoire d'un homme, Puntila, un riche propriétaire terrien, qui se conduit en humaniste lorsqu'il est ivre, et qui devient quelqu'un d'épouvantable lorsqu'il a dégrisé. On suit ce personnage et le monde populaire qui l'entoure durant quinze jours, à travers les événements de la vie quotidienne. Brecht a écrit une véritable épopée, une épopée qui possède à la fois une dimension folklorique et une dimension universelle. Maître Puntila et son valet Matti nous parle des relations de pouvoir et de domination, de la violence, de la question de la bonté, qui est essentielle chez Brecht, de la notion de partage...
Quel regard portez-vous sur la relation qui unit Puntila et son valet, Matti ?
Ce sont comme les deux faces d'un même personnage. Chacun de ces deux hommes porte en lui une véritable fascination pour l'autre. Une fascination qui amène Matti à vouloir se comporter en maître et Puntila à vouloir se comporter en personne simple. Les codes traditionnels de la relation dominant-dominé sont, ici, complètement remis en question.
u'est-ce qui vous touche particulièrement dans le personnage que vous interprétez ?
Sans doute, ses ambiguïtés et ses extravagances. Puntila représente, d'une certaine façon, un archétype de l'être humain. Car nous sommes tous, à divers degrés et de différentes façons, tiraillés par plusieurs nous-mêmes. À travers l'ivresse, Puntila passe sans arrêt d'un état à un autre. Il ne cesse de se métamorphoser. Interpréter un tel personnage est quelque chose de passionnant pour un acteur. Au théâtre, je suis toujours très sensible à tout ce qui est de l'ordre du paradoxe et de la contradiction. Ces deux notions offrent des possibilités de jeu infinies. D'ailleurs, être acteur, c'est peut-être avant tout se poser la question de la métamorphose.
De quelle façon avez-vous abordé le personnage de Puntila ?
En essayant d'être au plus proche d'une forme de vérité, de sincérité et, bien sûr, d'humanité. J'ai absolument voulu éviter de tomber dans quelque chose de binaire. Pour moi, c'est lorsque Puntila est ivre qu'il est finalement le plus dangereux. Car il est alors plus manipulateur, plus séducteur, il cherche à brouiller les lignes sociales et affectives. Puntila est un personnage monstre : il est plus grand que moi, plus gros que moi. L'incarner, c'est un peu comme gravir une montagne. Et j'essaie de le faire avec le plus de légèreté possible, le plus de légèreté et le plus d'innocence.
La fable est simple. C'est l'histoire d'un homme, Puntila, un riche propriétaire terrien, qui se conduit en humaniste lorsqu'il est ivre, et qui devient quelqu'un d'épouvantable lorsqu'il a dégrisé. On suit ce personnage et le monde populaire qui l'entoure durant quinze jours, à travers les événements de la vie quotidienne. Brecht a écrit une véritable épopée, une épopée qui possède à la fois une dimension folklorique et une dimension universelle. Maître Puntila et son valet Matti nous parle des relations de pouvoir et de domination, de la violence, de la question de la bonté, qui est essentielle chez Brecht, de la notion de partage...
Quel regard portez-vous sur la relation qui unit Puntila et son valet, Matti ?
Ce sont comme les deux faces d'un même personnage. Chacun de ces deux hommes porte en lui une véritable fascination pour l'autre. Une fascination qui amène Matti à vouloir se comporter en maître et Puntila à vouloir se comporter en personne simple. Les codes traditionnels de la relation dominant-dominé sont, ici, complètement remis en question.
u'est-ce qui vous touche particulièrement dans le personnage que vous interprétez ?
Sans doute, ses ambiguïtés et ses extravagances. Puntila représente, d'une certaine façon, un archétype de l'être humain. Car nous sommes tous, à divers degrés et de différentes façons, tiraillés par plusieurs nous-mêmes. À travers l'ivresse, Puntila passe sans arrêt d'un état à un autre. Il ne cesse de se métamorphoser. Interpréter un tel personnage est quelque chose de passionnant pour un acteur. Au théâtre, je suis toujours très sensible à tout ce qui est de l'ordre du paradoxe et de la contradiction. Ces deux notions offrent des possibilités de jeu infinies. D'ailleurs, être acteur, c'est peut-être avant tout se poser la question de la métamorphose.
De quelle façon avez-vous abordé le personnage de Puntila ?
En essayant d'être au plus proche d'une forme de vérité, de sincérité et, bien sûr, d'humanité. J'ai absolument voulu éviter de tomber dans quelque chose de binaire. Pour moi, c'est lorsque Puntila est ivre qu'il est finalement le plus dangereux. Car il est alors plus manipulateur, plus séducteur, il cherche à brouiller les lignes sociales et affectives. Puntila est un personnage monstre : il est plus grand que moi, plus gros que moi. L'incarner, c'est un peu comme gravir une montagne. Et j'essaie de le faire avec le plus de légèreté possible, le plus de légèreté et le plus d'innocence.
Paru le 22/01/2013
(18 notes) THÉÂTRE ANTOINE VITEZ - SCÈNE D'IVRY Du lundi 7 janvier au dimanche 3 février 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont les deux visages d’un même être intemporel et universel: l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté.
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