Interview par Samuel Ganes
Manuel Piolat Soleymat
adapte Shakespeare
Manuel Piolat Soleymat, déjà auteur de pièces de théâtre et d'un roman*, signe sa première adaptation, et non des moindres, d'"Othello" de Shakespeare à découvrir dès septembre au Théâtre des Amandiers, "Les Amours vulnérables de Desdémone et Othello".
Arrêtons-nous déjà sur ce titre : y a-t-il un lien avec la nature même de cette adaptation ?
Je n'ai pas envisagé ce travail comme une adaptation, mais comme une réécriture de cette histoire. Le titre porte un éclairage sur sa ligne dramaturgique. Razerka Ben Sadia-Lavant et moi-même avons recentré la fable sur l'intime, sur les amours de Desdémone et d'Othello. Or ces amours sont vulnérables et elles finiront dans le sang, à la suite des savantes manipulations de Iago. L'enjeu de ce travail d'écriture a été de montrer comment on peut passer, très facilement, de la civilisation à la barbarie, tout en explorant les thèmes de la jalousie, de l'étranger, de l'altérité, de la différence.
Ce travail d'écriture s'est fait avec la complicité de la metteur en scène Razerka Ben Sadia-Lavant, comment avez-vous imbriqué votre travail avec le sien ?
Razerka et moi sommes liés, depuis plusieurs années, par une grande complicité artistique. Elle défend le travail de nombreux auteurs vivants, dont le mien, et avec beaucoup d'enthousiasme. J'ai donc mis mon écriture au service de son théâtre, qui est un théâtre du métissage et du débordement. Nous nous sommes penchés sur cette histoire, sur le texte en anglais de Shakespeare, nous avons reconstruit une architecture, l'avons remodelée, recentrée en nous affranchissant de toute idée de respect ou de fidélité au texte originel. Puis je me suis mis à écrire, avec mon style, ma langue. Très régulièrement, Razerka et moi lisions ce que j'avais écrit et retravaillions ensemble cette matière. Notre propos n'était vraiment pas de donner une vision du théâtre shakespearien, mais de nous emparer de cette histoire à travers nos consciences et notre inspiration d'artistes d'aujourd'hui. Cette expérience d'écriture fut une aventure passionnante.
* Trois surprises à bord du Bahnhof Zoo, Galaade Editions.
Je n'ai pas envisagé ce travail comme une adaptation, mais comme une réécriture de cette histoire. Le titre porte un éclairage sur sa ligne dramaturgique. Razerka Ben Sadia-Lavant et moi-même avons recentré la fable sur l'intime, sur les amours de Desdémone et d'Othello. Or ces amours sont vulnérables et elles finiront dans le sang, à la suite des savantes manipulations de Iago. L'enjeu de ce travail d'écriture a été de montrer comment on peut passer, très facilement, de la civilisation à la barbarie, tout en explorant les thèmes de la jalousie, de l'étranger, de l'altérité, de la différence.
Ce travail d'écriture s'est fait avec la complicité de la metteur en scène Razerka Ben Sadia-Lavant, comment avez-vous imbriqué votre travail avec le sien ?
Razerka et moi sommes liés, depuis plusieurs années, par une grande complicité artistique. Elle défend le travail de nombreux auteurs vivants, dont le mien, et avec beaucoup d'enthousiasme. J'ai donc mis mon écriture au service de son théâtre, qui est un théâtre du métissage et du débordement. Nous nous sommes penchés sur cette histoire, sur le texte en anglais de Shakespeare, nous avons reconstruit une architecture, l'avons remodelée, recentrée en nous affranchissant de toute idée de respect ou de fidélité au texte originel. Puis je me suis mis à écrire, avec mon style, ma langue. Très régulièrement, Razerka et moi lisions ce que j'avais écrit et retravaillions ensemble cette matière. Notre propos n'était vraiment pas de donner une vision du théâtre shakespearien, mais de nous emparer de cette histoire à travers nos consciences et notre inspiration d'artistes d'aujourd'hui. Cette expérience d'écriture fut une aventure passionnante.
* Trois surprises à bord du Bahnhof Zoo, Galaade Editions.
Paru le 29/07/2013