Portrait par Alain Bugnard
Marianne James
« Miss Carpenter » Au Rive Gauche
Onze ans après les dernières représentations de «L'ultima récital», l'irrésistible Marianne James nous revient avec une créature de son cru, une «ultima bitch», mise en scène par Éric-Emmanuel Schmitt et Steve Suissa. Elle nous livre, ici, les secrets de fabrication de ce «musical» où l'on pourra entendre des tubes de Tina Turner, interprétés au clavecin et basson !
"Après plusieurs formidables expériences de troupes ("Rabbi Jacob", "Les insatiables", "La visite inopportune"), j'ai éprouvé le désir de revenir avec un spectacle déjanté où la musique serait le vecteur du rire et de l'émotion... d'autant que plein de gens attendaient que j'y retourne ! Me voilà donc dans la peau d'un personnage costumé, transformée et méconnaissable !
Cette nouvelle bestiole va me permettre de témoigner de ce que sont les auditions ! Miss Carpenter est une dame de 78 ans - qui en paraît 50, car elle est toute refaite. Elle fut une grande vedette au milieu du XXe siècle en France et aux Etats-Unis. On la retrouve en 2013 dans son 140 m2 avenue Foch. Elle vit seule, avec son chien empaillé qu'elle a écrasé en reculant sa jaguar. Elle n'a pas tourné depuis longtemps mais va devoir passer des auditions, comme elle n'a pas un sou vaillant, et que le Pôle Emploi lui annonce qu'elle est radiée des listes.
Le délicieux dans l'histoire, c'est qu'elle auditionne pour des rôles qui ne sont pas du tout pour elle et découvre les réalisateurs d'aujourd'hui, des choses indignes et indécentes qu'on lui demande de faire ! C'est pour elle une chute en cascade ! Je voulais témoigner de la violence des auditions : je ne peux pas oublier les 4000 gamins que j'ai vus pour "La nouvelle star". J'ai passé plusieurs années à écouter tous les candidats entre 16 et 26 ans que la France pouvait envoyer. Je les encourageais chaque fois mentalement car ces auditions sont d'une cruauté rare ; si les gens savaient...
Comme je voulais donner une véritable profondeur au personnage, j'ai demandé à un fin psychologue, Sébastien Marnier - son roman, "Mimi", m'a littéralement hantée -, de m'aider à construire sa noirceur et son humanité car c'est une survivante : elle appartient à une génération de femmes pour qui tout a été plus difficile. Nous nous sommes inspirés à différents niveaux de Mae West, Jessye Norman ou Montserrat Caballe. Miss Carpenter est une sorte de cigale qui s'amuse avec tous les genres musicaux. Je lui donne toute ma chair, ma stature, mon bavardage. Les trois comédiens qui me donnent la réplique (Bastien Jacquemart, Romain Lemire, Pablo Villafranca), jouent les personnes qu'elle rencontre lors des auditions : directeur de casting, metteur en scène, réalisateur de télé, patron de la pub... Ils sont vêtus de blanc : et s'ils étaient ses infirmiers ou ses anges gardiens ?!"
Cette nouvelle bestiole va me permettre de témoigner de ce que sont les auditions ! Miss Carpenter est une dame de 78 ans - qui en paraît 50, car elle est toute refaite. Elle fut une grande vedette au milieu du XXe siècle en France et aux Etats-Unis. On la retrouve en 2013 dans son 140 m2 avenue Foch. Elle vit seule, avec son chien empaillé qu'elle a écrasé en reculant sa jaguar. Elle n'a pas tourné depuis longtemps mais va devoir passer des auditions, comme elle n'a pas un sou vaillant, et que le Pôle Emploi lui annonce qu'elle est radiée des listes.
Le délicieux dans l'histoire, c'est qu'elle auditionne pour des rôles qui ne sont pas du tout pour elle et découvre les réalisateurs d'aujourd'hui, des choses indignes et indécentes qu'on lui demande de faire ! C'est pour elle une chute en cascade ! Je voulais témoigner de la violence des auditions : je ne peux pas oublier les 4000 gamins que j'ai vus pour "La nouvelle star". J'ai passé plusieurs années à écouter tous les candidats entre 16 et 26 ans que la France pouvait envoyer. Je les encourageais chaque fois mentalement car ces auditions sont d'une cruauté rare ; si les gens savaient...
Comme je voulais donner une véritable profondeur au personnage, j'ai demandé à un fin psychologue, Sébastien Marnier - son roman, "Mimi", m'a littéralement hantée -, de m'aider à construire sa noirceur et son humanité car c'est une survivante : elle appartient à une génération de femmes pour qui tout a été plus difficile. Nous nous sommes inspirés à différents niveaux de Mae West, Jessye Norman ou Montserrat Caballe. Miss Carpenter est une sorte de cigale qui s'amuse avec tous les genres musicaux. Je lui donne toute ma chair, ma stature, mon bavardage. Les trois comédiens qui me donnent la réplique (Bastien Jacquemart, Romain Lemire, Pablo Villafranca), jouent les personnes qu'elle rencontre lors des auditions : directeur de casting, metteur en scène, réalisateur de télé, patron de la pub... Ils sont vêtus de blanc : et s'ils étaient ses infirmiers ou ses anges gardiens ?!"
Paru le 12/09/2013
(85 notes) THÉÂTRE RIVE-GAUCHE Du jeudi 12 septembre 2013 au dimanche 5 janvier 2014
COMÉDIE. Miss Carpenter n'a pas l'âge de ses artères ; elle se voit toujours l'actrice belle et admirée qu'elle était... Mais le temps et ses outrages - et surtout la crise et les huissiers - l'obligent un jour à sortir la Jaguar pour aller décrocher un rôle... Chanter, danser, jouer la comédie, Miss peut ...
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