Zoom par Samuel Ganes
Gouttes dans l’océan
Dans un jeu de perversion
La compagnie de l'Astre propose à La Folie Théâtre une des pièces du répertoire de Rainer Werner Fassbinder : «Gouttes dans l'océan». William Astre, directeur artistique de cette compagnie, nous explique pourquoi son choix s'est porté sur cette pièce.
On dit souvent qu'un auteur peut en cacher un autre : « A la base, je faisais des recherches sur les textes de Cyril Collard sur lequel je voulais travailler. J'étais surpris de voir combien il faisait référence de façon récurrente à ces trois auteurs de renom : Jean Genet, Pier Paolo Pasolini et Rainer Werner Fassbinder. Je me suis attardé sur ce dernier et j'ai été fasciné par cette pièce qui est, en fait, une œuvre de jeunesse, écrite à dix-neuf ans. C'est étonnant de savoir qu'il a pu écrire aussi jeune, une pièce aussi malsaine et mature.
Le sujet est très fort et actuel car il traite du besoin de dominer à travers les rapports humains. » Cependant metteur en scène, William n'a pas voulu la monter : « J'ai préféré confier la mise en scène à Sylvain Martin qui connait bien l'univers de Fassbinder, puisqu'il a notamment monté une autre pièce de lui : Du sang sur le cou du chat. Il est très respectueux de l'auteur, très pointilleux sur le texte, imposant même les musiques mentionnées dans les didascalies - ce qui plaira sûrement aux puristes de Fassbinder. J'y joue Léo, le pervers narcissique dont l'instinct de survie passe par ce plaisir de séduire, manipuler puis rejeter. J'avoue que j'avais une vision très sombre, Sylvain y insuffle plus de légèreté, de fantaisie, considérant la perversité des personnages comme quelque chose de naturel. Du coup ces jeux de manipulations semblent logiques et normaux, ce qui renforce encore la férocité de cette pièce, la rendant tout à fait nocive.?»
Le sujet est très fort et actuel car il traite du besoin de dominer à travers les rapports humains. » Cependant metteur en scène, William n'a pas voulu la monter : « J'ai préféré confier la mise en scène à Sylvain Martin qui connait bien l'univers de Fassbinder, puisqu'il a notamment monté une autre pièce de lui : Du sang sur le cou du chat. Il est très respectueux de l'auteur, très pointilleux sur le texte, imposant même les musiques mentionnées dans les didascalies - ce qui plaira sûrement aux puristes de Fassbinder. J'y joue Léo, le pervers narcissique dont l'instinct de survie passe par ce plaisir de séduire, manipuler puis rejeter. J'avoue que j'avais une vision très sombre, Sylvain y insuffle plus de légèreté, de fantaisie, considérant la perversité des personnages comme quelque chose de naturel. Du coup ces jeux de manipulations semblent logiques et normaux, ce qui renforce encore la férocité de cette pièce, la rendant tout à fait nocive.?»
Paru le 17/10/2013
(30 notes) À LA FOLIE THÉÂTRE Du jeudi 17 octobre 2013 au samedi 24 janvier 2015
COMÉDIE DRAMATIQUE. Un soir, dans un appartement situé dans la banlieue d’une ville quelconque en Allemagne. Le séjour de cet appartement. Deux hommes y pénètrent: Leopold, le propriétaire des lieux et Franz, son invité. Leopold a trente-cinq ans. Franz vingt. Leopold a ramené Franz chez lui dans un but bien précis :...
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