Interview par Alain Bugnard
Patrick Zard
«Les palmes de M. Schutz» au Théâtre Michel
Patrick Zard a choisi de remonter l'un des plus gros succès théâtraux du début des années 1990. Ces nouvelles "Palmes de M. Schutz" seront interprétées par Guillaume Bouchède, Constance Carrelet, Michel Crémadès, Benjamin Egner, Daniel Hanssens et Valérie Vogt.
Pourquoi avez-vous souhaité remonter cette pièce de Jean-Noël Fenwick ?
C'est une pièce qui fait partie de ma vie puisque je l'ai jouée 1300 fois. Je trouvais étonnant que personne ne songe à la remonter, compte tenu de son succès en France et à l'étranger : elle a été montée dans plus de vingt pays et a fait un carton partout ! Aussi ai-je décidé de constituer une nouvelle troupe. Comme je me suis heurté aux habituelles objections et angoisses des directeurs de théâtre, j'ai décidé, sur les conseils de José Paul, de la présenter comme une création, avec lectures. La première, au Michel, fut la bonne et son accueil plus qu'enthousiaste ! Il faut dire que la pièce n'a pas pris une ride depuis sa création en 1989. Son intemporalité est liée à son sujet, universel, et au fait qu'elle est très ancrée dans la période où se déroule l'action, à la fin du XIXe siècle.
Quels sont les ingrédients à l'origine de son succès ?
C'est une pièce complète avec des scènes de comédie pure où l'on pleure de rire tout en apprenant des choses : Jean-Noël a un talent de vulgarisateur scientifique, il sait rendre accessible des notions qui peuvent paraître abstraites ou rébarbatives. Il y a aussi beaucoup d'émotions, assorties d'une étude de mœurs. Schutz, le ressort comique de la pièce, est un personnage vaniteux qui veut en permanence accéder aux honneurs. Il met la pression sur ses chercheurs dans le but de faire avancer, non pas la science, mais sa propre carrière : il vise les palmes et l'Académie. Pierre Curie est, quant à lui, un chercheur totalement désintéressé par l'argent et la gloire. Il est porté par de très nobles idéaux et veut mettre la science au service de l'humanité. En face de lui, un autre chercheur, Gustave Bémont, est prêt à vendre ses brevets au premier venu, bien plus par amour de l'argent que de la science ! Marie Curie rejoint, bien sûr, la hauteur d'esprit de son futur mari !
Une fois n'est pas coutume, le décor sera celui de la création !
Sachant que l'auteur avait conservé le décor, j'ai voulu remonter la pièce dans son jus. Il lui avait valu l'un de ses quatre Molières (avec celui de la mise en scène, de l'auteur et de la pièce privée). Nous avons dû toutefois entreprendre un énorme travail de restauration, ayant été abîmé par le temps. C'est le laboratoire des Curie, dans leur école de physique et chimie, avec fioles, appareils et ustensiles. Le décor induisant la mise en scène, j'ai repris dans les grandes lignes celle de Gérard Caillaud qui avait fait un travail formidable. Le travail dont je suis le plus fier est d'avoir réuni six excellents comédiens car c'est une pièce collégiale dans laquelle tous les rôles existent pleinement.
C'est une pièce qui fait partie de ma vie puisque je l'ai jouée 1300 fois. Je trouvais étonnant que personne ne songe à la remonter, compte tenu de son succès en France et à l'étranger : elle a été montée dans plus de vingt pays et a fait un carton partout ! Aussi ai-je décidé de constituer une nouvelle troupe. Comme je me suis heurté aux habituelles objections et angoisses des directeurs de théâtre, j'ai décidé, sur les conseils de José Paul, de la présenter comme une création, avec lectures. La première, au Michel, fut la bonne et son accueil plus qu'enthousiaste ! Il faut dire que la pièce n'a pas pris une ride depuis sa création en 1989. Son intemporalité est liée à son sujet, universel, et au fait qu'elle est très ancrée dans la période où se déroule l'action, à la fin du XIXe siècle.
Quels sont les ingrédients à l'origine de son succès ?
C'est une pièce complète avec des scènes de comédie pure où l'on pleure de rire tout en apprenant des choses : Jean-Noël a un talent de vulgarisateur scientifique, il sait rendre accessible des notions qui peuvent paraître abstraites ou rébarbatives. Il y a aussi beaucoup d'émotions, assorties d'une étude de mœurs. Schutz, le ressort comique de la pièce, est un personnage vaniteux qui veut en permanence accéder aux honneurs. Il met la pression sur ses chercheurs dans le but de faire avancer, non pas la science, mais sa propre carrière : il vise les palmes et l'Académie. Pierre Curie est, quant à lui, un chercheur totalement désintéressé par l'argent et la gloire. Il est porté par de très nobles idéaux et veut mettre la science au service de l'humanité. En face de lui, un autre chercheur, Gustave Bémont, est prêt à vendre ses brevets au premier venu, bien plus par amour de l'argent que de la science ! Marie Curie rejoint, bien sûr, la hauteur d'esprit de son futur mari !
Une fois n'est pas coutume, le décor sera celui de la création !
Sachant que l'auteur avait conservé le décor, j'ai voulu remonter la pièce dans son jus. Il lui avait valu l'un de ses quatre Molières (avec celui de la mise en scène, de l'auteur et de la pièce privée). Nous avons dû toutefois entreprendre un énorme travail de restauration, ayant été abîmé par le temps. C'est le laboratoire des Curie, dans leur école de physique et chimie, avec fioles, appareils et ustensiles. Le décor induisant la mise en scène, j'ai repris dans les grandes lignes celle de Gérard Caillaud qui avait fait un travail formidable. Le travail dont je suis le plus fier est d'avoir réuni six excellents comédiens car c'est une pièce collégiale dans laquelle tous les rôles existent pleinement.
Paru le 20/10/2013
(71 notes) THÉÂTRE MICHEL Du jeudi 19 septembre 2013 au samedi 24 mai 2014
COMÉDIE. 1895: Rodolphe Schutz, directeur de l'école de physique et de chimie de la ville de Paris, rêve d'avoir les palmes académiques. Pour mettre la pression sur Pierre Curie, professeur et chercheur de l'école, il introduit dans son laboratoire une jeune et brillante étudiante polonaise : Maria Sklodow...
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