Interview par Alain Bugnard
Léonore Confino
«Ring» au Théâtre du Petit Saint-Martin
Catherine Schaub met en scène Audrey Dana et Sami Bouajila sur un texte de Léonore Confino explorant le sens de la relation à deux, au travers d'une succession de scénettes illustrant ce qu'est devenu le couple submergé par les (anti)valeurs néo-libérales : un terrain de combats !
"Ring" fait partie d'une trilogie théâtrale dont les pièces auscultent tour à tour le travail, le couple et la famille. Pour quelles raisons avez-vous souhaité témoigner de ces sujets ?
J'ai souvent l'impression que ma vie repose sur ce trépied: trois thèmes qui balaient les premières minutes d'une conversation. Nous répondons, peut-être pour nous en débarrasser, bien trop rapidement à des questions qui appellent des réponses infinies, surtout à l'heure où les mutations sociales s'accélèrent. J'ai voulu explorer les contradictions, les tiraillements quotidiens qui font qu'on peut difficilement se contenter de la réponse : "On gère !"
Quelles questions fondamentales sur le couple "Ring" traite-t-elle ?
Ring, ce sont 17 séquences qui mettent en jeu un homme et une femme. Tous les personnages s'appellent Camille sauf dans le prologue où Adam et Ève s'affrontent : elle ne veut pas se reproduire, puisque étant les uniques humains, ses enfants devront se reproduire entre eux et ses petits-enfants aussi : elle craint de propulser des générations de dégénérés! On chute ensuite dans notre monde contemporain. La pièce plonge dans l'insatisfaction amoureuse, les attentes décalées : les points de plénitude dans une relation amoureuse sont rares, sans cesse défiés par nos peurs. Ring part du principe que l'amour n'est pas un état de plénitude mais le combat mené pour l'atteindre. C'est une vision positive de la frustration !
Votre traitement remonte-t-il à la source qui désorganise violemment le travail, le couple et la famille, à savoir l'idéologie libérale-libertaire ?
Eh oui, notre héritage libéral-libertaire ajoute au défi ! Nous sommes effectivement dans une société qui nous laisse plus ou moins choisir notre relation à l'autre. Mais cette relation de partage n'est en rien monolithique et l'équation entre stabilité, épanouissement personnel, engagement, désir, rêves d'enfance, est devenue encore plus complexe à résoudre avec l'ouverture des "marchés"...
Pourquoi avez-vous choisi de confier à Catherine Schaub la mise en scène de vos écrits ?
Avec Catherine, nous pilotons la compagnie du Sillon qui rassemble comédiens, techniciens, musiciens, plasticiens, et menons un travail social dans les Yvelines où nous créons chaque année un spectacle qui mêle assistantes sociales et personnes en difficulté. Catherine met en scène ma trilogie car je la considère comme une espèce de sage-femme complètement folle ! Elle donne vie à chaque mot de manière inattendue et poignante. Nous échangeons longuement autour de Ring, du sens, des intentions, mais c'est elle qui orchestre les combats.
J'ai souvent l'impression que ma vie repose sur ce trépied: trois thèmes qui balaient les premières minutes d'une conversation. Nous répondons, peut-être pour nous en débarrasser, bien trop rapidement à des questions qui appellent des réponses infinies, surtout à l'heure où les mutations sociales s'accélèrent. J'ai voulu explorer les contradictions, les tiraillements quotidiens qui font qu'on peut difficilement se contenter de la réponse : "On gère !"
Quelles questions fondamentales sur le couple "Ring" traite-t-elle ?
Ring, ce sont 17 séquences qui mettent en jeu un homme et une femme. Tous les personnages s'appellent Camille sauf dans le prologue où Adam et Ève s'affrontent : elle ne veut pas se reproduire, puisque étant les uniques humains, ses enfants devront se reproduire entre eux et ses petits-enfants aussi : elle craint de propulser des générations de dégénérés! On chute ensuite dans notre monde contemporain. La pièce plonge dans l'insatisfaction amoureuse, les attentes décalées : les points de plénitude dans une relation amoureuse sont rares, sans cesse défiés par nos peurs. Ring part du principe que l'amour n'est pas un état de plénitude mais le combat mené pour l'atteindre. C'est une vision positive de la frustration !
Votre traitement remonte-t-il à la source qui désorganise violemment le travail, le couple et la famille, à savoir l'idéologie libérale-libertaire ?
Eh oui, notre héritage libéral-libertaire ajoute au défi ! Nous sommes effectivement dans une société qui nous laisse plus ou moins choisir notre relation à l'autre. Mais cette relation de partage n'est en rien monolithique et l'équation entre stabilité, épanouissement personnel, engagement, désir, rêves d'enfance, est devenue encore plus complexe à résoudre avec l'ouverture des "marchés"...
Pourquoi avez-vous choisi de confier à Catherine Schaub la mise en scène de vos écrits ?
Avec Catherine, nous pilotons la compagnie du Sillon qui rassemble comédiens, techniciens, musiciens, plasticiens, et menons un travail social dans les Yvelines où nous créons chaque année un spectacle qui mêle assistantes sociales et personnes en difficulté. Catherine met en scène ma trilogie car je la considère comme une espèce de sage-femme complètement folle ! Elle donne vie à chaque mot de manière inattendue et poignante. Nous échangeons longuement autour de Ring, du sens, des intentions, mais c'est elle qui orchestre les combats.
Paru le 09/10/2013
(30 notes) THÉÂTRE DU PETIT SAINT-MARTIN Du mardi 1 octobre 2013 au samedi 1 février 2014
COMÉDIE DRAMATIQUE. Ring, c'est un terrain de jeu pour le couple. Pas question de tempérer ses efforts. Parents, amants, étrangers, maris et femmes, Adam et Eve, divorcés, veufs, tous se débattent avec leurs instincts, leurs idéaux, leurs réflexes d'enfants. Les clichés sautent, les étiquettes se décollent pour quest...
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