Interview par Alain Bugnard
Milka Assaf
«Les Démineuses» au Vingtième Théâtre
La cinéaste Milka Assaf met en scène, avec sa première pièce, le quotidien de cinq Libanaises devenues démineuses des bombes à sous-munitions déversées par l'armée israélienne sur le sud Liban pendant l'été 2006.
Vous n'avez pas réussi à obtenir de financement pour ce qui, avant de devenir une pièce de théâtre, devait être un documentaire. Souhaitez-vous sensibiliser le public à la réalité des guerres israéliennes, souvent occultée par le système ?
Pas seulement : 120 pays ont ratifié le traité d'Oslo interdisant l'usage de bombes à sous-munitions mais les Etats-Unis, la Russie, la Chine et Israël ont refusé de le faire. Une fois la guerre terminée, ce sont toujours des civils qui sont visés par ces mines dispersées et prêtes à exploser. Les mines antipersonnelles, c'est le massacre en temps de paix.
Quel constat avez-vous ramené de votre expérience au sud Liban ?
La guerre de 2006 a réduit au chômage une grande partie de la population du Sud. Certains étaient prêts à prendre tous les risques, simplement pour nourrir leur famille. Les démineuses que j'ai rencontrées obéissaient à une logique plus ambitieuse : gagner leur autonomie financière pour échapper aux pressions du clan et accomplir leur rêve ! Quatre de mes personnages ont été inspirés par les démineuses que j'ai rencontrées, les deux autres ont été créés par moi pour incarner mon regard sur la société libanaise: Lina représente la jeunesse massacrée par la guerre, et Shéhérazade incarne la rebelle porteuse de mes convictions, mais prisonnière de sa condition.
Quels choix scénographiques et dramaturgiques avez-vous fait pour retranscrire le quotidien pesant de ces « démineuses » ?
Au Liban, les démineuses opèrent sept heures par jour, avec une pause de dix minutes toutes les heures. J'ai choisi de suggérer les scènes de déminages par une chorégraphie gestuelle, et les pauses, qui sont les moments où elles communiquent entre elles, ont lieu dans une maison truffée de trous d'obus, maison illustrée par des images vidéo, tout comme les autres décors de la pièce.
Pas seulement : 120 pays ont ratifié le traité d'Oslo interdisant l'usage de bombes à sous-munitions mais les Etats-Unis, la Russie, la Chine et Israël ont refusé de le faire. Une fois la guerre terminée, ce sont toujours des civils qui sont visés par ces mines dispersées et prêtes à exploser. Les mines antipersonnelles, c'est le massacre en temps de paix.
Quel constat avez-vous ramené de votre expérience au sud Liban ?
La guerre de 2006 a réduit au chômage une grande partie de la population du Sud. Certains étaient prêts à prendre tous les risques, simplement pour nourrir leur famille. Les démineuses que j'ai rencontrées obéissaient à une logique plus ambitieuse : gagner leur autonomie financière pour échapper aux pressions du clan et accomplir leur rêve ! Quatre de mes personnages ont été inspirés par les démineuses que j'ai rencontrées, les deux autres ont été créés par moi pour incarner mon regard sur la société libanaise: Lina représente la jeunesse massacrée par la guerre, et Shéhérazade incarne la rebelle porteuse de mes convictions, mais prisonnière de sa condition.
Quels choix scénographiques et dramaturgiques avez-vous fait pour retranscrire le quotidien pesant de ces « démineuses » ?
Au Liban, les démineuses opèrent sept heures par jour, avec une pause de dix minutes toutes les heures. J'ai choisi de suggérer les scènes de déminages par une chorégraphie gestuelle, et les pauses, qui sont les moments où elles communiquent entre elles, ont lieu dans une maison truffée de trous d'obus, maison illustrée par des images vidéo, tout comme les autres décors de la pièce.
Paru le 23/11/2013
(15 notes) VINGTIÈME THÉÂTRE Du mercredi 23 octobre au dimanche 24 novembre 2013
COMÉDIE DRAMATIQUE. À la suite de la guerre de 2006, le sud du Liban est infesté par 2 millions de mines antipersonnel. L’équipe féminine formée au déminage est composée de cinq libanaises, toutes originaires des villages touchés par les destructions. Leur engagement met tous les jours leur vie en péril, mais qui br...
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