Zoom par Manuel Piolat Soleymat
"Phèdre"
de Sénèque, mis en scène par Elisabeth Chailloux
Après «Le Baladin du Monde Occidental», la codirectrice du Théâtre des Quartiers d'Ivry nous propose un nouveau voyage dans les « contrées de l'imaginaire ». Elisabeth Chailloux crée «Phèdre» de Sénèque : une manière de creuser la question de la vie et de l'exercice du pouvoir.
En lisant la traduction en français de Phèdre (de Sénèque) signée par Florence Dupont, Elisabeth Chailloux a eu la sensation de voir apparaître, devant elle, comme les visages réels des personnages romains. La sensation que Phèdre, la nourrice, Hippolyte, Thésée..., la regardaient les yeux dans les yeux, depuis leur antiquité. « Phèdre est une partition écrite par un poète, pour les acteurs, confie la metteure en scène. Tout le théâtre romain a été conçu pour des acteurs-rois, de véritables "stars" qui, par la puissance de leur interprétation, donnaient au public la possibilité de voir l'invisible. Les spectateurs sont là?, ne voient pas ce qu'ils ont sous les yeux mais ce qu'on leur raconte. (...) Le texte fait voyager [dans les] contrées de l'imaginaire, avec des prises de parole d'une étrangeté absolue, comme si les personnages étaient déjà dans un autre monde, celui de l'hallucination, comme possédés par un désir fou. Et ce désir est décrit comme une descente aux Enfers, dans une langue concrète et violente, d'une liberté stupéfiante. » Pour donner corps à cette langue, la codirectrice du Théâtre des Quartiers d'Ivry a choisi de réunir sur scène Jean Boissery, Marie-Sohna Condé, Thomas Durand, Sara Llorca, Adrien Michaux et Marie Payen. Des comédiens qui s'attacheront à explorer le cœur de l'homme — labyrinthe envisagé, ici, comme « le reflet du chaos universel ».
Paru le 27/11/2013
(3 notes) TH. DES QUARTIERS D'IVRY/STUDIO CASANOVA Du lundi 4 novembre 2013 au dimanche 15 février 2015
COMÉDIE DRAMATIQUE. Il y a chez les personnages de Sénèque le désir d’un « impossible ailleurs ». Thésée s’est enfui aux Enfers, Phèdre souffre de cet abandon jusqu’à ne plus dormir, jusqu’à prendre des drogues. Elle rêve d’Hippolyte, possédée par un désir de transgression, de fuite vers la forêt où vit le garçon sau...
|