Dossier par Alain Bugnard
"Le manuscrit de Rembrandt"
Avec Céline Duhamel & Patrick Floersheim
Inspirée par le livre «Rembrandt Kabbaliste» de Raoul Mourgues (présenté comme la traduction d'un manuscrit du maître flamand), Céline Duhamel a composé un dialogue entre le peintre et une entité insaisissable, interrogeant la place et le rôle de l'homme sur terre... et au-delà.
Céline Duhamel est Stella
Pour quelles raisons avez-vous choisi d'adapter ce livre ?
Avant tout pour le désir de partager l'émotion que m'a procuré le contenu de ce livre. Le regard de Rembrandt sur les choses de la vie fait écho à mes propres interrogations. N'étant pas une spécialiste de la peinture et encore moins de la Kabbale, je me savais à l'abri d'intellectualiser le propos pour restituer cette émotion et "nos" interrogations.
Vous évoquez votre "expérience aux frontières de la mort" comme source d'inspiration. Qu'avez-vous perçu de l'autre côté ?
Je ne connais pas l'autre rive. J'ai seulement ressenti ce dont témoignent depuis des siècles des hommes tout à fait sensés. Une expérience qui fait qu'on ne vit plus jamais comme avant : une sorte de passage, des images de notre vie qui défilent et une lumière indescriptible comme une invitation à lâcher prise en paix. En ce qui me concerne, c'est une de ces images qui m'aurait retenue à la frontière que vous évoquez. Partir en paix : c'est ce que je tente de partager dans cette pièce. La vie est un tableau inachevé qu'il faut accepter d'enfin signer.
Quelles couleurs allez-vous donner au personnage de Stella ? Peut-on considérer qu'il s'agit du guide spirituel de Rembrandt ?
Stella n'a peut-être justement aucune couleur ou peut-être toutes les couleurs qu'on peut souhaiter. Mais donne-t-on le fin mot de l'histoire à celui à qui on offre un livre ? Il serait déçu, non ?! Je cite Stella : "Et pour ce qui est de la croyance, nul ne doit prétendre l'enseigner aux autres". J'ai fait en sorte que, selon sa sensibilité, chaque spectateur obtienne une réponse différente à votre question.
Patrick Floersheim est Rembrandt
Pour quelles raisons le projet de Céline Duhamel a-t-il retenu votre attention ?
À la lecture du texte, j'ai tout de suite pensé que parler du rôle de l'art dans la compréhension du monde, de la pesanteur du conformisme, et de la mort en tant que partie intégrante de la vie, valait la peine d'être tenté.
Comment envisagez-vous de camper Rembrandt et quelle image de lui souhaitez-vous laisser au public ?
Un homme plein de contradictions, narcissique et généreux, anxieux de connaître le dessous des cartes que l'humain tient dans ses mains, refusant la mort en tant que cessation d'activité, mais l'acceptant en ce qu'elle n'est qu'un passage, et toujours intègre et sincère jusque dans ses excès.
Dans quel décor, Patrick Courtois, le metteur en scène, a-t-il choisi de vous faire évoluer ?
Dans celui de la misère qui fut celle de Rembrandt à la fin de sa vie, et qui est celle de bien d'autres, moins visibles, mais pour qui, tout bien pesé, il a peint.
Pour quelles raisons avez-vous choisi d'adapter ce livre ?
Avant tout pour le désir de partager l'émotion que m'a procuré le contenu de ce livre. Le regard de Rembrandt sur les choses de la vie fait écho à mes propres interrogations. N'étant pas une spécialiste de la peinture et encore moins de la Kabbale, je me savais à l'abri d'intellectualiser le propos pour restituer cette émotion et "nos" interrogations.
Vous évoquez votre "expérience aux frontières de la mort" comme source d'inspiration. Qu'avez-vous perçu de l'autre côté ?
Je ne connais pas l'autre rive. J'ai seulement ressenti ce dont témoignent depuis des siècles des hommes tout à fait sensés. Une expérience qui fait qu'on ne vit plus jamais comme avant : une sorte de passage, des images de notre vie qui défilent et une lumière indescriptible comme une invitation à lâcher prise en paix. En ce qui me concerne, c'est une de ces images qui m'aurait retenue à la frontière que vous évoquez. Partir en paix : c'est ce que je tente de partager dans cette pièce. La vie est un tableau inachevé qu'il faut accepter d'enfin signer.
Quelles couleurs allez-vous donner au personnage de Stella ? Peut-on considérer qu'il s'agit du guide spirituel de Rembrandt ?
Stella n'a peut-être justement aucune couleur ou peut-être toutes les couleurs qu'on peut souhaiter. Mais donne-t-on le fin mot de l'histoire à celui à qui on offre un livre ? Il serait déçu, non ?! Je cite Stella : "Et pour ce qui est de la croyance, nul ne doit prétendre l'enseigner aux autres". J'ai fait en sorte que, selon sa sensibilité, chaque spectateur obtienne une réponse différente à votre question.
Patrick Floersheim est Rembrandt
Pour quelles raisons le projet de Céline Duhamel a-t-il retenu votre attention ?
À la lecture du texte, j'ai tout de suite pensé que parler du rôle de l'art dans la compréhension du monde, de la pesanteur du conformisme, et de la mort en tant que partie intégrante de la vie, valait la peine d'être tenté.
Comment envisagez-vous de camper Rembrandt et quelle image de lui souhaitez-vous laisser au public ?
Un homme plein de contradictions, narcissique et généreux, anxieux de connaître le dessous des cartes que l'humain tient dans ses mains, refusant la mort en tant que cessation d'activité, mais l'acceptant en ce qu'elle n'est qu'un passage, et toujours intègre et sincère jusque dans ses excès.
Dans quel décor, Patrick Courtois, le metteur en scène, a-t-il choisi de vous faire évoluer ?
Dans celui de la misère qui fut celle de Rembrandt à la fin de sa vie, et qui est celle de bien d'autres, moins visibles, mais pour qui, tout bien pesé, il a peint.
Paru le 10/01/2014
(17 notes) THÉÂTRE ESSAÏON Du jeudi 9 janvier au samedi 29 mars 2014
COMÉDIE DRAMATIQUE. L’un des plus illustres peintres de tout les temps, Rembrandt, le chercheur, le visionnaire, l’orgueilleux, se réincarne ici avec ses coups de gueule sur la vie, la mort, l’amour, les guerres, l’argent, le sexe. Autant de questions que nous nous posons tous.
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