Zoom par Manuel Piolat Soleymat
"Clôture de l’amour"
de Pascal Rambert au Théâtre du Rond-Point
Créée au Festival d'Avignon en 2011, Clôture de l'amour (pièce pour laquelle l'auteur et metteur en scène Pascal Rambert a obtenu le Grand Prix de littérature dramatique en 2012) est aujourd'hui reprise au Théâtre du Rond-Point. Sur scène, Stanislas Nordey et Audrey Bonnet aiguisent leurs mots comme des couteaux.
Il s'appelle Stan. Debout, droit, face à elle — Audrey — à l'autre bout d'une salle de répétitions vide, éclairée par des néons, il va mettre fin à «l'amour fou, absolu, définitif » qui a été le leur. «Je voulais te voir pour te dire que ça s'arrête», commence-t-il, « ça va pas continuer comme ça / on va pas continuer comme ça / ça va s'arrêter là ». Elle écoutera, sans dire un mot, ce long flot de rupture — précis, acéré — avant de prendre à son tour la parole. « Ça recommence à la manière du combattant immobile Audrey Bonnet, déclare Pascal Rambert, ça recommence, ça rattrape les mots directs, bruts, matériels, métalliques, pas rigolos d'avant et ça les saisit, et ça les regarde comme des poissons morts pour voir si la vie est encore dedans, si l'amour est bien mort. » Au-delà même de la rupture, de la séparation amoureuse, Clôture de l'amour est une pièce sur l'art, sur le théâtre. « Qu'est-ce que cela signifie, être en silence, sur un plateau, être là à écouter, regarder, pendant une heure un autre qui parle ? », se demande Pascal Rambert. A travers leur face-à-face, Audrey Bonnet et Stanislas Nordey apportent une réponse vertigineuse à cette interrogation.
Paru le 15/02/2014
(12 notes) THÉÂTRE DU ROND-POINT Du samedi 22 février au dimanche 2 mars 2014
COMÉDIE DRAMATIQUE. Ils y croyaient, ils y ont cru. L’amour fou, absolu, définitif. Mais c’est fini. Stan et Audrey se font face, se tiennent droits, en finissent. Clôture de l’amour, chant de la séparation, étend un dialogue de rupture. Deux artistes, dans une salle de répétitions aux néons crus, lancent et reçoiven...
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